19 décembre 2008

Ah! Je me sens vieille!

Je me sens vieille, vieille, vieille. Il faut que je me rende à l’évidence, mes articulations ne suivent pas. J’ai mal aux genoux! Après chaque longue course du dimanche, j’ai besoin de trois longs jours de repos pour récupérer. Trois jours durant lesquels je n’arrive plus à descendre les escaliers sans douleur, où je me réveille chaque fois que je me retourne dans mon lit, où je me demande si je vais pouvoir recourir. Mais je finis par aller mieux et j’arrive à faire mes quatre entraînements hebdomadaires, avec des douleurs aux genoux tolérables. Sauf cette semaine. J’ai capitulé. J’ai couru 35 minutes mercredi soir, et c’est tout. Je devrais courir aujourd’hui, mais pour la première fois depuis septembre, la température me rebute et je boude les trottoirs glacés. J’ai le goût de me dire « ah! Je suis trop vieille » et de tout planter ça là. Il y a des journées comme ça!

Je pars pour la Jamaïque dans exactement huit jours, et cette perspective ne m’enthousiasme pas autant qu’elle le devrait. Bien sûr, j’ai hâte de profiter des chaudes températures. Mais j’ai surtout une peur bleue à l’idée de devoir faire de la plongée. Je panique littéralement. Et ce n’est même pas une peur sans fondement; j’ai connu de gros problèmes lors de ma certification au mois d’août. Ma crainte des profondeurs n’a fait que croître depuis. Bien franchement, j’ai peur de mourir. C’est sûrement exagéré. Je suis une anxieuse invétérée.

Cela dit, j’ai tout de même des raisons de célébrer aujourd’hui. Je tombe en congé (ou presque). Il ne me reste que quelques heures de travail à faire lundi et c’est tout. Jusqu'au 12 janvier! Je suis assez fière de mon année. Mon chiffre d’affaires n’est pas aussi élevé que l’an dernier, mais j’ai aussi accepté beaucoup moins de contrats. Ma santé, qui menaçait sérieusement de foutre le camp, m’y a obligée.

Je relis mon paragraphe et je trouve cela paradoxal de me trouver trop vieille pour courir alors que durant les derniers mois j’étais persuadée que la course me procurerait la jeunesse éternelle.

15 décembre 2008

Semaine du 8 décembre

Cette semaine, j'ai couru dans la neige et ça m'a plu! Je me suis vraiment très bien entraînée; j'ai suivi parfaitement les recommandations de mon entraîneur. J'ai d'ailleurs eu une assez longue conversation téléphonique avec lui mercredi, et je me suis rendu compte qu'il croit en mon potentiel plus que moi-même. En tout cas, j'ai décidé de lâcher prise et de lui faire confiance les yeux fermés. Finies les improvisations durant mes entraînements!

Voici ce que j'ai fait cette semaine

Lundi : 30 minutes de yoga avec mon nouveau DVD de yoga ashtanga. J'ai fait une tonne de salutations et de nombreuses postures debout. J'ai eu très mal au cœur après la séance, probablement parce que je venais juste de manger.

Mardi : 32 minutes de course au parc René-Lévesque dans la neige folle (avec 8 minutes de demi-train). Comme j'essayais mes nouvelles orthèses plantaires et que je trouvais ça très exigeant de courir dans la neige, j'ai dû écourter mon entraînement (je devais courir 40 minutes).

Jeudi : 50 minutes (avec 4 x 1 minute de demi-train) au centre Claude-Robillard. Ce fut un entraînement spécial pour moi. Il y avait quelques spinteurs d'élite qui s'échauffaient et ça me donnait l'impression de faire partie de l'élite moi aussi. (Heureusement qu'on peut rêver!)

Vendredi : 30 minutes dehors sur les trottoirs enneigés

Dimanche : 67 minutes dans la neige et la slush

Vitesses prescrites par mon coach, que j'ai respectées à la lettre cette semaine
Vitesse de base : 6 minutes 45/km (avant, je me plaignais que mes entraînements n'étaient pas assez intenses, mais c'est parce que ma vitesse de base était bien trop lente)
Demi-train : 5 min 20/km
Train : 5 min/km

J’ai hâte d’avoir mon GPS pour pouvoir calculer mes distances et mes vitesses avec précision!

Dimanche, je suis aussi allée voir Casse-noisette avec ma nièce de 3 ans et demi, et nous avons passé un merveilleux après-midi. Je suis convaincue que c'est l'enfant la plus charmante du monde. Elle a réussi à regarder le spectacle au complet – 2 heures en tout – sans se plaindre une seconde. Elle m'a posé des millions de questions qui commençaient toutes par « pourquoi » durant le spectacle, mais elle a fait ça gentiment en chuchotant. Elle a adoré Clara, et je lui ai dit qu'un jour ce serait son tour de danser ce rôle dans Casse-noisette.

Dans l'auto, sur le chemin du retour, elle a chanté Le Petit reine au nez rouge. Quand je lui ai dit qu'elle chantait bien, elle m'a demandé « Pourquoi? », ce à quoi j'ai répondu « Parce que tu as une belle voix ». Peu après, j'ai chanté moi aussi une chanson de Noël, et elle m'a dit : « Geneviève, tu chantes bien parce que tu as une belle voix! ». C'était mignon. Ma nièce a des compétences sociales qui surpassent les miennes. Je suis très fière d'elle!

5 décembre 2008

Ma semaine en 6 points

1- J’ai décidé d’amener ma nièce de 3 ans ½ voir Casse-noisette le 14 décembre prochain. Une de mes amies du secondaire, qui est devenue ballerine professionnelle, dansera ce jour là, alors j’en profiterai pour aller la voir. Pour que ma nièce puisse comprendre ce qui se passera sur scène, je lui ai acheté un livre sur l’histoire de Casse-noisette (avec CD de la musique de Tchaïkovski en prime). Je lui ai lu les premières pages hier, et elle a malheureusement déjà peur du parrain Drosselmeier… Elle m’a dit qu’elle ne veut pas aller près de lui durant le spectacle. Je pense qu’elle ne comprend pas tellement comment se passe un ballet, mais elle a l’air tout excitée d’y aller!



2- J’ai réussi à convaincre mon père de commencer à courir! Je vais aller courir avec lui demain. On fera 30 minutes de marche/course. Je lui ai promis qu’on participerait à un 5 km ensemble ce printemps ou cet été. J'ai bien hâte!


3- Je me suis rendu compte que courir, c’est très facile pour certaines personnes alors que pour moi c’est un méchant défi. Il y a des gens qui courent un demi-marathon sans même s’entraîner deux secondes, alors que moi ça va me prendre une bonne année d’entraînement avant de pouvoir parcourir cette distance. Ça m’a un peu déprimée sur le coup quand j’ai su ça, mais finalement je me suis dit qu’il n’y a rien de mal à devoir faire de gros efforts pour pouvoir atteindre des objectifs. Et puis, ce n’est pas si grave si je ne cours pas vite. Au moins, je suis en santé et je suis certaine que mes artères sont toutes propres!




4- Aujourd’hui, j’ai mesuré ma vitesse sur 200 mètres pour le fun parce qu’il semble que ce soit un bon indicateur de la vitesse à laquelle on peut courir un 800 mètres. Je me suis rendu compte que 200 mètres est pour l’instant la distance la plus naturelle pour moi puisque le travail se fait beaucoup en anaérobie. Il reste que je me suis tout de même fait mal à la cheville un peu. Ça m’a pris 34 secondes pour parcourir la distance, ce qui n'est pas très bon ni très mauvais. Après, j’ai été essoufflée pendant 2 tours de piste complets en jogging récupérateur, ce qui me fait croire que mon cardio n’est pas encore fort, fort et que je vais sûrement mourir au bout de mon souffle si j’essaie un jour de courir 800 mètres à pleine vitesse. Mon ostéopathe m’a dit que c’est tellement dur un 800 mètres qu’on vomit après la course. Suis-je assez maso pour ça? Ça reste à voir.

5- J’ai appris à mes dépens qu’il ne faut jamais parler de politique quand on veut passer un agréable moment avec des proches. Je ne m’entends avec personne sur ce sujet, et ça fait toujours monter la tension.

6- J’ai joué beaucoup avec mes chats cette semaine. Ils s’ennuient un peu parfois et ont besoin de beaucoup d’attention (ou peut-être que je fais de la projection).


27 novembre 2008

Fin du repos!

Bon, je l’avoue, mon repos actif de deux semaines a duré huit jours. Cet après-midi, je suis allée courir 50 minutes durant lesquelles j’ai fait 4 sprints de 15 secondes à 50 % (le dernier, je l’ai terminé à 100 % pour voir ce que j’avais dans les jambes, ce qui est INTERDIT selon tous les bons livres de course…). J’ai donc encore une fois triché dans mon entraînement (qui selon le plan devait être de 35 minutes et comprendre 3 sprints de 15 secondes à 50 %). Lors de mon dernier entretien téléphonique avec mon entraîneur, il a pourtant insisté pour que je respecte « à la lettre » les entraînements prescrits, et j’étais résolue à l’écouter. En fait je suis encore résolue à respecter le plan, mais là, après huit jours de repos, j’avais une tonne d’énergie en banque à écouler et je me suis laissé aller.

En tout cas, mon entraînement a été des plus plaisants! Je ne regrette pas de m’être un peu éloignée du plan initial. De fins flocons mouillés tombaient du ciel, mais le sol n’était pas glacé du tout. Je suis allée courir le long du fleuve. Il ventait pas mal et il y avait de grosses vagues. C’était superbe. J’ai trouvé la première moitié de mon parcours un peu plus exigeante que la normale, car j’avais le vent de face, mais mon dieu que je me sentais bien! Étonnant, mais vrai, mes jambes étaient plus fatiguées que mon cœur! Aurais-je enfin un soupçon d’endurance cardiovasculaire? Même après mes sprints, je n’étais pas essoufflée. Quelle agréable sensation!

Cette semaine je suis allée voir mon ostéopathe dans l’espoir qu’il m’aide à régler mes douleurs aux genoux et à la bandelette illiotibiale. C’est un ancien coureur de 800 mètres et il court le marathon en moins de 3 h. Il m’a beaucoup parlé du marathon et m’a convaincue d’orienter mes efforts sur cette distance. Je pensais que pour une fille comme moi, il ne serait jamais possible de performer un tant soit peu au marathon, mais semble-t-il que les fibres rapides peuvent se transformer en fibres lentes, alors mon cas n’est pas désespéré. Depuis ce rendez-vous, je vois le marathon d’un tout autre œil. Je vais quand même faire un peu de 800 mètres comme prévu en début de saison, mais seulement pour le plaisir et pour améliorer ma vitesse avant la saison sur route. Ah! Et mes problèmes de genoux et de bandelette ne sont déjà plus qu’un vague souvenir. Je ne m’étirais pas assez!

Depuis mon dernier billet, j’ai déjà modifié mon plan dans ma tête. Nouveau plan : demi-marathon à l’automne 2009 et marathon dès que possible par la suite (probablement à l’automne 2010). Wow! Je vais peut-être devenir une marathonienne! Que c’est excitant!

Autre événement marquant de la semaine, j’ai rencontré une nutritionniste pour la première fois de ma vie! Elle s’appelle Catherine et elle m’a fait une forte impression. Je me suis toujours considérée comme un cas désespéré sur le plan de l’alimentation. J’ai des rages de cochonneries, je mange trop, je ne cuisine pas, je n’aime pas tellement ce qui est bon sur la santé. Pour Catherine, rien ne semble jamais problématique. Tu ne cuisine pas? Pas grave, je vais te donner une liste d’idées faciles! Tu es triste qu’on tue des animaux pour nourrir les humains, mais tu ne veux pas te passer complètement de viande? Pas de problème, on va te faire un plan semi-végétarien! Tu veux maigrir même si tu as un poids santé? Normal, tu es une athlète et pour courir le marathon vaut mieux peser un peu moins! Je me suis tellement sentie comprise! Et en plus, j’ai appris que la meilleure chose à ingérer tout de suite après un entraînement, c’est du lait au chocolat. C’est pas le bonheur ça?

23 novembre 2008

Saison 2009

Ma saison 2009 commence à se dessiner tranquillement.

Je vais d’abord me concentrer sur les compétitions sur piste en janvier et en février. Je rêve de faire du sprint depuis que j’ai regardé les compétitions des Olympiques de Pékin, alors je me suis entendue avec mon coach pour participer à des courses de 800 mètres. Il m’a proposé deux courses qui auront lieu à la mi-janvier et à la mi-février. Ces courses serviront de « tests » (pour voir si ça vaut la peine que je continue de m’entraîner sur cette distance, j’imagine). Je sais qu’à mon âge, le 800 mètres c’est généralement hors de question. C’est probablement justement parce que c’est « hors de question » que je m’acharne pour essayer quand même.

Ensuite, ce sera la saison sur route. En 2009, j’ai l’intention de me concentrer sur de courtes distances, comme le 5 km ou même le 2 km. Je compte également participer à au moins un 10 km. Je ne sais pas quand je ferai mon premier demi-marathon (ça ira peut-être en 2010). Je ne pense pas faire mon premier marathon avant 2011.

Jusqu’au 25 novembre, je serai en « repos actif ». Ça tombe bien parce que j’ai deux tendinites rotuliennes qui commencent à s’installer depuis quelques semaines. Je travaille fort pour les faire disparaître. Je vois mon ostéopathe demain (un ancien coureur de 800 mètres justement). J’espère qu’il aura de bons conseils à me donner pour que j’arrive à limiter les blessures. Hier, j’ai couru un tout petit 30 minutes à vitesse lente, et j’ai eu très mal au genou gauche le reste de la journée. C’est un peu inquiétant.

Je vais recommencer le yoga dès cette semaine. D’habitude, je vais à l’école Ashtanga yoga Montréal, sur Sainte-Catherine ou bien à l’école Birkam yoga Montréal sur la rue Walker, mais ça coûte vraiment cher. Quand je fais du yoga toute seule à la maison, je suis trop paresseuse et je ne fournis pas l’effort nécessaire. Je me suis donc acheté un DVD de yoga Ashtanga (http://www.amazon.ca/Ashtanga-Yoga-en-fr/dp/B0000E2VYP) dans l’espoir que ça m’aidera à faire des séances qui ont de l’allure à la maison. Depuis, que je cours, j’ai pratiquement arrêté de m’étirer et je pense que c’est ce qui a causé mes blessures.

J’ai très hâte de recommencer à m’entraîner. Le bien-être que m’offre la course me manque beaucoup déjà.

15 novembre 2008

Quand on est blonde...

J’ai couru 10 km en 57:46 ce matin, à la course du Cap-Saint-Jacques.


Je ne me rappelle pas d’avoir fait quelque chose d’aussi difficile physiquement de toute ma vie.

En plus j’ai perdu mon cerveau en début de course, ce qui m’a fait vivre une expérience assez bizarre (mais j’ai tout de même fini par courir mon 10 km au complet, ce qui est somme toute assez satisfaisant en soi).


Au départ, j’ai rencontré une fille que je connais, super sympathique. Ça m’a aidée à relaxer. Elle court depuis le mois de juillet et participait au 5 km. Je lui ai dit que j’étais inquiète de ne pas pouvoir courir assez vite, et elle m’a conseillé de ne pas me préoccuper du temps. Ça m’a détendue, et j’ai décidé de suivre son conseil.


Quand le départ a sonné, je me suis dit « ça y est, la souffrance commence », mais j’étais quand même heureuse d’être là.


Je suis partie vraiment tranquillement, si bien que j’ai passé le premier km à 6:07. Je n’étais pas contente du tout, mais en même temps, j’étais sereine et j’étais confiante que j’allais pouvoir me rattraper plus tard. Évidemment, j’ai accéléré un peu la cadence.


Et c’est là que j’ai perdu mon cerveau (vraiment!!!). Peu après le 1er km, il y avait un Y. Ce qu’il fallait faire (mais je l’ai compris après coup), c’était de continuer tout droit pendant à peu près 600 m, puis de faire demi-tour, pour ensuite s’engager dans l’embranchement. Mais moi, tout ce que je pouvais voir c’est que la majeure partie du groupe allait tout droit, et qu’une bonne partie s’engageait dans l’embranchement. J’en ai conclu qu’un des deux chemins était pour le 5 km et l’autre pour le 10 km, mais je ne pouvais pas voir d’indications sur le chemin que je devais prendre. J’ai continué tout droit, mais là, il y a des gens qui se sont mis à paniquer à côté de moi et qui ont dit qu’on s’était trompés de chemin pour le 10 km. Paniquée, j’ai reviré de bord, et j’ai fait un sprint de frustrée jusqu’à l’embranchement en criant au bénévole « c’est par où le 10 km »? Et là, il m’a pointé l’embranchement parce qu’il croyait que je faisais partie des coureurs qui avaient déjà complété la boucle.


Je n’étais pas contente d’avoir perdu de précieuse secondes, mais je suis redevenue sereine, et je me suis dit que les obstacles, ça fait partie de la vie. Je trouvais tout de même bizarre de n’être entourée que de gars, qui me dépassaient à toute allure. C’est là que j’ai vu « 3 km ». « Ok, il est où le 2 km? Je n’ai pas vu le 2. » ET JE NE PIGEAIS TOUJOURS PAS QUE JE M’ÉTAIS TROMPÉE DE CHEMIN. Je me suis dit « merde, ils ont sauté une balise. Il y en a qui ne seront pas contents! » J’ai continué joyeusement jusqu’au 5e kilomètre (dans mon cas c’était le 4e).


Puis là, tout d’un coup, j’ai compris que j’aurais dû continuer tout droit à l’embranchement! « Merde j’ai scrappé ma course! » Peu après Anne et Nancy, deux filles de mon club, m’ont dépassée. Elles devaient tellement se demander comment je pouvais être devant elles alors que je courais si lentement. J’étais vraiment embarrassée!

Comme je voulais avoir un chrono fiable à la fin, malgré mon erreur, j’ai tout simplement décidé de faire 2 fois la boucle que j’avais loupée le premier coup. Comme ça je ferais mon 10 km au complet malgré ma tête d’écervelée.


Laissez-moi vous dire que ce n’est pas amusant du tout sur le plan psychologique de revirer de bord et de refaire une boucle. C’est vraiment gênant. J’étais assez abattue, et ça ne me tentait plus tellement de courir. Arrivée au 7e kilomètre (le vrai), j’ai commencé à trouver ça vraiment dur. J’avais beaucoup de difficulté à contrôler mes pensées négatives (« À quoi ça sert de courir comme ça? Tu vas te blesser pour rien. T’as toujours haï ça courir, qu’est-ce qui te prend? »). En plus, j’ai commencé à avoir mal au genou et à la bandelette ilio-tibiale, mais c’était quand même très supportable. Mes jambes étaient très en forme, mais mon cardio en arrachait énormément (comme d’habitude).


J’ai été incapable d’accélérer durant les km 7 et 8. Il y a plein de filles qui me dépassaient, et j’étais pas mal découragée. Mais je savais que je pouvais finir en environ 58 minutes, et c’est l’objectif que j’avais en tête. Je suis parvenue à aller plus vite au dernier kilomètre, et j’ai passé la ligne d’arrivée à 57:46.


J’étais hyper déçue de ma performance, et surtout très humiliée d’avoir couru un course si bizarre! Je suis allée chercher mon lunch – un jus de pomme et une banane – et je l’ai avalé piteusement, assise sur le coin d’un banc.


Heureusement, je suis une optimiste de nature, et maintenant, je suis quand même assez fière de moi d’avoir couru 10 km en moins d’une heure. Chose certaine, je suis considérablement plus en forme que je l’étais au début du mois de septembre. J’avais alors du mal à courir 30 minutes à vitesse lente. C’est quand même une super amélioration.


J’espère avoir le temps de faire quelques progrès durant la saison morte pour revenir du bon pied en 2009.

12 novembre 2008

Un peu obsessive-compulsive

Lundi soir, j’ai su qu’il restait une course à la saison 2008, soit celle du Cap-Saint-Jacques. Mon cerveau de simili-coureuse était déjà en mode « saison morte », mais je me suis dit « tiens, ça ne me ferait pas de tort de courir un 10 km; ça me fera un belle longue sortie en fin de semaine ». Quand je me suis inscrite, mon intention était sincèrement de courir joyeusement cette distance sans pression aucune…

Mais c’était bien mal connaître mon cerveau d’obsessive-compulsive. À peine cinq minutes après m’être inscrite, je me suis rendu compte que si je courais cette course à la vitesse de mes insouciantes longues sorties du dimanche, j’obtiendrais un temps de 1 h 15, une honte qui me hanterait pendant des mois. J’ai donc fait une croix sur le petit jogging mollo. Va falloir que je coure!

Après de savants calculs (et beaucoup de pensée magique), j’ai déterminé que je serais probablement capable de courir 10 km en 54 minutes. Ça veut dire 5 minutes 24 par kilomètre. J’espère que mon lapin intérieur sera plus efficace qu’au parc Lafontaine, parce que j’avais alors couru le premier kilomètre en 1 minute de moins que prévu (4:30 au lieu de 5:30), ce qui m’a mise dans le pétrin pour le reste de la course (mon rythme moyen a finalement été de 5:22).

Mais là, la « has been » en moi a refait surface, et je me suis mise à rêver de bien mieux. Il y a de nombreuses années, j'ai obtenu des succès inespérés dans certains sports, notamment en volleyball (équipe nationale de volleyball intérieur et nombreux succès en volleyball de plage), ce qui fait que, maintenant, je pense toujours que tout est possible. Malheureusement, il s’est déjà écoulé presque 10 ans depuis mes derniers exploits sportifs, et durant ces 10 ans, je me suis plus ou moins laissée aller (j’ai même engraissé de 30 livres, mais je les ai reperdues il y a deux ans).

Bref, j'ai peut-être déjà été une athlète, mais je ne le suis plus du tout. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de penser que je peux atteindre de nouveaux sommets, dans un nouveau sport, et on dirait que j’espère que ça arrivera précisément en fin de semaine.

Évidemment, je ne vous dirai pas les chronos dont je rêve pour samedi parce que 1) vous me trouveriez ridicule - et même arrogante et 2) j'aurai l'air trop folle lorsque je vous annoncerai, la tête basse, un chrono peu rutilant de 1 h 10 dans mon prochain billet… Quoi qu’il arrive, j’aurai au moins acquis quelques notions d’humilité!

Ah! Et puis, si vous avez quelques conseils à me donner pour ne pas que je me casse trop les dents, n'hésitez pas! En fait, ce que j'essaie de dire dans ce billet, c'est que ça me stresse vraiment de participer à un 10 km! Je n'ai jamais couru cette distance, même en entraînement.

8 novembre 2008

Dans la brume et la pluie

Aujourd’hui, je suis allée courir dans la pluie. Et c’était tout simplement merveilleux! Je suis partie du lac des Castors sur le Mont-Royal et j’ai parcouru les sentiers, jusqu’à la croix. Il y avait une légère brume et l’ambiance était un peu surréaliste. À un moment donné – probablement lorsque les endorphines on commencé à « rentrer » – je me suis un peu crue au paradis. Les arbres étaient un peu tristes sans leurs feuilles, mais j’avais l’impression de « faire partie » de la nature. C’est une sensation que j’adore; on dirait que je touche au bonheur. Tout me semble alors si simple!

Quand je cours, je ne m’ennuie jamais. J'affiche toujours un vague sourire, qui doit sembler bizarre puisque presque tous les passants me regardent un peu plus longtemps que la normale, avec un air surpris. En tout cas, je suis généralement un peu déçue quand la durée prévue de ma sortie est écoulée. C’est tout le contraire quand je fais du vélo stationnaire ou de l’elliptique; après 10 minutes, je m’ennuie tellement que j’ai l’impression que ça m’amuserait plus de laver le plancher à la brosse à dents que de continuer à suer 10 minutes de plus sur la machine.

Cela dit, voici l’entraînement que j’ai fait aujourd’hui. J’essaie toujours de suivre l’entraînement proposé par mon entraîneur, mais j’y apporte presque systématiquement de petites modifications selon mon état du jour. Aujourd’hui, je devais courir 50 minutes au total et inclure 3 x 5 minutes de demi-train avec 5 minutes de récupération entre les séries.

J’ai commencé par courir 10 minutes très lentement, le temps que mes articulations arrêtent de me crier des noms. Ensuite, j’ai fait mes 5 premières minutes de demi-train dans des pentes montantes. C’était très agréable. Ça sentait les vieilles feuilles mortes. Mes poumons aiment plus que tout respirer l’air des feuilles mortes.

J’ai remplacé la deuxième série prévue par 4 sprints de 10 secondes dans une pente de 10 degrés (avec environ 30 secondes de repos entre chacun). Dans des livres portant sur la course, j’ai lu que les sprints dans des pentes permettent d’améliorer la force des muscles importants pour la course et de réduire les blessures, alors j’ai commencé à intégrer ça dans mon entraînement, très modérément depuis 2 semaines. Je dirais que ça me convient très bien.

Enfin, après un jogging de quelques minutes, j’ai fait ma dernière série de 5 minutes au demi-train dans une très longue pente montante, pour ensuite redescendre tranquillement jusqu’au lac des Castors. Mon entraînement a duré 52 minutes au total, et je me sentais encore très bien à la fin. J’aurais volontiers continué plus longtemps, mais comme j’ai ma longue sortie demain (dimanche), je me suis retenue.

J’ADORE courir au Mont-Royal. Et je pense que ce sera particulièrement joli quand il neigera de gros flocons.

Demain, je pense que je vais aller courir au parc Angrignon!

6 novembre 2008

Mini-bilan des 2 derniers mois

Aujourd’hui, je fais un mini-bilan de mes deux premiers mois de course à pied en vue de démarrer du bon pied ma première saison de course complète, qui devrait commencer au printemps 2009.

Nombre de semaines de course à pied jusqu’à ce jour : 10 (un peu plus de 2 mois)

Nombre d’entraînements par semaine : 3 ou 4

Sortie la plus longue : 75 minutes

Kilométrage le plus élevé en une seule sortie : un peu moins de 9 km

Poids perdu : à peine 1 livre

Blessures : nombreuses, mais bien contrôlées (arthrose cheville droite, irritation de la bandelette iliotibiale gauche, petits syndromes fémoropatellaires aux deux genoux, tendinite du psoas gauche)

Ce que je fais pour guérir mes blessures : glace après tous les entraînements, Advil au besoin, étirements, musculation, arrêt de la course pendant 3 jours consécutifs à l’occasion, ostéopathie toutes les 5-6 semaines, massothérapie toutes les 4 semaines. J’aurai aussi des orthèses sur mesure pour mes pieds d’ici deux semaines.

Chronos

400 mètres (tests autochronométrés sur une piste près de chez moi)

Début septembre : 1:46

Fin septembre : 1:33

Aujourd’hui (6 novembre) : 1:20

Même sur cette courte distance, c’est mon cardio qui me tue. Mes jambes n’ont pas encore tellement l’impression de courir vite. (Mais tout de même, quelle amélioration surprenante en 2 mois!)


5 km

Début septembre (test autochronométré au parc René Lévesque) : 29:42

19 octobre (Classique du parc Lafontaine) : 26:48.8

Autres

J’ai décidé d’aller courir une fois par semaine dans des pentes au Mont-Royal dorénavant. J’ai commencé ça samedi dernier.

J’ai aussi commencé à faire de la musculation au Énergie Cardio la semaine dernière.

J’ai arrêté le yoga, mais je crois que ça me ferait du bien de recommencer. Je perds beaucoup de souplesse.

Je fais toujours de la salsa une fois par semaine.


Objectifs pour 2009 (à rajuster quand j’aurai plus de données)

1- Limiter les blessures au minimum
2- Continuer d’améliorer mon endurance cardiovasculaire (de très loin ma plus grande faiblesse)
3- Courir 5 km en moins de 25 minutes
4- Courir 2 km en moins de 9 minutes
5- Courir 10 km en moins de 53 minutes
6- Terminer un demi-marathon
7- Participer à une compétition ouverte sur piste (800 mètres?)

Si j’entre mon dernier temps au 400 mètres dans le calculateur de Mcmillan (http://www.mcmillanrunning.com/cgi-bin/calculations.pl), je devrais être capable d’obtenir les temps suivants : 5 km : 22:30; 10 km: 46:43, mais je ne crois pas que ce soit très fiable puisque je suis nettement meilleure sur courte distance que sur longue distance. Je préfère me fixer des objectifs beaucoup plus réalistes.

Je ne sais pas encore trop, trop quoi penser des longues distances (10 km, ça me semble interminable; et que dire du marathon!). Pour l’instant, je me vois davantage dans des courses de 5 km et moins.

2 novembre 2008

Culpabilité

Aujourd'hui, c'est le jour de ma longue course. Je vais essayer de courir 75 minutes. Il fait super beau, j'ai très hâte!

La course est devenue une vraie passion pour moi, et j'avoue que mes pensées sont un peu obnubilées par cette activité. Je suis déterminée à aller au bout de mon potentiel dans ce sport, mais je me sens très coupable d'avoir un but qui ne profitera à personne d'autre qu'à moi. Des fois, je me dis que grâce à cette activité, je resterai longtemps en excellente santé et qu'ainsi je ne représenterai pas un poids pour le système de la santé. Ou que comme la course me rend heureuse, ma bonne humeur peut être contagieuse pour mon entourage. Mais je me sens coupable quand même.

Et puis, je me sens aussi coupable d'avoir un blogue. Bien sûr, je trouve merveilleux d'avoir trouvé une tribune où je peux m'exprimer. De plus, comme j'adore écrire, je suis enchantée de pouvoir travailler ma plume un peu tous les jours par un moyen un peu plus formel qu'un journal personnel; comme il est possible que je sois lue par d'autres personnes, je dois faire certains efforts pour pondre de petits textes relativement bien écrits et structurés. Cela dit, comme je ne parlerai probablement que de moi dans ce blogue, je me sens très narcissique. D'un autre côté, je ne trouve pas les autres blogueurs narcissiques du tout -- je les trouve généreux de bien vouloir partager leurs expériences. Chose certaine, ça me plait bien d'avoir un blogue, et je vais fort probablement continuer. J'espère que la culpabilité va s'effacer.

C'est pas pour rien que je dis que je traverse la vie sur la pointe des pieds. J'essaie de faire le moins de bruit possible pour laisser de la place aux autres, mais, des fois, je fais toutes sortes de pirouettes pour qu'on me remarque un peu.

31 octobre 2008

Mes débuts en course à pied

Il ne m’était jamais passé par la tête d’écrire un blogue auparavant, jusqu’à ce que je tombe sur celui d’une certaine Véronique (http://coursveroniquecours.blogspot.com/), une fille pétillante qui, manifestement, se passionne elle aussi pour la course à pied. C’est drôle comme on peut avoir un impact sur la vie de personnes qu’on ne connaît même pas. Non seulement m’a-t-elle inspiré l’idée de partir mon blogue, mais elle m’a également donné le goût de courir moi aussi un jour le marathon.

Il y a deux mois, en regardant les épreuves de haies aux Olympiques de Pékin, je me suis dit que c’est une épreuve à laquelle j’aurais sûrement été très bonne compte tenu du type d’athlète que j’ai déjà été (il y a déjà très longtemps), et j’ai décidé de me trouver un club d’athlétisme à Montréal. En parlant avec un entraîneur et un ancien coureur de 800 mètres, j’ai appris que, vu mon âge (34 ans), les haies, c'était hors de question. On m’a dit de plutôt miser sur les épreuves du 5 km au marathon. J’étais peu convaincue au départ, car même lorsque j'étais une très bonne joueuse de volleyball, j’ai toujours soigneusement évité de faire du jogging (à part les 3 ou 4 tours d’échauffement autour du terrain de volleyball). Pour moi les entraînements de cardio se sont toujours résumés à des intervalles de 10 à 20 secondes de vélo stationnaire d’intensité élevée séparés par des repos de 30 secondes. Les longues distances ont toujours été pour moi une inutile torture à éviter à tout prix. Je ne crois pas avoir couru plus de 20 minutes de suite de toute ma vie avant cet automne.

Quand j’ai parlé pour la première fois à mon coach actuel, j’ai lancé spontanément un « ark! » dégoûté quand il m’a parlé du marathon. Je lui ai dit que je voulais courir tout au plus le 800 m (mais j’ai su par la suite, que ça non plus, ce n’est pas pour les « vieilles »). Très diplomate, il ne m’a pas trop contredite, et il m’a suggéré d’essayer un entraînement avec son club.


Non entraînée, ni préparée, comptant sur mes antécédents d’athlète, je me suis présentée à l’entraînement le 2 septembre dernier, convaincue que je serais l’une des meilleures (arrogante va!). Quand je suis arrivée, cependant, je me suis aperçue que j’avais affaire à de « vrais coureurs ». C’était évident au premier coup d’œil (minceur, muscles saillants, regards allumés… des signes qui ne trompent pas). Là j’ai commencé à avoir un peu peur… et il s’est avéré que ce n'était pas sans raison! L’entraînement a été une vraie torture. Mon orgueil m’a permis de suivre de peine et de misère des coureurs du dernier peloton (mais il a fallu que je coure à une vitesse beaucoup plus rapide que ce celle qui était la mienne, et j’ai dû arrêter l’entraînement aux trois quart parce que j’avais trop envie de vomir…) Beau début! Heureusement, j’ai reçu l’appui d’autres coureurs très, très gentils. J’ai été séduite par l’ambiance qui régnait dans le groupe, et je me suis dit que moi aussi, je deviendrais une vraie coureuse!


Je me suis donc mise à m’entraîner 4 fois par semaine. Au début, je courais seulement 30 minutes de suite à vitesse très lente, mais je me suis améliorée tranquillement. Le plus difficile, c’est de gérer les blessures. Mes anciennes blessures de volleyball aux genoux, aux chevilles et à la hanche sont rapidement réapparues, et ça m’a beaucoup découragée au départ. Mais j’ai décidé d’être patiente. J’ai augmenté mon volume de course extrêmement graduellement, et j’applique de la glace sur mes articulations douloureuses après TOUS mes entraînements. Dimanche dernier, je suis arrivée à courir 70 minutes de suite, et c’est en soi tout un accomplissement (je sais, c’est encore loin du marathon!!!).


J’ai participé à ma première course (5 km) le 19 octobre dernier (Classique du parc Lafontaine). J’étais hyper stressée, car j’avais tellement peur d’être déçue! Selon mes calculs, il était irréaliste pour le moment de viser en-dessous de 27:30. Après un ridicule départ en lion (1er km en 4:30 au lieu du 5:30 que je visais), j’ai connu une course fort pénible. Au cours des deux derniers km, je n’avais que deux pensées qui s’ostinaient entre elle : « Ok, c’est assez, je n’en peux plus » et « Allez, pousse, tu vas être super contente au fil d’arrivée ». Finalement, j’ai continué. Et j’ai obtenu un étonnant chrono de 26:48.8 (pour moi c’est une surprise, mais je pense qu’il n’y a pas une seule fille de mon club qui court plus lentement que ça…).




Avant la course




Affreuse photo, qui illustre néamoins très bien l'état dans lequel je me trouvais après la course...


Je sais que c’est complètement ridicule, mais, dans ma tête, je me vois comme une future championne… Je pense que dans deux ans, je vais commencer à obtenir de bons résultats. En attendant, va me falloir de la patience et de la persévérance! Ah! Et puis, même si je ne deviens pas une championne, je pense que je vais toujours continuer de courir. C’est tellement, tellement agréable, un beau jogging lent le long du fleuve ou dans un beau parc!



Au parc René Lévesque, à Lachine, l'un des endroits où je m'entraîne le plus souvent.


Certification de plongée sous-marine

Fin de semaine de certification – 23 et 24 août 2008

En fin de semaine, j’ai fait mes plongées de certification afin de pouvoir plonger de manière autonome (avec un compagnon de plongée) partout où je veux. Hier, tout s’est bien passé à ceci près que nous avons commencé la journée avec près de trois heures de retard. Nous devions plonger à Saint-Zotique, à partir d’un bateau, mais en raison de problèmes de logistique, nous avons dû nous rendre à un autre site de plongée à 20 minutes de voiture de là. Nous n’avons donc pas eu le temps de dîner. Quand nous avons plongé j’étais donc affamée en plus d’être épuisée en raison de toute l’énergie que j’avais dû dépenser pour apporter mon matériel sur le bord de l’eau (super lourd!) et enfiler ma combinaison isothermique (très serrée et surtout très chaude!). J’étais donc sur le point de perdre connaissance quand je suis entrée dans l’eau, en plus d’être, j’oubliais de le mentionner, absolument terrorisée. Malgré tout, les plongées se sont bien passées. Nous avions plusieurs exercices à faire, et je les ai réussis assez facilement, notamment celui que je craignais le plus, qui consiste à remplir son masque d’eau et à le vider tout en étant submergé, un exercice très difficile pour moi puisque je bouche généralement mon nez sous l’eau. Quand je remplis mon masque d’eau, j’ai l’impression que l’eau va rentrer dans mon nez et je me mets à étouffer et à ne plus me rappeler comment respirer par la bouche. Cela dit, hier, ça s’est bien passé. Je suis retournée à la maison heureuse, j’ai dévoré un énorme souper et je me suis endormie, épuisée, vers 21 h 30.

Ce matin, je me réveille en me rappelant qu’il faut encore que j’aille plonger, et là je suis franchement effrayée parce que les exercices les plus difficiles se font aujourd’hui. Signe que je suis au bord de la crise de nerfs, j’ai eu trois ou quatre haut-le-cœur avant de quitter la maison. Aujourd’hui, nous avons pu commencer à plonger rapidement. Comme j’avais eu des problèmes avec ma ceinture de poids la journée précédente, j’ai décidé de la soulager de quelques livres. Résultat, une fois au milieu du lac, quand le groupe s’est mis à descendre sous l’eau, et bien, je ne calais pas (enfin un peu, mais je refaisais surface à chaque inspiration). Il a fallu que je retourne au bord, et un aide-moniteur a rajouté des poids à ma ceinture. J’ai eu toutes les misères du monde à la remettre, car non seulement c’est difficile à faire dans l’eau (il faut se laisser flotter sur le dos en tenant une extrémité de la ceinture d’une main puis faire le rouleau pour qu’elle s’enroule autour de la taille), mais en plus, un des poids n’arrêtait pas de glisser vers l’avant et venait bloquer la boucle. Avec BEAUCOUP de difficulté, j’ai réussi à installer ma ceinture correctement. À ce moment, tout le groupe est sorti l’eau. Comme la visibilité sous l’eau était à peu près nulle, les monitrices ont décidé qu’elles descendraient avec seulement deux personnes à la fois.

Pendant que nous attendions, ma compagne de plongée et moi avons décidé de pratiquer un des exercices que nous allions devoir faire, soit celui d’enlever complètement notre masque sous l’eau et de le remettre. Nous avons donc mis nos régulateurs en bouche et dégonflé un peu nos vestes pour submerger notre tête. Une fois sous l’eau, j’ai enlevé mon masque en prenant bien soin de bien expirer pas le nez pour ne pas que l’eau s’y infiltre, mais à l’inspiration, petit problème de coordination, j’ai utilisé mon nez. Je me suis donc étouffée, mais je me suis rappelé que j’aurais de l’air si je respirais par la bouche. Autre problème cependant, mon cerveau ne semblait plus se rappeler comment faire. Mes tentatives de respirations se soldaient par une absence absolue d’entrée d’air. C’est là que j’ai fait TRÈS EXACTEMENT ce qui est écrit dans mon manuel à l’endroit où ils décrivent le plongeur en état de panique :

« Un plongeur en état de panique qui a peur de se noyer a de la difficulté à tenir sa tête hors de l’eau. Généralement, il oublie de gonfler sa veste de flottaison, crache son détendeur et remonte son masque sur le front. Il ne prête aucune attention à son compagnon de plongée ni aux autres personnes, et ses gestes sont rapides et saccadés. Il a les yeux écarquillés et ne voit rien autour de lui. Il ne répond habituellement pas aux directives qu’on lui donne. »

Est-il nécessaire de préciser que c’est l’une des expériences les plus désagréables que j’aie eu l’occasion de vivre dans ma vie? Je pensais me noyer, et je n’avais aucune idée si j’étais sous l’eau ou hors de l’eau. J’étais comme aveugle. Finalement, quelqu’un m’a probablement aidée, et j’ai pensé à gonfler ma veste. J’étais en pleurs, et j’ai dit que je voulais arrêter. Les monitrices m’ont dit de ne pas me décourager et de tout de même essayer de faire mes plongées.
Peu convaincue, j’ai tout de même accepté. Avec l’une des monitrices, je suis donc allée au centre du plan d’eau. Avec ma ceinture de poids, revue et corrigée, je réussissais à caler, mais malheureusement, j’étais incapable d’équilibrer mes oreilles. J’avais beau boucher mon nez et souffler, pas de succès. Nous avons donc dû remonter, et mes oreilles sont restées bouchées même à la surface. La monitrice m’a dit que je pourrais réessayer un peu plus tard si j’arrivais à déboucher mes oreilles. Je suis donc retournée au bord de l’eau avec les autres élèves du groupe. À ce moment là, je n’étais plus paniquée, mais profondément abattue. J’avais bien l’impression que je venais d’échouer mes plongées de certification et que je n’arriverais jamais à faire de la plongée après une telle expérience.

Heureusement, après quelques temps de réflexion, je me suis dit que si j’arrivais à me reprendre après de tels problèmes, je serais vraiment fière de moi. D’autres élèves m’ont donné quelques trucs et encouragements, et j’ai repris un peu confiance en mes capacités. Dans l’eau, j’ai attendu que tous les élèves aient fait leurs deux plongées, ce qui a pris au moins une heure et demie. Une fois mon tour arrivé, j’étais passablement détendue, probablement parce que j’étais à moitié morte d’ennui. De plus, j’en étais arrivée à la conclusion que la pire chose que je pouvais faire, c’était de paniquer, et que j’avais le contrôle là-dessus. Avant de descendre la monitrice m’a regardée dans les yeux et m’a dit que j’allais être capable et que j’allais réussir tous les exercices requis en moins de 15 minutes.

Nous avons commencé à descendre et, surprise, j’étais maintenant capable d’équilibrer mes oreilles. Nous sommes descendues jusqu’au fond, et j’ai réussi du premier coup tous les exercices, sans paniquer le moins du monde. La monitrice me tapait dans la main chaque fois que je réussissais un exercice, et ça m’encourageait beaucoup. J’ai donc fini par réussir ma certification, et je ressens presque autant de fierté que lorsque j’ai été sélectionnée sur l’équipe nationale de volleyball ou quand j’ai été embauchée chez Pfizer, ce qui n’est pas peu dire. J’ai maintenant très hâte d’aller plonger pour de vrai. Finis les exercices techniques dans l’eau boueuse du Québec! Dorénavant, il me suffira de nager sous l’eau et d’observer les poissons dans les jolies mers du Sud.