26 mai 2009

Le blogue de mon amie Sophie

Juste un petit mot pour signaler le tout nouveau blogue de mon amie Sophie. Elle l'écrit pour sa fille Élodie, qui est née en mars dernier avec une fente labiopalatine bilatérale, afin qu'elle puisse découvrir plus tard les faits saillants de son parcours qui sera nécessairement un peu différent de celui des autres enfants. Ne vous gênez pas pour lui laisser un petit commentaire! C'est un blogue très émouvant et touchant. À mon avis, il vaut le détour.

24 mai 2009

Compte rendu du 10 km d'Ottawa

Au cours de la semaine, je me suis fixé des objectifs précis pour le 10 km d'Ottawa : avoir du plaisir, apprécier le parcours (qu’on m’avait dit très beau) et finir, idéalement, en bas de 55 minutes.

Et bien le parcours était effectivement superbe, la température était exquise et j’ai eu beaucoup de plaisir. Je suis aussi rentrée en bas de 55 minutes.

Stéphane et moi sommes arrivés à Ottawa vers 14 h 10, et il y avait un trafic épouvantable. Je devais aller chercher ma puce avant 15 h à l’expo, alors je me suis mise à angoisser à l’idée de ne pas arriver à temps. J’étais de mauvaise humeur et je lançais des phrases frustrées comme : « Bon et bien tant pis, je courrai sans puce ni dossard. » C’était excessif, et j’ai bien sûr réussi à obtenir ma puce et mon dossard. Cependant, compte tenu de la circulation, j’ai proposé à Stéphane que l’on stationne l’auto à l’expo et qu’on marche jusqu’au point de départ de la course (à 4 km de là).

Il faut dire ici, que je me suis infligée une fasciite plantaire au pied droit, il y a environ 3 semaines, en recommençant à marcher de façon plus intensive, en guise de cross-training. Mais comme je n’étais plus habituée à marcher autant (depuis 8 mois, je ne fais plus que courir), je me suis blessée. Tout ça pour dire que la marche de 4 km jusqu’au point de départ a été des plus pénible. Je me retenais pour ne pas boiter parce que psychologiquement, je refusais de me considérer comme blessée alors que j’allais courir 10 km quelques heures plus tard. Mais au fond de moi, j’étais inquiète et un peu démoralisée. Mon talon me faisait mal, ça ne faisait aucun doute. C’était même la pire douleur que j’eusse ressenti depuis 3 semaines.

Nous sommes arrivés à destination vers 16 h 15, mais sans nous en rendre compte, nous sommes passés sur la fin du parcours du 2 km (la course se terminait, nous sommes arrivés en même temps qu’un bambin d’environ 2 ans), et sans réfléchir (encore mon maudit côté blonde), j’ai marché sur le tapis d’arrivée. Une demi-heure après, il m’est venu à l’esprit que j’avais peut-être désactivé la puce. Je refusais absolument la perspective de courir sans que mon temps soit enregistré, alors je me suis mise à la recherche du « gars de Sportstat ». Il n’était pas facile à trouver. On m'a dit qu'il se trouvait à la ligne d'arrivée. Il a fallu que je traverse une armée de bénévoles déterminés à ne laisser personne traverser la chute en sens inverse(le 5 km était sur le point de commencer). J’y suis quand même parvenue, et le « gars de Sportstats » m’a dit qu’il n’y avait pas de problème et que ma puce fonctionnerait quand même puisque j’allais courir le 10 km. Mais il a quand même ajouté, non certain de la perspicacité d’une personne assez niaiseuse pour passer sur le tapis avant sa propre course : « But please, don’t do it again ».

Le niveau des élites du 10 km d’Ottawa était extrêmement relevé cette année, et j’ai eu beaucoup de plaisir à les voir s’échauffer, surtout lorsqu’ils couraient en groupes de 2 ou 3, en cadence. Pendant mon propre échauffement, j’ai même eu l’occasion de courir tout près d’eux. Étonnant de constater combien leur simple jogging est rapide. De loin, ils n’ont pas l’air d’aller vite du tout parce qu’ils ont une foulée très souple et légère. Mais à côté d’eux, j’avais l’impression de courir sur place. Et je rappelle qu’ils joggaient simplement à ce moment-là.

Pendant, le réchauffement, j’ai aussi été très soulagée de constater que le fait de courir ne me faisait pas mal du tout au talon. Rien, aucune douleur. Fiou! Bizarrement, seule la marche posait problème. Ma blessure est donc devenue le moindre de mes soucis puisque je n’avais pas l’intention de marcher une seule seconde durant ce 10 km.

Je suis allée me placer assez tôt dans l’ère de départ, dans la section réservée aux coureurs susceptibles de terminer entre 51 et 60 minutes. J’étais contente parce que j’étais tout en avant de ma section (on m’avait bien recommandé de ne pas me placer trop loin derrière).

Pendant l’attente, il faisait très chaud. J’avais mal au cœur et je me sentais fatiguée. Mais j’étais aussi très excitée. L’annonceur a clamé que nous étions presque 8400 coureurs. L’ambiance était survoltée.

Et puis voilà, le coup de départ a sonné, et nous sommes partis. Au début, c’était très lent, mais j’ai rapidement pu prendre ma vitesse de croisière (je visais 5:30 par kilomètre). Je me sentais vraiment très bien. Très en forme. J’étais convaincue que j’attendrais mon objectif de 55 minutes. Après 2 km, plusieurs coureurs se sont mis à marcher. J’ai même entendu deux jeunes filles manifestement épuisées s’exclamer : « This sucks! » Et je peux comprendre leur déception. Avant de commencer à courir, on pense toujours qu’on va être ben bon. Mais non. La plupart des mortels ont besoin de s’entraîner très fort pendant des mois pour pouvoir courir 10 km sans marcher. J’étais fière de m'être si bien entraînée.

Et que dire du parcours! Absolument superbe. D’abord, le ciel était parfaitement bleu, et il faisait beau soleil. Nous avons couru presque tout le temps sur les rives du canal Rideau. Et il y avait des spectateurs pour encourager presque tout le long du parcours. Certains étaient un peu trop motivés. Sonner une cloche à vache à tout rompre à deux pouces des oreilles des coureurs ou hurler comme un(e) déchaîné(e), pas sûre que ça aide vraiment qui que ce soit. Quoique que, moi, ça me fait toujours accélérer parce que j’ai trop hâte de me soustraire au bruit désagréable. Mais dans l’ensemble, j’ai adoré les encouragements des spectateurs!

Les cinq premiers kilomètres ont été très agréables pour moi. D’autant plus que nous descendions légèrement tout le long. Je me suis donc efforcée d’aller un peu plus vite que mon rythme prévu. Je savais qu’il y avait une bonne pente montante à la mi-parcours, alors je voulais avoir du temps en banque pour compenser. À partir de la marque du kilomètre 6 (7e kilomètre), j’ai commencé à avoir de la difficulté à garder le rythme et à avoir envie de marcher un peu. Mais je me disais : « Non pas de marche. À la limite, tu joggeras quelques secondes. Mais pas de marche ». Les kilomètres 8 et 9 ont été très difficiles, mais j’ai réussi à accélérer au dernier kilomètre, que j’ai couru dans un état d’inconfort extrême.

Voici mes temps pour chaque kilomètre, selon ma montre GPS :
1er kilomètre : 5:25
2e kilomètre : 5:08
3e kilomètre : 5:21
4e kilomètre : 5:26
5e kilomètre : 5:25
6e kilomètre : 5:20
7e kilomètre : 5:32
8e kilomètre : 5:37
9e kilomètre : 5:36
10e kilomètre : 5:15

Chrono officiel : 54:42

Après la course, je me suis rendu compte que j'avais donné rendez-vous à Stéphane à un endroit où il ne pouvait pas entrer… Et laissez-moi vous dire qu'il y avait du monde et que je n’ai pas réussi à retrouver Stéphane dans la foule. Je n’avais pas de cellulaire, et pas une cenne sur moi. Je me sentais bien démunie à cet instant. J’ai fini par trouver une cabine téléphonique, et je l’ai appelé à frais virés (mais son cellulaire n'accepte pas les frais virés). Heureusement, j'ai pu transférer les frais sur le numéro de téléphone de mes parents, qui m'ont ainsi sauvée du pétrin pour une millième fois au moins dans ma vie). J'ai ainsi pu rejoindre Stéphane, et nous sommes gaiement retournés à l’auto (un autre 4-5 kilomètres de marche, que j’ai trouvé très pénible).

Je suis bien contente de ma course. Maintenant je prends un repos d’une semaine de marche et de course pour que mon pied guérisse au plus vite. Aujourd’hui, mon pied va déjà beaucoup mieux alors je suis très optimiste!

Il est probable que je révise mes objectifs pour l’année étant donné que Stéphane et moi irons faire de la randonnée dans les Alpes au début septembre. Comme je serai dans l’avion de retour le 13 septembre, je vais manquer le demi-marathon de Montréal. Je ne pense pas faire de demi-marathon avant septembre parce que je ne veux pas me blesser avant notre expédition en montagne.

Il est possible que je me concentre seulement sur des 10 km et moins pour le reste de l’année. Et peut-être que je pourrais commencer à m'entraîner un peu plus sérieusement en natation et en vélo, car j'aimerais bien essayer un Try-a-tri en 2010.

13 mai 2009

Je suis équilibrée!

Ces temps-ci, je suis équilibrée. Je pense que oui.

Je pense à autre chose qu’à la course ou au travail. Ces deux activités me passionnent toujours, mais j’ai recommencé à faire de la place pour d’autres champs d’intérêts, d’autres passions.

D’abord, j’essaie très fort de me limiter à 35 heures de traduction par semaine. Et je pense que j’y arrive! Le truc : ne prendre que de petits projets de 5000 mots ou moins. Je pense que je vais abandonner pour toujours les bombes à retardement de 30 000 mots qui contiennent des problèmes imprévus et qui peuvent entraîner un surcroît de travail de plusieurs jours par rapport à ce qui était prévu (heures qui, bien sûr, grugent sans pitié mes soirées et mes fins de semaine). Ça me tente pu. J’en fais pu!

La course m’allume toujours autant, mais m’obsède moins qu’avant. Ça devient pour moi un outil plutôt qu’un but en soi. Un outil qui me permet de rester mince et en santé, qui me permet de côtoyer des gens intéressants, qui m’amène à sortir dehors et à profiter pleinement du printemps.

Et un outil qui va m’aider à gravir le sourire aux lèvres les sentiers alpins du Mont Blanc, vers la fin de l’été!

Cette semaine, à la radio, un animateur a sorti une phrase clichée d’un quelconque bouquin de psychopop : « Si vous saviez que vous tomberez très malade (ou mourrez) dans un mois, qu’est-ce que vous voudriez absolument faire avant la date fatidique ». Et, tout de suite, j’ai pensé aux Alpes que je rêve de parcourir depuis que je suis petite. (Sûrement une séquelle de trop avoir écouté Heidi!) Et hop! J’ai fait des recherches sur Internet, et je suis tombée sur une expédition offerte par Expéditions monde qui semble avoir été taillée sur mesure pour moi : http://www.expeditionsmonde.com/index.php?section=trips&id=77419. J’aimerais tellement faire ce voyage avec mon amoureux! Nous rencontrons la conseillère d’Expéditions monde samedi qui vient!

Et puis, j’ai commencé un cours de création littéraire. Parce qu’un jour j’espère écrire – et publier – quelque chose. Un roman. Le premier cours m’a été des plus pénibles. Je n’arrêtais pas de me répéter : « Je ne suis pas capable. Je n’aime pas ça. Je ne me sens pas bien. Je veux m’enfuir. Je n’aime pas ces gens. » J’ai toujours eu peur de l’inconnu. Et là, j’étais dans l’inconnu. Mais cette semaine, j’ai lâché prise, j’ai laissé de côté mon besoin de contrôle et mon perfectionnisme, et je sens qu’il y a un petit quelque chose qui a débloqué. Au premier cours, j’avais dit au professeur que je n’avais aucune créativité, et elle ne me croyait pas. Elle m’a donné comme devoir d’écrire un texte sur la créativité. J’ai pondu cette petite chose :

La créativité n’est pas facile à séduire. Ne devient pas son ami qui veut. Un peu volage, éthérée même, elle fuit rapidement quand on veut l’étreindre trop fort. Puis, elle revient sur la pointe des pieds, chatouiller les méninges de toute personne qui, ne l’attendant plus, décide de se débrouiller sans elle. Espiègle, elle surprend le joggeur, le marcheur ou le cycliste en se manifestant brusquement, sans crier gare, au beau milieu d’un parcours. C’est aussi elle qui souffle doucement, aux parents fatigués, de douces histoires à raconter ou des plans un peu tordus pour que les petits aillent se coucher. Elle ne supporte pas la compétition; elle a besoin d’espace pour accomplir son œuvre. Sans pitié pour les angoissés, les frileux et les poltrons de ce monde, elle s’exclame : « Si vous n’avez pas de place pour moi, je reviendrai plus tard. Je n’ai que faire de tous vos problèmes. » Mais si d’aventure vous êtes parvenu à l’attirer près de vous et à la séduire, vous devez avoir tout un doigté pour qu’elle n’ait plus envie de s’en aller. Un conseil, faites comme si elle n’était pas là. Assoyez-vous à votre table, crayon en main, et laissez-la agir. Rien ne l’attendrit davantage qu’un cerveau bien concentré.

Je l’ai lu en classe et c’était gênant, mais en même temps, ça m’a enlevé mon orgueil et insufflé un peu d’humilité. Ce n’est qu’un petit texte, mais c’est le mien, et je suis contente de l’avoir écrit. Je suis contente d’avoir enfin fait un premier pas sur le chemin de la création. Maintenant, il s’agit de m’éloigner du « je », du « moi, de mon nombril quoi! Et ça c’est difficile je trouve. Mais je travaille là-dessus!

Je n’ai pas du tout parlé de ma course de 5 km au Défi du printemps de samedi dernier. Et bien, ça s’est mal passé. C’était affreux! Dès le premier kilomètre, je me sentais aussi mal que si j’étais en fin de course. J’ai pensé abandonner. Je me suis dit : « Ah! Peut-être que je suis en train d’empirer une blessure ». Mais un scan rapide de mes sensations m’a rendue à l’évidence : pas le moindre signe de douleur articulaire ou musculaire. Il fallait donc que je continue, mais je n’étais pas bien du tout. J’étais affreusement essoufflée. J’ai fini en 25 minutes 46, soit près d’une minute plus tard que lors du 5 km du parc Jean-Drapeau. Bizarrement, j’étais quand même super fière de moi à la fin parce que j’ai continué de pousser de toutes mes forces jusqu’au bout. Et depuis, je suis encore plus en amour avec la course que jamais.

J’ai incroyablement hâte au 10 km du marathon d’Ottawa. Moins de deux semaines à attendre!

3 mai 2009

Belle fin de semaine!

Je viens de passer une superbe fin de semaine!

Vendredi après-midi, j’ai amené ma sœur manger chez Juliette et chocolat pour sa fête. Ce n’est rien d’extravagant comme resto, mais on s’est tout de même bien régalées. J’ai adoré ma galette au sarrasin au pesto, noix de Grenoble et fromage de chèvre et ma limonade à l’ancienne. Ma sœur a pris une grosse salade qui avait l’air délicieuse également. Nous nous sommes évidemment sucré le bec ensuite avec de succulents desserts chocolatés. Ma petite nièce de 10 mois, Alycia, était avec nous et elle a été sage comme une image. Elle sourit continuellement et a charmé tous les clients par sa bonne humeur et son joli minois. Ensuite, nous sommes allées à la boutique Courir, et j’ai offert de chaussures de course neuves à ma sœur comme cadeau de fête (j’en ai profité pour m’acheter de nouvelle chaussures à moi aussi, même si les anciennes sont encore bonnes pour au moins 200 autres kilomètres, en principe).

Vendredi soir : salsa avec Stéphane. Une heure de pur plaisir.

Samedi soir, nous étions invités chez des amis à Saint-Sauveur pour une soirée gastronomique. Leur maison, que je visitais pour la première fois, correspond en tous points à la maison de mes rêves. Je n’en croyais pas mes yeux! Murs en lambris et en pierre, plancher de bois, meubles antiques, nombreuses pièces garnies de vastes bibliothèques, chambre des maîtres douillette avec vue à couper le souffle. Absolument superbe comme endroit! Et que dire du souper comme tel! Wow, je me suis absolument régalée. Tous les convives étaient délicieux eux aussi. Nous avons beaucoup parlé de voyage, et j’ai bien envie de repartir bientôt. Les éloges qu’on m’a fait de Prague m’ont donné particulièrement envie de m’y rendre. J’ai même eu l’occasion de parler un peu de course avec un ancien coureur. Rares sont les rencontre sociales où on ne trouve pas au moins un mordu de course!

Dimanche matin, j’ai eu le bonheur d’aller déjeuner avec deux amies traductrices que j’adore et nous avons eu beaucoup de plaisir. L’une d’entre elles a accouché récemment et a vécu un véritable cauchemar. Heureusement, la petite va bien et mon amie aussi, ce qui fait qu’elle a pu nous raconter ses mésaventures avec beaucoup d’humour. J’ai bien ri, mais je n’en demeure pas moins très émue par son histoire. Je la trouve très, très forte. Une fille exceptionnelle.

Enfin, ce soir, nous sommes allées prendre un latté entre « invincibles » et en avons profité pour souligner la venue prochaine du bébé de notre amie Sylvie. Nous avons parlé un peu de course, bien sûr, mais aussi de tout et de rien. Merveilleuse petite soirée. J’adore ces filles-là. Mon dieu que je suis chanceuse de les avoir comme amies!

Il faudrait quand même que je parle un peu de course... Ce matin, je suis allée courir très tôt, et je pense que les courses matinales deviendront un classique cet été. On se sent seul avec la nature le matin. Je passe toujours d'excellentes journées après avoir couru.

Ma prochaine course a lieu la semaine prochaine à Hochelaga Maisonneuve. Un 5 km qui a pour principale fonction de préparer mes jambes à courir vite au 10 km d’Ottawa qui se tiendra 2 semaines plus tard.