17 décembre 2010

Fin de la session

J’ai terminé aujourd’hui la première session de ma maîtrise en études internationales. J’aurais aimé pouvoir dire que c’était facile et que je suis la meilleure, mais ce n’est pas le cas. Je dois travailler beaucoup plus fort que prévu. Le droit, l’économie, l’histoire et la politique sont les quatre disciplines que je dois étudier dans le cadre de mon programme, et mon cerveau a la franche impression de se noyer depuis qu’il est plongé dans ce monde nouveau.



Chose certaine, je vois l’importance de continuer de stimuler son cerveau – toujours. Je constate déjà des dommages irréversibles du côté de la mémoire. Heureusement que je peux compenser par l’expérience que j’ai acquise au fil des ans et ma capacité d’analyse et de synthèse qui est nettement plus aiguisée que lorsque j’étais dans la vingtaine.


Un petit bilan de ma session?


Commençons par les difficultés. Premièrement, j’ai eu du mal à m’organiser et à faire entrer toutes mes activités dans mon horaire. Il y a quatre sphères d’activités qui prennent beaucoup de place dans ma vie : l’entraînement (le triathlon exige que j’y consacre au moins 5-6 heures à par semaine), le travail (j’essaie de travailler au moins 35 heures par semaine, mais ce n’a pas été toujours possible, ce qui fait que je suis bien pauvre en cette fin de session), Oslo (cours d’agilité, de canicross, d’obéissance et exercices divers pour un total d’environ 10 heures par semaine) et études (2 cours). Évidemment j’essaie de ne pas (trop) négliger mon amoureux à travers ça!


Mes examens de mi-session se sont relativement bien déroulés, mais ma mémoire est tellement loin de ce qu’elle était! Ma grande déception fut mon examen de droit. Je croyais vraiment avoir rédigé un excellent examen. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai vu ma note : 69 %! Grosse claque dans la face. Pour moi, une note inférieure à A constitue un échec personnel cuisant. Je suis plus à l’aise avec A+. Je ne sais pas comment réagir devant une mauvaise note. Chose certaine, cet affreux résultat m’a beaucoup attristée.


Ensuite, j’ai eu un travail de recherche à faire dans le cadre de mon cours de politique. J’ai choisi comme sujet l’opération de reconstruction nationale qui est menée depuis plus de 10 ans au Kosovo, un sujet extrêmement complexe, mine de rien… Pendant la rédaction de ce travail, je sentais constamment que je m’égarais, ou que je n’approfondissais pas assez les notions. Je nageais constamment dans le doute. Lorsque j’ai remis mon travail j’avais la pénible impression que j’aurais dû passer au moins 2 mois supplémentaires sur la question pour arriver à produire un travail vraiment complet. Ce travail sur lequel j’ai passé beaucoup de temps et dont je n’étais pas satisfaite du tout m’a beaucoup découragée. Je me suis mise à douter de mes capacités à mener à bien un projet aussi ambitieux qu’une maîtrise. Et il y a malheureusement eu une grosse chute de ma motivation. Je n’ai pratiquement fait aucune lecture dans la deuxième partie de ma session, si bien que je me suis retrouvée samedi dernier, à quelques jours de mes derniers examens, avec une charge d’étude absolument insurmontable. J’avais heureusement prévu une charge de travail en traduction très légère cette semaine pour me permettre d’étudier le plus possible (à tout le moins de faire mes lectures). Mais c’était sans compter les imprévus…


Après la pratique de ski joring de dimanche matin dernier, alors qu’Oslo courait en liberté en guise de « cool down », il s’est fait mordre par un autre chien. Ça s’est fait en un éclair. Le chien a infligé une morsure rapide à Oslo pendant qu’Oslo passait à toute vitesse à côté de lui. Je me suis aperçu de la chose seulement quelques secondes plus tard quand quelqu’un m’a signalé qu’Oslo pleurait. J’accours près de lui, et je constate sur son flanc droit une plaie d’environ 5 cm carrés qui n’était pas belle à voir du tout. Je me suis presque mise à pleurer avant de me rappeler qu’il fallait que je reste calme pour rassurer Oslo. J’ai donc pris une motte de neige et la lui ai flanquée en plein sur la plaie. Ça a soulagé Oslo presque instantanément. Nous avons ensuite amené Oslo à l’intérieur pour lui administrer les premiers soins. Heureusement, la professeure de ski joring est technicienne en médecine vétérinaire alors Oslo a reçu les meilleurs premiers soins possibles. Évidemment, une visite chez le vétérinaire s'imposait, et à mon grand désarroi, il fallait qu’Oslo aille en chirurgie.


Ti-poulet avec son bandage (rose!) qui attend d'aller en chirurgie.

La vétérinaire de garde avait l’air d’avoir 16 ans, rien pour me rassurer. Sa photo n’était même pas encore sur le site Web de la clinique. J’ai passé l’après-midi à pleurer, persuadée qu’elle allait tuer mon chien (bon j’avoue que c’était excessif comme réaction, mais Oslo est vraiment la prunelle de mes yeux). Finalement, j’ai pu aller chercher Oslo en fin d’après-midi après son opération. Il était drôle parce qu’il était stone, mais il avait l’air de bien aller. N’empêche que toute cette histoire m’a fait peur. J’ai pleuré vraiment beaucoup, même une fois Oslo revenu, et j’étais encore ébranlée le lendemain. Résultat : deux jours complets d’étude perdus. Catastrophe.


Hier c’était mon examen de politique. Par manque de temps cette semaine, j’ai dû étudier de manière stratégique. Comme il m'était impossible d’étudier toute la matière, j’ai été obligée de faire des choix. L’examen comportait une partie à choix multiples, mais aussi deux questions à développement à choisir parmi huit questions. J’ai donc fait le pari d’étudier en profondeur trois sujets en espérant qu’ils feraient l’objet des questions à développement. Malheureusement, parmi mes trois sujets, un seul faisait partie des huit questions, alors j’ai très bien répondu à une question et très mal à la deuxième. Je ne m’attends pas à grand-chose de bon. Et comble du malheur, je devais aller remettre mon examen à la personne qui avait corrigé mon travail sur le Kosovo. J’étais très embarrassée parce que j’avais vraiment honte de mon travail. Et je savais qu’elle allait me reconnaître parce que nous avions beaucoup discuté ensemble durant les périodes de monitorats offerts pour aider les étudiants dans leurs travaux de recherche. Je lui ai remis mon examen, la tête basse, et elle m’a lancé : « Félicitations pour votre travail. » J’ai relevé la tête un peu et répondu d’un air incrédule : « Ah? C’était bien? ». Surprise de mon air abattu, elle m’a dit : « Oui, très bien! ». Ça m’a redonné de l’élan! J’ai cependant trouvé dommage de ne pas avoir su ça avant. Je me serais peut-être moins démotivée pour le reste de la session, et je ne me serais peut-être pas effondrée comme je l’ai fait dans mes examens de fin de session.


Parce que la glissade n’était pas terminée. Il me restait mon examen de droit, d’une valeur de 80 % de la note finale qui, aux dires mêmes de la professeure, devait être complexe et costaud. Moi qui n’avait fait aucune de mes lectures, j’ai fait du mieux que j’ai pu pour lire le plus important hier soir et cette nuit, mais il m’aurait fallu environ 10 fois plus de temps pour revoir mes notes et faire toute les lectures (il y en avait une tonne et pas des plus faciles, croyez-moi!) Mon seul atout, c’est que j’avais assisté à tous mes cours avec beaucoup d’attention.


L’examen consistait en 12 questions à long ou moyen développement. Il s’agissait d’expliquer des principes de droits et d’interpréter des textes de doctrine. Après 30 minutes, j’en étais seulement à la moitié environ de la première question (qui était l’une des plus longues quand même il faut dire) et j’avais l’impression d’être complètement dans le champ en plus. À ce rythme là, je n’aurais pas terminé la moitié de l’examen dans la période permise de 3 h. Après une heure, je me rendais presque à l'évidence : j’allais échouer cet examen, d’autant plus que la professeure est extrêmement exigeante dans ses corrections. Il faut offrir des réponses très solides et très bien étayées. Je me suis tout de même reprise un peu et j’ai finalement réussi à répondre à presque toutes les questions mais pas toujours très bien. Je crois sincèrement que je vais échouer, et ce ne serait pas surprenant étant donné que j’aurais dû étudier pendant un mois en vue de cet examen et que j’ai plutôt étudié pendant une nuit seulement . Si j’échoue ce cours, ce serait une première à vie et probablement un gros facteur de démotivation.


Mais, mais, mais…


J’ai finalement su la note de mon travail sur le Kosovo aujourd’hui. J’ai eu la meilleure note des 200 étudiants : 100 % (alors que la moyenne du groupe est de 74 %). Que ça m’encourage! D’autant plus que ce que je veux faire avec cette maîtrise, c’est de la recherche justement. Et surtout écrire.

Mais par où commencer?


9 décembre 2010

Ma cousine Claire

Ma cousine Claire, qui va participer à son premier marathon en septembre prochain a maintenant son blogue : Souliers magiques. Je vais la suivre avec grand plaisir, et je suis certaine que je ne serai pas la seule! Bienvenue dans la blogosphère Claire!

2 décembre 2010

Athlète un jour, athlète toujours

Hier soir je suis allée au gala 25e anniversaire de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec, à titre d’ancienne boursière. J’y allais vraiment de reculons, d’autant plus qu’il pleuvait beaucoup et qu’il y avait un trafic monstre. Finalement, je suis sortie de là gonflée à bloc et motivée plus que jamais à atteindre mes nouveaux objectifs sportifs.


J’avais 23 ans quand j’ai obtenu cette bourse. Je faisais alors partie des meilleures joueuses de volleyball au Canada. Cependant, je n’étais pas heureuse du tout à l’époque. J’étais mal dans ma peau, je me trouvais laide et je croyais que je n’avais pas de personnalité. Tout le monde m’intimidait et j’avais l’impression de ne pas avoir ma place nulle part. J’étais triste et fatiguée.


Lors d'un tournoi d'exhibition de l'équipe nationale à l'Université Laval

Hier soir, le chemin que j’ai parcouru depuis ce temps-là m’a sauté au visage. Je revoyais les mêmes personnes qu’il y a 10-15 ans, mais je me sentais bien. Je ne trouvais pas ça difficile du tout de parler aux gens, de leur sourire, de les écouter et de raconter des choses, alors qu’avant c’était impossible (à l’époque, je longeais les murs, et je sortais même dehors en attendant que les partys finissent). Maintenant, je ne ferais plus ça. Je n’ai plus peur de ce que les gens pensent de moi. Et j’aime savoir ce qui se passe dans la vie des autres. Ça m’intéresse sincèrement.


Je tiens à dire un petit mot de la Fondation. Il s’agit d’un programme qui aide les athlètes étudiants à performer au meilleur de leur capacité, tant sur le plan sportif que sur le plan académique. Elle a épaulé beaucoup de très grands athlètes comme Annie Pelletier (qui a animé la soirée avec brio hier), Maryse Turcotte (ancienne haltérophile qui termine actuellement sa résidence en psychiatrie), Alexandra Wozniak (joueuse de tennis professionnelle), et aussi plein d’athlètes qui ont été beaucoup moins sous les feux de la rampe, comme moi. Étant donné qu’un des objectifs de la fondation est d’aider les athlètes à préparer leur après-carrière, ils trouvent important de suivre le cheminement des anciens boursiers toute leur vie. Je reçois un courriel personnalisé de leur part chaque année, et c’est une attention qui me touche beaucoup. Ils offrent une attention très humaine à tous les athlètes qu’ils parrainent.

Hier, ils ont présenté une superbe vidéo sur l’évolution du sport d’élite au Québec et la fierté que ressentent les Québécois pour leurs athlètes. Pensons seulement aux émotions que nous ont fait vivre Annie Pelletier, Jean-Luc Brassard, Alexandre Despatie, Alexandre Bilodeau et Joannie Rochette, par exemple. De tels exemples sont une source d’inspiration incroyable pour les jeunes – et les moins jeunes ! Hier j’étais fière d’avoir déjà été une athlète, mais j’étais surtout fière d’en être encore une. D’avoir encore de grands rêves. De vouloir participer à un Ironman!

Ce sera un méchant défi à relever! Déjà de faire entrer 9 entraînements par semaine dans mon horaire chargé, ce n’est pas facile, mais je constate que j’y arrive. Dans un sens c’est même plus facile qu’avant, parce que je vis comme une athlète tous les jours. Je n’ai jamais le temps de décrocher, et je me sens bien!

Quand je veux me motiver, je n’ai qu’à regarder cette photo prise lors de mon premier (et seul) triathlon, l’été dernier.



Quand je vois la passion qui brille dans ces yeux là, je sais que je vais continuer de travailler fort jusqu’à ce que j’entende ces mots dont je rêve déjà :

GENVIÈVE MORIN FROM MONTRÉAL… YOU ARE AN IRONMAN !!!!

10 novembre 2010

Saison morte

J'ai besoin d'écrire sur mon blogue, mais je ne dispose que de 10 minutes. Alors voici tout ce qui me passe par la tête en ce début de saison morte de course :

- J'ai peur du vélo. J'ai peur de faire un accident et de mourir pendant un entraînement (genre qu'une auto me frappe). Je songe même à vendre mon vélo. J'aimerais pouvoir faire les compétitions (en compétition je n'ai pas peur étant donné qu'il n'y a pas d'auto ou que la circulation et au moins minimalement contrôlée), mais pas les entraînements de vélo...
- J'ai très envie de recommencer un nouvel entraînement de marathon. Ça me manque de courir lentement et longtemps. Prochain objectif : ne pas vomir une seule fois pendant la course, ce qui devrait me faire gagner au moins 20 minutes.
- J'ai une grosse tendinite à la cheville depuis un mois, mais ça guérit tranquillement.
- J'adore faire de l'agilité avec Oslo. Il devient un peu plus discipliné. Et il a commencé à comprendre le principe des "weaves" (zigzag entre les poteaux).
- Bientôt, on commence le canicross et le ski joring!
- Oslo a un petit rhume et son nez coule. C'est mignon. Et ça le rend un peu plus tranquille que d'habitude.
- Aujourd'hui, Oslo a eu son meilleur jogging à vie avec moi. Il était tellement concentré. Il faut dire que je lui ai mis son Gentle leader.
- J'ai enfin trouvé LA vétérinaire d'Oslo. Elle est spécialisée en orthopédie. Elle a dit qu'Oslo a un coeur d'athlète et des hanches parfaites. Elle est entraîneure de basketball, alors je peux lui faire confiance :-)
- Des fois, je me dis que je devrais faire seulement des courses de 5 km et moins. Pourquoi pas des 2 km? Je suis une sprinteuse, pas une coureuse de longue distance.
- J'aimerais vraiment ça m'entraîner plus souvent avec d'autres personnes. Mais dans mon ghetto ouest, je suis loin de tout le monde.
- J'adore mes cours à l'université. Je sais que je n'abandonnerai pas la maîtrise que je viens d'entreprendre. Je me sens à ma place, dans mon élément. Je suis hyper stimulée, toujours assise sur le bout de ma chaise. Et je réponds (trop) souvent aux questions, comme une petite bollée.
- Ces temps-ci, j'aime vraiment beaucoup mon travail. Je prends le temps de faire de bonnes traductions de qualité. Je ne manque jamais d'ouvrage.
- Je me suis inscrite à la loterie du marathon de New York.
- Je n'ai pas complètement laissé tomber l'idée de faire un Ironman en 2012, mais presque. Le demi-Ironman de 2011 aussi risque de ne jamais me voir le bout du nez.
- J'aimerais courir d'autres courses avec ma soeur. Un demi-marathon et un marathon, ce serait vraiment le fun.
- J'aimerais courir d'autres courses aussi avec Sylvie. Je suis bien meilleure quand elle est là. Toute seule, je suis trop moumoune.
- Aujourd'hui, j'ai couru 5 km sans intensité ni rien. Sans montre non plus. Ça m'a fait le plus grand bien. Ça m'a redonné le goût de courir.

C'est tout pour aujourd'hui.

5 octobre 2010

Agilité

Oslo et moi, nous avons une nouvelle passion. Nous découvrons ensemble le sport canin qu'on appelle "agilité" (pour avoir une idée de ce qu'est ce sport, voici la vidéo d'un concours d'agilité).

La session dernière, nous avons suivi le cours de base, qui consistait à se familiariser avec tous les obstacles, et cette session-ci, nous travaillons sur les enchaînements. Dès le premier cours, on a vu qu'Oslo a beaucoup de talent pour ce sport. Il est hyper rapide, hyper enthousiaste et il n'a peur d'aucun obstacle. Mais il est très tannant! L'entraîneur dit que c'est normal. C'est très excitant ce sport pour un jeune chien.

J'aime la mentalité d'entraînement en agilité. L'important c'est de maintenir l'enthousiasme de son chien. Jamais on ne le réprimande. Le pire qui peut lui arriver, c'est de ne pas avoir de gâterie. Et on travaille énormément avec les gâteries. Les chiens qui ont le plus de potentiel sont souvent aussi les chiens les plus excités. De temps à autre, il y a un chien qui échappe à son maître et qui se met à courir en rond autour de la piste, à aller déranger les autres chiens ou même à s'inventer un petit parcours de son cru. On m'a dit que c'est normal. Il faut juste rappeler son chien, sans le chicanner et lui donner un gâterie quand il revient en montrant beaucoup d'enthousiasme. En vieillissant, il sera moins dissipé.

Oslo m'échappe comme ça au moins 2 ou 3 fois à chaque cours. J'avoue que j'en ai un peu honte! Mais en même temps, je suis contente qu'il soit si dynamique et enthousiaste. Et la plupart du temps, quand même, il suit mes directives et fait les parcours correctement. On dirait juste qu'à un moment donné il n'en peut plus d'être concentré et il part en flèche jusqu'à l'autre bout du terrain d'agilité. Souvent, c'est pour aller jouer avec un autre chien aussi énervé que lui.

Les chiens ont le droit de compétitionner en agilité dès l'âge d'un an et demi. J'espère donc participer à notre première compétition au mois de juin prochain. Une autre activité dans mon horaire chargé!

Pour ceux qui s'inquièteraient du danger que peut représenter ce sport pour les articulations, je vous rassure tout de suite : Oslo ne saute jamais à pleine hauteur (juste 3-4 pouces de hauteur environ). Pour le moment, on travaille plus les déplacements d'un obstacles à l'autre et le travail d'équipe. Et nous ne travaillons en agilité qu'une heure par semaine.

Nous continuons aussi de travailler les exercices de renforcement et les exercices d'obéissance. Au cours des deux prochaines semaines je vais mettre l'accent énormément sur les rappels dans des situations excitantes ou difficiles. Parce que pour le moment, les rappels d'Oslo sont nuls à chier durant les cours d'agilité (et aussi au parc à chien). Il est super bon pour faire semblant qu'il ne m'entend pas et ne me voit pas. Il finit toujours par revenir à moi en gros super sprint avec une face méga heureuse, mais disons qu'il a tendance à me faire poireauter un peu trop longtemps.

Heureusement, je sais que les petits défauts, ça se travaille. Des fois je perds patience un peu et je me décourage, mais je retrouve bien vite mon enthousiasme. J'adore Oslo au plus haut point. Il met tellement de bonheur dans ma vie! Je suis prête à faire tous les efforts qu'il faut pour le rendre heureux lui aussi. Je sais qu'il adore être avec moi. Et l'agilité est vraiment une belle activité qu'on peut faire ensemble, en équipe.

6 septembre 2010

Mon premier marathon

Hier, c’était l’un des plus beaux jours de ma vie, car j’ai réalisé un grand rêve. C’était mon premier marathon.

Le matin de la course, je me suis réveillée très facilement à 5 h 39, une minute avant que sonne mon réveil. Je n’étais pas particulièrement nerveuse. Seulement très excitée et heureuse. J’ai déjeuné comme d’habitude et je me suis préparée en prenant mon temps afin de ne rien oublier.

J’ai dit bye à Oslo, et Stéphane est allé me reconduire au métro Lionel-Groulx. Dans l’auto, je commençais à être plus nerveuse et fébrile, mais je me disais que j’étais bien contente que ce ne soit pas un 5 km. Parce qu’un 5 km, c’est bien plus stressant. Il faut partir super vite dès le début et c’est difficile tout le long. Avec le marathon, je savais qu’au moins les 10-15 premiers km seraient très faciles. Le moment de la souffrance était éloigné dans le temps. Trop éloigné pour que j’aie à y penser toute suite. Je savais que j’allais devoir puiser loin au fond de moi, mais plus tard. Et rendue là, je serais si près de mon rêve que je serais capable de le faire.

Quand nous sommes arrivés au métro, Stéphane m’a serrée dans ses bras et j’ai versé mes premières larmes de la journée. Je m’en allais affronter le monstre toute seule, comme une grande. Je reverrais Stéphane seulement à partir du 27e kilomètre, avec mon bébé Oslo. Et à ce moment je serais vraiment dans le cœur du marathon. Cette perspective était vraiment excitante.

Dans le métro, il y avait plein de coureurs partout. Il y avait les enfants du Petit Marathon avec leurs parents qui se dirigeaient avec beaucoup d’excitation vers le Parc Maisonneuve, et il y avait les marathoniens, beaucoup plus calmes et concentrés (et stressés!) qui se dirigeait comme moi vers le Parc Jean-Drapeau. J’étais déjà très émue à l’idée que, pour la première fois, j’allais participer à la plus longue course, à l’épreuve reine! Je faisais partie des vrais de vrais!

Après avoir classé mon stock et avoir été aux toilettes deux fois, je suis allée porter mon sac au dépôt et j’ai commencé mon ascension vers le Pont Jacques-Cartier. Avant d’arriver en haut, je ne savais pas encore si j’allais choisir le lapin de 4 h 30 ou de 4 h 45, mais une fois sur le pont c’était clair pour moi : lapin de 4 h 45. Il était gentil et il nous donnait plein de conseils. Je l’ai trouvé très rassurant. Bizarrement, il n’y avait presque personne derrière moi sur le pont. À peine une vingtaine de personnes. J’avais donc une vue imprenable sur tous les coureurs devant. Après le compte à rebours, quand le signal de départ a sonné, et que toute cette masse de coureurs s’est mise à avancer, je me suis mise à sangloter. J’avais l’impression d’avoir déjà vécu ce moment avant, mais comme observatrice et non comme participante. Je pense que c’est le fait d’avoir vu mon oncle Gaston courir le marathon quand j’étais petite qui m’a donné cette impression. J’étais pleinement consciente que mon rêve venait de commencer!

Durant les 4 premiers kilomètres, j’avais envie de pipi, et ma grosse préoccupation consistait à me demander s’il valait mieux que je m’arrête aux toilettes ou non. Mais mon envie a passé. Les 15 premiers kilomètres ont été très, très, très faciles. Je suivais le lapin religieusement, et j’avais l’impression que ce serait très facile de continuer à ce rythme très longtemps. Au 16e kilomètre, j’ai commencé à sentir un tout petit peu plus de fatigue, mais vraiment très peu. Ça allait bien. Nous avions un fort vent de face, mais ça ne me dérangeait pas le moins du monde. Le rythme était vraiment agréable et je n’avais pas besoin de penser à rien.


Le lapin 4 h 45, et moi un peu à l'arrière, à la gauche de l'image.

Tout allait super bien. Je respirais le bonheur!
Au 21e kilomètre environ, j’ai vu mes parents. Yééé! Mes premiers supporters. J’étais vraiment contente de les voir! J’ai pris un peu d’eau pour remplir une de mes gourdes, mais ça m’a fait prendre du retard sur mon lapin. Je ne voulais surtout pas le perdre alors j’ai sprinté pour le rattraper. Et paf! Gros, gros coup de fatigue après ça. Je n’ai jamais été capable de reprendre mon souffle et je n’ai plus été capable d’avancer. Quelques kilomètres plus tard, je perdais le lapin pour de bon. Coup dur pour le moral.

Au 24e kilomètre, JP (celui qui sera mon coach à partir de très bientôt) était là avec du Gatorade et de l’eau pour moi. Je crois que j’ai pris encore de l’eau. Je me suis pliée en deux et je lui ai dit que je n’en pouvais plus. Que c’était vraiment difficile. J’étais déçue parce que ce n’est pas comme ça que j’avais imaginé ma course. Je croyais que j’allais être forte au moins jusqu’au 32e kilomètre et qu’après je n’aurais qu’à puiser profondément dans mes réserve. Mais être dans cet état au 24e kilomètre, c’était un désastre. Il me restait 18 kilomètres! Je ne doutais pas que j’allais terminer mon marathon, mais je me sentais si mal que je savais que je n’allais pas pouvoir pousser du tout jusqu’à la fin. Disons que je prévoyais beaucoup de marche.

Environ 2 minutes après avoir laissé JP derrière moi, il m’a rattrapée et m’a dit qu’il m’accompagnerait jusqu’au 38e kilomètre et qu’il porterait mon stock!!! Quel soulagement! Sans mes deux gourdes et ma tonne de Jelly beans de sport, je me sentais beaucoup plus légère. Malheureusement, je n’ai presque pas réussi à accélérer. Ça n’avançait pas. Ma tête voulait vraiment, mais mon corps non. Pas du tout, pas du tout. Mon orgueil ne voulait pas montrer à mon futur coach combien j’étais une poche coureuse, mais c’était comme ça. J’ai couru le plus vite que je pouvais (mais c’était lent, parfois aussi lent que 8 minutes 30 du kilomètre) et j’ai vraiment essayé de marcher le moins possible. J’ai trouvé chaque kilomètre très difficile, mais ça passait relativement vite tout de même.

Au 27e kilomètre, gros moment de bonheur : Stéphane et Oslo étaient là! Mon amoureux que je l’aime donc! Que j’étais contente qu’il assiste à ce moment important de ma vie! Et mon beau Oslo était tout excité comme je l’avais déjà imaginé avant même d’avoir un chien. (J’avais écrit ceci dans un précédent billet alors que je me questionnais sur la possibilité d'avoir un chien : « Je l'imagine déjà [mon amoureux] venir m'encourager le long du parcours du marathon de Montréal, en septembre prochain, avec mon bébé chien à ses côtés qui sautera de joie quand il m'apercevra approcher d'eux. J'espère vivre ce genre de petits moments de bonheur. »)

Ti-bébé Oslo qui attend patiemment de voir arriver maman.

Oslo qui me lèche les jambes.

Au 33e kilomètre environ, j’avais très, très mal au cœur et j’ai vomi tout ce que j’avais dans l’estomac. Après, je me suis sentie mieux. J’ai pris le temps de récupérer en marchant, et j’ai jasé avec JP. Je lui ai dit que je me rendais compte que mes « grosses » semaines d’entraînement de 45 kilomètres, ce n’était pas assez pour un marathon (pas osé avouer que mes autres semaines était parfois de 24 km). JP a dit que j’étais sûrement plutôt une sprinteuse et qu’il faudrait travailler sur le volume et les longues sorties. Ça m’a rassurée de voir qu’il voulait quand même être mon coach, même s’il assistait en direct à une performance aussi horrible. Ça m’a rendue plus sereine et ça m’a aidée à continuer. J’ai accepté que, pour cette fois-ci, l’important était de terminer coûte que coûte le marathon, et que la performance serait pour une autre fois.

Au 35e kilomètre, j’ai encore vu Stéphane et Oslo et ça m’a redonné un peu d’énergie. J'ai dit à Oslo que maman était très fatiguée et qu'elle avait bien hâte d'aller faire une sieste avec lui à ses côtés. Puis j'ai donné un beau bec à mon amoureux avant de repartir encore.

Peu après, je pense que j’ai encore vomi. J’étais pas bien du tout. Au 37e kilomètre, j’ai vu mes parents, puis tout de suite après, Véronique qui courait dans ma direction avec un très grand sourire! Quand je l’ai vue j’ai éclaté en sanglots et je lui ai dit que je trouvais ça vraiment difficile et que je n’en pouvais plus. Elle a dit : « Oui, c’est difficile. C’est pour ça qu’on aime ça! » Moi, j’étais plus dans l’état « j’haïs ça et je veux que ça finisse ». Véronique est vraiment une cheerleader hors pair. Elle incitait les spectateurs à m’encourager et elle y mettait beaucoup d’énergie. C’était super. Tous les spectateurs m’applaudissaient comme si j’étais une star.


Véronique qui m'encourage et moi qui pleure.

Et là, on est arrivés à ma gang d’amis! J’étais très, très émue de tous les voir là! Il y avait Lise, avec ses pompons, Mireille et Olivier, qui me souriaient et m’encourageaient, Caroline, qui a couru quelques pas avec moi, m’a prise par l’épaule et m’a beaucoup encouragée en me disant que j’étais belle à voir aller parce que j’avais un beau sourire et que je courais encore, ainsi que Véronique M., avec son incroyable costume et sa perruque, qui ma fait un « high five » et dont j’ai serré la main pour lui montrer combien j’étais contente de la voir. J’ai aussi vu Sophie, une personne que je connais peu encore, mais avec qui je sens que j’ai beaucoup d’affinités. Elle m’a crié « Geneviève ». Je ne l’ai pas reconnue du premier coup d’œil, mais après j’ai cliqué et je lui ai fait un beau sourire.

Véronique M. avec son beau costume de cheerleader!
Émue de voir tous mes amis et d'être sur le point de devenir marathonnienne, mais aussi épuisée et souffrante.

Et, il y avait Sylvie, qui comme prévu, s’est mise à courir avec moi pour m’accompagner jusqu’à la fin. Je me suis presque excusée d’être si poche et si lente, mais elle m’a coupé le sifflet bien vite et m’a rappelée que j’allais devenir marathonienne très bientôt et que c’était merveilleux.


Avec Sylvie, qui a été un beau rayon de soleil et qui m'a beaucoup aidée à me rendre jusqu'à la fin avec le sourire.

Après avoir revomi encore une dernière fois, j’ai effectivement tout fait pour me concentrer sur le merveilleux de la chose. Une fois la côte Pie IX derrière nous, ça s’est mis à être plus facile un peu. Je n’arrivais toujours pas à avancer vite, mais je crois que j’ai surtout couru et pas trop marché (mais je n’en suis pas sûre).

Quand nous sommes arrivés près du stade, Sylvie m’a dit qu’ils allaient me laisser terminer toute seule pour que je puisse vivre les derniers moments pleinement. Et j’ai pleuré jusqu’à la fin. Quand je suis arrivée dans le stade, l’émotion à grimpé encore d’un cran et j’ai réussi à courir un peu plus vite.


Dernier tour de piste au stade. Extrêmement émouvant pour moi.

J’ai vu mes parents qui avaient un grand sourire et qui m’encourageaient très fort, puis Sylvie et JP, ma tante et ma cousine. Puis j’ai enfin franchi le tapis d’arrivée. J’ai donné un bec vers le ciel à mon oncle Gaston qui était sûrement tout près de moi pendant le marathon pour m’aider à avancer. Puis, ma cousine Claire, qui avait fait le demi-marathon est venue à ma rencontre avec un grand sourire et nous nous sommes jetés dans les bras l’une de l’autre. Je lui ai dit : « Ah! C’était difficile! » en pleurant et je lui ai demandé comme s’était passé son demi et elle m’a dit que ça avait été merveilleux!


Avec ma très chère cousine Claire. Je pleure encore. Je suis heureuse d'avoir terminé.

J’ai ensuite rejoint mes parents, ma tante et l’une de mes cousines. Tout le monde m’a serrée dans ses bras et je me sentais choyée d’être si bien entourée. Puis j’ai vu apparaître ma nièce Ayrane, avec sa médaille au cou, qui voulait aussi me serrer dans ses bras. Je lui ai dit : « Ah! ma belle cocotte! Tu es une championne! Je t’aime ». Et nous avons pris une photo avec nos médailles.


Avec ma nièce Aryane et ma soeur Isabelle.

Ma chère amie Sylvie qui a été d'une aide inestimable durant mon entraînement de marathon et pendant mon marathon.
Avec ma belle maman d'amour


Pendant les photos, j’avais l’impression que j’allais perdre connaissance et j’ai dû me pencher plusieurs fois vers l’avant. Et j’ai commencé très vite à figer. Il était devenu presque impossible de marcher. Je suis allée chercher ma bouffe très lentement, et je devais m’arrêter sans arrêt aux tables pour m’appuyer. J’avais très soif parce que je m’étais beaucoup déshydratée en vomissant dans les dix derniers km. Je trouvais ça étonnant de voir que j’étais la seule à devoir me déplacer ainsi. Les autres coureurs avaient l’air assez en forme.

Mes parents ont eu l’extrême gentillesse de me ramener à la maison. En marchant jusqu’à l’auto, j’ai encore vomi. Je ne me sentais pas bien du tout. Mais je trouvais ça important de continuer à marcher, même si c’était vraiment lentement. Nous sommes finalement arrivés à l’auto et là j’ai pu ENFIN m’asseoir.

Mes parents m’ont toujours énormément encouragée dans tous mes sports. Et même maintenant que j’ai 36 ans, ils sont toujours là pour m’aider et me dire que je suis bonne. Je les adore plus que tout. Je vous aime papa et maman.

Oh! J'allais oublier d'indiquer mon chrono (probablement que j'aimerais l'oublier en fait) : 5 h 11...

Prochain billet : post-mortem un peu plus critique et plan de match pour l'avenir.

25 août 2010

Compte rendu (un peu tardif...) du 5 km Endurance

Dans ma liste de compétitions de 2010, j’avais prévu de participer au 5 km Endurance, une course qui a lieu chaque année à Dollard-des-Ormeaux, à 500 mètres de chez moi. Cependant, mon amoureux et moi avons par la suite décidé de partir quelques jours à la mer avec notre chien cette même semaine. Nous devions revenir à Montréal le jour-même de la course, alors je m’étais résignée à ne pas y participer cette année.


Alors que nous venions de traverser Boston, vers 10 h le matin de la course, je me suis mise à penser que nous arriverions peut-être à temps pour que je puisse prendre le départ. Ça me faisait grand plaisir parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de 5 km, et c’est la distance à laquelle je performe le mieux. Je me suis mise à faire de la visualisation. C’était une bonne journée mentalement, et je me sentais assez prête à souffrir un peu. Mon objectif était de battre mon record précédent de 24 minutes 50. J’étais consciente que ce serait très difficile, car depuis le début de mon entraînement de marathon, je cours presque seulement à vitesse très lente (de 6:35 à 7 minutes du km). J’ai bien fait quelques intervalles en entraînement, mais jamais plus vite que 5:20/km.

En raison du trafic épouvantable que nous avons dû traverser à Montréal, nous sommes arrivés à 18 h 35 au centre civique de Dollard-des-Ormeaux, tout juste à temps pour que je puisse m’inscrire à la course dont le départ était prévu à 19 h 15. Une fois inscrite, je suis allée me changer vite, vite à la maison. Je n’ai jamais trouvé ma camisole des Vainqueurs, et j’ai oublié ma montre!

Je me suis dit que c’était peut-être mieux ainsi et que j’allais me fier à mes sensations.

Quand le signal de départ a sonné, j’étais bien décidée à maintenir un bon rythme tout le long et à ne pas flancher comme d’habitude entre le 3e et le 4e km.

Après 500 mètres, j’en arrachais déjà, mais je sentais quand même que je pourrais endurer l’inconfort pendant 4,5 autres kilomètres. Un entraînement de marathon, ça met les choses en perspective. Je savais que 4,5 kilomètres ce n’était rien dans le fond. Au marqueur du 1er kilomètre, un spectateur nous a dit qu’on était à 4 minutes 30. Ça m’a encouragée. C’était trop vite, je pouvais relâcher un tout petit peu. J’ai utilisé beaucoup le truc de Sylvie de « juste courir et ne penser à rien ».

Peu après le 2e marqueur, j’ai rejoint une coureuse qui était accompagnée par un « lapin ». C’était son coach ou son chum, je ne sais trop. Il la chicanait un peu parce que son rythme était de 4:43. Moi je trouvais ça bien parfait 4:43, alors je me suis accrochée à lui. Le « lapin » lui disait continuellement qu’il allait bientôt accélérer, et elle répondait non, qu’elle n’en pouvait plus. À un moment donné, il l’a littéralement flushée, et moi j’ai continué de le suivre. C’était dur, mais je sentais que c’était le bon rythme pour moi. Pour m’encourager à ne pas lâcher, je me disais « marathon, marathon, marathon ». Je voulais entraîner mon esprit à endurer un grand inconfort en vue de la course la plus importante de ma vie qui s’en vient à grands pas.

À environ 200 mètres de la fin, quelqu’un a crié qu’on était à 23 minutes. J’ai dit tout haut « hein, pas vrai? » et j’ai sauté de joie. Mais je n’y croyais pas vraiment. Puis j’ai vu le chrono : 23 quelque chose, je n'en croyais pas mes yeux. Formidable!

On peut voir sur la photo que je flottais de bonheur dans les derniers mètres!

 
Conclusion de tout ça : un entraînement lent et à haut volume est très bénéfique pour moi. Je bâtis encore ma base aérobique et je dois y aller mollo sur l'intensité même si je veux faire des courses rapides.
 
Cette année, ma plus grande réussite était d'avoir fait tout mon entraînement de marathon sans me blesser. Je dois maintenant ajouter le fait que j'ai retranché près d'une minute à mon précédent record au 5 km. Mon chrono officiel : 23 minutes 55 (un rythme de 4 minutes 47).

22 août 2010

Mon oncle Gaston

Quand j’étais petite – je devais avoir 7-8 ans – mes parents nous ont amenées ma sœur et moi voir mon oncle Gaston courir le marathon de Montréal. Nous avions attendu pas mal longtemps quelque part le long du parcours et, à un moment donné, mon oncle Gaston est arrivé! Il avait l’air complètement épuisé, mais il courait quand même, et vite à part ça! Je comprenais déjà très bien à l’époque qu’un marathon était une course vraiment très longue, et qu’on était un héros quand on réussissait à franchir le fil d’arrivée. Pour moi, mon oncle était l’équivalent d’un athlète olympique. J’étais très fière d’être sa nièce!



Plus tard, quand j’étais adolescente et jeune adulte, j’allais souvent faire du ski de fond au Mont Saint-Bruno, et j’y rencontrais presque systématiquement mon oncle Gaston. Il était superbe à voir aller, surtout en pas de patin, une technique que je n’ai jamais maîtrisée. Gaston avait toujours l’air content de me voir là. Pour lui le sport était un mode de vie, et il a transmis sa passion à ses enfants et à ses petits enfants. Malgré tout le temps qu’il consacrait à son propre entraînement, il a assisté de manière assidue aux compétitions de son fils et de sa fille (hockey, ringuette, etc.). Il a toujours encouragé ses enfants à faire du sport que ce soit en équipe ou individuellement. Aujourd'hui sa petite fille, qui a 13 ans, avec qui il s’entendait super bien, fait de la compétition de natation et s’entraîne 10 heures par semaine. Bref, mon oncle a certainement été une grande source d’inspiration autour de lui!

Sa fille Diane a également de bons souvernir de télévision avec son père lors des Olympiques : « Mon père avait non seulement des bons mots pour les gens, mais aussi pour tous les sports. Lorsqu’on disait qu’un sport était plate, il nous expliquait en quoi le défi consistait et trouvait toujours le moyen de vénérer l’athlète. Il avait un grand respect pour tous les sports. »

Pour ma part, j'ai des souvenirs impérissables des partys de famille. Lorsque Gaston était là, on pouvait être sûr qu'on aurait du fun! Il était toujours d'excellente humeur et faisait des farces toutes plus drôles les unes que les autres. Une grande partie de la magie de mes fêtes de Noël d'enfant reposait sur sa présence. Je m'ennuie beaucoup de lui.

Il y a six mois, quand j’ai commencé à m’entraîner pour mon marathon, je me suis mise à repenser beaucoup à mon oncle Gaston. La fois où je suis allée le voir à son marathon a laissé une très forte impression dans ma mémoire. J’ai beaucoup d’amis autour de moi qui sont marathoniens et qui m’inspirent. Ils me donnent le courage de foncer et de croire que je pourrai atteindre le fil d’arrivée. Mais les frissons d’émotion que je ressens en entraînement quand je pense au fait que je vais courir un marathon, c’est surtout à mon oncle Gaston que je les dois. C’est en le voyant courir que j’ai compris combien le marathon est une distance noble, mythique, héroïque. Je suis sûre qu’il ne sera pas loin de moi pendant le marathon, et je vais lui envoyer un beau merci lorsque je vais franchir le fil d’arrivée.

Mon oncle a commencé à courir à l'âge de 18 ans environ alors qu'il était au collège militaire. En 1979, il est entré au Club des coureurs de Saint-Bruno. Avant de tomber malade, c’est lui qui occupait la deuxième place pour le nombre de présence aux courses du club du mercredi soir (559 présences). Il a toujours été très impliqué dans son club. Quand il ne pouvait pas participer à une course à cause d’une blessure, il y assistait comme supporteur. Il a fait partie du conseil d’administration du club et était reconnu pour sa flexibilité, sa modération et sa capacité de conciliation.

Selon Robert, membre du Club des coureurs de Saint-Bruno : « Il était le bon gars, chaleureux, aimable, toujours de bonne humeur. Jamais il ne portait de jugement sur quelqu'un. Au contraire, il savait mettre en relief les bons côtés des personnes. Il était aussi le coureur qui a fait suer la plupart d'entre nous qui avons rêvé de le battre un jour ou l'autre. »

Et bon coureur il l’était! Jusqu’à tout récemment, je n’avais aucune idée des résultats de mon oncle en compétition. Eh bien j’ai su que son meilleur chrono de marathon était de 2 h 50! Pour ceux à qui ça ne dit rien, je peux dire que, moi, je vise 4 h 45, soit presque deux heures de plus que lui. Un chrono de 2 h 50, ça assure non seulement une qualification pour Boston, mais aussi pour New York. Bref, ce n’est pas loin d’un chrono d’athlète d’élite.

Mon oncle Gaston a continué de courir jusqu’au dernier moment. Il est décédé du cancer il y a sept ans. Suite à son départ, tous les membres du club ont porté ses initiales sur leur dossard lors du Marathon de Montréal en 2003.

C'est ce que je vais faire moi aussi le 5 septembre 2010.




* Je voulais faire un geste caritatif pour rendre hommage à mon oncle. Ma cousine m'a dit qu'il a organisé et participé à des courses de « lits ». Ce sont des courses par équipe avec des lits d'hôpital sur roulettes. À tour de rôle, un des coureurs prend place dans le lit et les 3 ou 4 autres poussent le lit. Ces courses étaient au profit de la Fondation de l'Hôpital Charles-Lemoyne. Je vais donc faire un don à cette fondation. Je vous invite, de votre côté, à faire un don à une association ou une fondation qui vous tient à coeur en pensant à une personne que vous aimez.

8 août 2010

Triathlon - The pictures!

Moi qui regarde ce que les autres ont mis à côté de leur vélo et comment ils ont organisé leur stock.



Là je regarde les coureurs de la distance 1/30/8 pour voir par où ils sortent avec leur vélo pour que je puisse faire pareil quand ce sera mon tour.

Presque prête et stressée!


Ishhh! Laide avec une posture dégueulasse. Face stressée.


Drette-là : c'est fait, j'ai la piqûre du triathlon pour toujours!


Une première transition très bien réussie! (Merci à Véronique M. qui m'a expliqué comment faire!)


Vélo maintenant! La partie qui me faisait le plus peur étant donné que je ne maîtrisais pas encore les changements de vitesse.

Moi, en train de changer de vitesse, justement...  d'où la position aucunement aérodynamique...


Courir dans le sable, c'est fatiguant!


Fini! Yé! Je suis une championne!

Mes débuts de triathlète

C’est pas tellement mon genre les coups de tête. Mais c’est mon genre d’être passionnée et de foncer. Il y a deux semaines, je ne croyais pas vraiment que je ferais des triathlons un jour. Puis il y a eu l’Ironman de Lake Placid auquel ont participé 3 de mes amis. Leur merveilleuse performance m’a grandement inspirée, et j’ai eu une envie irrésistible de faire un triathlon moi aussi. Vite je me suis achetée un vélo de route et je me suis inscrite au triathlon de Sainte-Agathe, à la plus courte distance qui soit, le super sprint (400 m de natation, 12 km de vélo et 2 km de course). Je savais que c’était un peu de la folie compte tenu du fait que je suis loin d’être à l’aise en vélo (changer les vitesses est encore un casse-tête), et que je n’avais jamais nagé dans un lac auparavant. Mais compte tenu des courtes distances, j’avais quand même relativement confiance en mes capacités de terminer l’épreuve.


Ce matin, quand je suis arrivée à Sainte-Agathe, j’étais très nerveuse. En fait j’étais plutôt sur le bord de la panique. Je ne comprenais pas bien comment fonctionnaient les zones de transitions, où mettre mon vélo, par où sortir pour aller sur le parcours de vélo, puis de course. Tout était nouveau et déstabilisant. J’étais constamment sur le bord des larmes. Mais mon émotion n’était pas seulement due à la panique. J’étais aussi très émue parce que j’allais faire quelque chose que je considère depuis toujours comme incroyablement « hot ». C’était peut-être de courtes distances, mais ça demeurait quand même un triathlon. Il allait falloir que je nage dans un lac! Et que je fasse du vélo, de la COURSE de vélo!

Après une éternité à courir d’un bord pis de l’autre comme une poule pas de tête. J’ai fini par être prête à partir avec les autres les deux pieds dans le lac. Je me suis mise complètement en arrière et très loin des bouées (c’est là que ça brasse le moins qu’on nous a dit). Une fois le signal de départ donné, quelle ne fut pas ma surprise de voir devant moi un paquet de monde qui savaient à peine nager (du moins c’était mon impression). Oh boy, ça allait être du sport de traverser cette barrière de bras et de jambes qui n’avançaient pas. J’ai donc choisi de nager en brasse le temps que je trouve un trou par où passer. Peu à peu, j’ai réussi à me faufiler entre les nageurs et à me trouver un endroit où il était possible d’avancer convenablement. J’ai pu faire les derniers 250 mètre en crawl. Le lac était bas, je crois, car on nageait dans une tonne d’algues. Ça s’enroulait autour de mes bras et de mes jambes. Des fois même autour de mon cou. Moi qui ai si peur des algues, c’était quand même le moindre de mes soucis. J’avais juste hâte d’arriver à l’étape du triathlon qui a toujours frappé mon imaginaire : sortir de l’eau en courant en enlevant mon casque de bain et mes lunettes. Pour moi c’est l’ultime symbole de la « hotitude » d’un triathlon. Quand je suis sortie de l’eau j’avais d’immenses frissons d’émotion. Je cherchais mes parents, et j’ai fini par apercevoir ma mère, assise dans les estrades, qui regardait au loin dans le lac. Son air préoccupé trahissait son inquiétude que je sois en train de me noyer quelque part. Comme une petite fille de 10 ans, j’ai crié « maman, maman! » en faisant aller mes bras comme une perdue. Elle m’a vue et elle a manifestement été soulagée que je sois saine et sauve. J’ai vu mon père peu après qui prenait des photos.

Je suis entrée dans la zone de transition, et j’ai trouvé mon vélo. La transition a été super vite. Lunettes, casque, bas, souliers. Aweye on court avec le vélo jusqu’à l’endroit où on a le droit d’embarquer dessus. J’étais super fière de moi. Je me sentais comme une genre de championne du monde. J’étais un peu moins championne quand j’ai essayé de monter sur mon vélo par contre. Il a fallu que je m’arrête, que je me place bien, que je clippe un pied, que je commence à avancer et que je clippe l’autre pied. C’étais quand même assez laborieux et il y a du monde (spectateurs ou bénévoles) qui me criait de me grouiller. Une fois les deux pieds clippés, le pire était fait pour moi! Comme je ne suis pas très à l’aise avec mes vitesses, je me suis dit que je n’utiliserais que le petit plateau. J’ai mouliné dans le beurre pas mal souvent. À un moment donné, il y avait une grosse côte (en tout cas, moi je le trouvais vraiment longue). Toutes mes énergies, je les ai laissées dans cette côte. Ouf, petit manque d’entraînement spécifique ici… J’ai vraiment craint de devoir en faire une partie en marchant à côté de mon vélo, mais non, j’ai fini par arriver en haut. En fait, j’ai même rejoint d’autres cyclistes dans cette côte. Après, ça descendait, puis il fallait virer de bord. De l’autre côté, c’était facile. On avait le vent dans le dos, je pense, et les côtes étaient beaucoup plus faciles. J’ai fait tout le retour sur le gros plateau finalement. (Mine de rien, ce petit 12 km en situation de course, c’était le meilleur cours « changement de vitesse 101 » que je pouvais avoir.)

Ne restait plus que la dernière transition et la portion course. Arrivée à ma zone de transition, il manquait un de mes souliers de course. Quelqu’un (que j’ai qualifié très fort d’épais dans ma tête), l’avait déplacé (ou lancé?) quelques mètres plus loin. Ça ne m’a cependant pas trop retardée. J’ai pris le temps de bien lacer mes souliers et de boire deux trois gorgées d’eau (parce que, non, je ne suis pas capable de boire en vélo; c’est loin d’être possible pour moi présentement, trop peur de tomber).

Et puis j’ai commencé à courir. Mais où étaient passées mes jambes? J’avais l’impression d’aller super lentement. Je ne me suis pas poussée trop, trop, parce que je sentais un petit tiraillement dans mon genou droit, et il était hors de question que je me scrape quelque chose avant le marathon. La course n’était pas très facile. Environ les 200 premiers (et le 200 derniers) mètres, on courait sur la plage dans le sable. Ça n’avançait pas. Après ça, je pense qu’il y avait une petite montée, mais en fait je ne me souviens plus bien de la portion course. Ça n’a pas été ma portion préférée. Bizarrement, je dépassais des gens. À la toute fin, j’allais vraiment lentement je pense parce qu’un spectateur m’a regardée avec un air compatissant en me disant « allez, un petit effort, c’est presque fini ». Pas longtemps après, c’était effectivement fini. J’étais vraiment heureuse de mon expérience. Complètement euphorique!

Mes résultats sur Sportstats sont les suivants : 55 minutes 23 pour l’ensemble du parcours (8:58 de natation, 35: 41 de vélo (20,2 km/h, oups…) et 10:45 de course (5:23/km, reoups, c’est mon rythme de 10 km…). Je suis arrivée première sur cinq dans ma catégorie (petit velours ici). Mais même si j’étais arrivée bonne dernière, ça ne m’aurait pas dérangée. J’aime ça les triathlons, et je vais en refaire plein d’autres.

Woohoo, je suis une triathlète!!!

2 août 2010

Triathlon

Ça fait un an que je niaise, que je tourne en rond, que j'hésite. C'est cher un vélo. Et mon expérience de cycliste (avec mon vélo hybride) ne m'enthousiasmait pas tellement. Ça c'était avant que Véronique, Isabelle et Jean-Pierre réussissent avec brio leur Ironman à Lake Placid le weekend dernier. Inspirée par leur brillante performance, je me suis sentie poussée à me lancer moi aussi sur la voie du triathlon. Ça tombait bien, il y avait justement un beau triathlon à Sainte-Agathe moins de deux semaines plus tard. Je connais le lac des Sables et je trouvais que c'était l'endroit parfait pour nager en eau libre pour la première fois. Et vlan, je me suis inscrite au "super-sprint" (400 m de natation, 12 km de vélo et 2 km de course). J'aurais bien fait plus long en vélo et en course, mais pas en natation, alors ce sera cette distance là pour cette fois-ci.

Bon une fois inscrite, il fallait toujours bien que je me trouve un vélo! Le lendemain même j'avais dans mon garage mon tout nouveau Specialized Allez de route. Il est blanc. C'est ma couleur. Je l'appelle ironiquement "flocon". Ça n'a rien d'agressif comme nom; c'est à mon image. Je l'aime bien, flocon. Il est vraiment très léger. Il va vraiment vite. Il dépasse tous les vélos hybrides. Ahahah! L'an dernier c'était moi qui me faisait dépasser par des vélos de route qui n'avaient même pas l'air de forcer alors que mon hybride donnait tout ce qu'il avait dans ses pauvres entrailles. Ça ne se compare même pas comme niveau de performance. J'ai essayé à deux ou trois reprises de "pédaler vite" avec mon nouveau vélo, mais c'est bien trop épeurant. Ça va vraiment vite.

Là je fais de la visualisation des transitions. C'est de la logistique un triathlon! Je trouve ça extrêmement excitant, mais quand même très stressant. Le risque que je me couvre de ridicule est quand même assez grand. N'empêche que la probabilité que cette expérience soit absolument emballante l'emporte de loin sur le risque. Alors, je me jette à l'eau et je fonce.

Et je le dis pas trop fort, mais je vise l'Ironman de Lake Placid de 2012.

15 juillet 2010

Demi-marathon Marcel-Jobin de Yamachiche

J’étais super bien entraînée pour cette course, mais il n’aurait pas fallu qu’il fasse chaud. Il y a trois semaines, quand il faisait 15-20 degrés dehors, ma vitesse d’endurance fondamentale était d’environ 10 km/h (6 minutes du km). Quand il s’est mis à faire 25-35, ma vitesse a chuté radicalement à 8,5 km/h (7 minutes du km).


Autrement dit, ma tolérance à la chaleur quand je cours est très, très faible.

Samedi dernier, à 9 h 15, j’attendais le départ du 21,1 km de Yamachiche, munie de 4 gourdes glacées, de mes jujubes de sport, d’une bonne couche de crème solaire 45 et d’un petit foulard noué autour de mon cou pour maintenir en place trois cubes de glace sur ma nuque. J’attendais à l’ombre, car la chaleur était déjà très incommodante. J’étais contrariée qu’ils nous fassent partir si tard pour un demi-marathon en plein été. Et le comble, c'est qu'à 9 h 20, rien n’indiquait encore que nous allions partir bientôt. La glace dans mon cou fondait… 9 h 25… Les coureurs du 5 km arrivaient encore. Pas de départ en vue pour nous. Finalement, vers 9 h 35, ça y était. Ma glace était presque toute fondue, mais elle m’avait rafraichie. Ça faisait du bien. Les trois premiers kilomètres ont été agréables. Je maintenais un rythme de 6 minutes du kilomètre assez confortablement. Je buvais régulièrement de petites gorgées dans mes gourdes. Il y avait déjà quelques coureurs qui avaient l’air d’être sur le point de mourir, et je me demandais bien pourquoi ils avaient eu l’idée de courir un demi-marathon en plein été s’ils étaient si peu en forme. Deux kilomètres plus loin, la chaleur avait commencé à faire son œuvre sur moi aussi, mais j’étais décidée à ne pas la laisser m’anéantir. Je faisais très attention de bien boire, mais pas trop non plus. Aux points d’eau, je me versais toujours un verre d’eau sur la tête et je buvais un autre verre d’eau.

La course se faisait dans des rangs de campagnes. Il y avait une humidité suffocante qui se dégageait des terres. Ça m’était insupportable. Et pas une seule zone d’ombre. Jamais. Il faut dire quand même qu’il y avait parfois des gens avec des boyaux d’arrosage sur le bord de la route qui nous offrait une belle douche rafraîchissante. La première fois, vers le 7e kilomètre, j’ai seulement couru à travers le jet. Les trois autres fois, je me suis carrément arrêtée dans le jet pour tenter de faire descendre ma température.

J’avais demandé à Stéphane de m’attendre au 10e et au 17e kilomètre avec des glaçons et de l’eau froide. J’avais très hâte d’arriver au premier point de rencontre, car je crevais de chaleur et je rêvais d’avoir des glaçons. J’ai donc été démoralisée quand j’ai vu qu’il n’était pas là. Je m’en doutais un peu, car compte tenu du trajet aller-retour des coureurs, cette partie du parcours était inaccessible en voiture. Après 10 km, je n’avais déjà plus d’eau dans mes gourdes. Au point d’eau suivant, j’ai donc pris le temps de m’arrêter pour les remplir. La bénévole n’était pas contente que je prenne trois verres, et elle n’arrêtait pas de dire « on va manquer d’eau, on va manquer d’eau ». Crime, comment ça se fait qu’ils n’ont pas pensé que 300 coureurs qui courent un demi-marathon en plein été alors qu’il fait 35 avec l’humidex auraient besoin de beaucoup d’eau?

Au 17e kilomètre, Stéphane était là! J’ai pris des glaçons et je les ai mis dans ma casquette. Ça a fait du bien pour réduire la chaleur. Stéphane a roulé à côté de moi quelques secondes pour que je puisse parler un peu à Oslo qui était sur le banc arrière. Il me regardait comme s’il ne m’avait jamais vu… Stéphane m’a dit qu’Oslo a réagi à retardement et qu’il essayait de sortir par la fenêtre arrière une fois qu’il a accéléré pour me dépasser.

À ce point là de la course, j’étais à bout de force, et j’en étais réduite à trotter hyper lentement. Mais je n’ai jamais marché et j’en suis très fière. Peu après le 17e kilomètre, je me suis arrêtée au moins 10 secondes dans le jet d’eau d’un boyau d’arrosage. J’ai fini la course bizarrement, avec mes souliers qui faisait plus « sploush, sploush » que si j’avais couru sous la pluie battante. Je suis sûre que j’avais l’air misérable.

À l’arrivée, je me suis bien assurée de déplier mon dossard qui était dans un état lamentable, car c’était une course sans puce. Il y avait trois bénévoles qui prenaient notre numéro de dossard et qui inscrivaient notre temps à la main sur un papier. Selon ma montre, j’ai fait un temps de 2 h 14 et 45 secondes. Selon leur chronomètre, c’était plutôt 2 h 17. Dans un cas comme dans l’autre, c’est nul. Surtout si je considère que j’ai fait un 21,1 km en 2 h 12 à un rythme d’entraînement deux semaines auparavant. Je croyais pouvoir battre mon record de 2 h 05 sans aucune difficulté. Mais bon, la température a un effet drastique sur ma performance on dirait. Ce 2 h 05 avait été obtenu à Philadelphie en novembre dernier alors qu’il faisait environ 8-10 degrés. Ça ne se compare pas. Je vais faire un autre demi cet automne pour voir.

Tout de suite après la course, je me sentais bien, et j’étais heureuse de ne pas avoir envie de mourir comme les dernières fois. Mais cinq minutes plus tard, coup de massue, je me suis mise à voir des étoiles. Je savais que je faisais une chute de tension, alors je me suis mise la tête en bas, et je me suis forcée à manger quelques fruits et même un mini bout de bagel. Pas vomi, ce qui est rare après un demi.

Marathon dans moins de 8 semaines. Je me prépare psychologiquement à ce qu’il fasse très chaud. Le 5 septembre, c’est souvent la canicule! J’espérais faire en bas de 4 h 30, mais là je vise plutôt autour de 4 h 45, voire 5 h. Même qu’il vaudrait mieux que j’oublie le temps et que je vise simplement à franchir la ligne d’arrivée, avec le sourire et en santé. Et que je me convainque que finir un marathon, c’est peut-être un exploit en soi.

30 juin 2010

Ma vie continue

J’ai toujours été un petit chat très ordinaire. Quand Geneviève est venue me chercher à la SPCA, ce n’est pas vers moi qu’elle est venue en premier. Elle me trouvait une drôle d’allure. Mon poil est long, mais assez irrégulier. Je n’ai rien d’un chat de concours. Mais elle a fini par me remarquer, et elle m’a amenée avec elle dans la salle d’essai. Je l’ai tout de suite aimée, Geneviève, et je le lui ai montré en ronronnant très fort. Elle s’est assise par terre, et je me suis couché sur ses jambes en ronronnant de plus belle. Je savais que c’était le coup de foudre. Geneviève m’a choisi. Elle m’a amené dans ma nouvelle maison. J’étais sauvé!


Dès le lendemain, je suis tombé très malade. Une grosse grippe. Je devais respirer par la bouche et c’était très difficile. J’étais à bout de souffle après trois pas. Je pensais que j’allais mourir. J’étais triste que ma vie s’achève si vite, alors que j’avais enfin une belle maison où rester. Mais je ne suis pas mort finalement. Je suis un petit chat plus fort que j'en ai l'air!

À la maison, j’ai vu qu’il y avait un autre chat, Billy. Il a craché très fort quand il m’a vu. Il n’était vraiment pas content de me voir arriver dans SA maison. Moi je n’ai pas craché du tout, et j’ai tout de suite aimé Billy. Bien vite nous sommes devenus amis. Nous jouons encore beaucoup ensemble, et parfois nous aimons nous coller et nous laver mutuellement. Quand nous faisons ça, Geneviève est fatigante. Elle tourne autour de nous et elle essaie de nous prendre en photo.



Moi j'aime suivre Geneviève partout dans la maison. Geneviève m’appelle son petit chien de poche. Elle dit aussi que je suis un chat dégénéré, parce que mes instincts sont différents de ceux des chats ordinaire. J’aime gruger des choses comme un chien le fait. Des fois aussi, je me place dans un coin en fixant le mur et en ne faisant rien. Je trouve ça reposant, mais Geneviève trouve ça bizarre. Elle rit quand je fais ça.

J’aime énormément me coucher sur mon coussin devant la fenêtre et regarder dehors. Je passe presque toute ma journée là. Sinon, je vais me coucher à côté de Stéphane quand il est à son ordinateur. Nous discutons ensemble et j’aime beaucoup ça. Et il me donne des gâteries. C’est peut-être pour ça que je reste si gros, même si Geneviève essaie de me faire maigrir!

Ce que j’aime le plus, c’est aller me coucher dans le lit entre Stéphane et Geneviève le soir, et me faire flatter. Je ne me tanne presque jamais de ça. Je ronronne très fort et je me tourne de tous les côtés. Je suis fin.

Et puis, l’hiver, on écoute le hockey en famille. Moi je me couche sur ma couverture à côté de Geneviève sur le divan. Je suis aux anges.



Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, j’ai mangé des choses que je n’aurais pas dû. J’ai un ami chien, Oslo, et il a mangé un bout de plastique de sa cage. Il y a eu plein de petits morceaux. J’ai pensé que moi aussi, je suis capable de gruger des bouts de plastique. C’est amusant, alors j’en ai avalé deux pendant que Geneviève et Stéphane dormaient. Mais ça m’a donné mal au ventre et ça m’a fait vomir beaucoup. Le matin, j’ai essayé de manger et j’ai tout vomi. Ensuite, j’ai vomi encore toute la journée pendant que Geneviève était partie travailler chez son client.

Elle m’a amené chez le vétérinaire qui a pris des radiographies et des prises de sang. Ils ont vu que j’avais mangé du plastique et que c’était pris dans mon ventre. Il fallait ouvrir mon ventre pour aller chercher les morceaux. Et ça coûtait vraiment cher pour faire ça, des milliers de dollars. Mais Geneviève et Stéphane ont décidé qu’ils m’aimaient assez pour me sauver la vie.



Hier soir Geneviève est venue me voir à l’hôpital. Elle était triste et elle pleurait un peu. Nous sommes restés presqu’une heure ensemble dans le petit local. Au début, j’avais peur. Je n’aime pas tous les bruits de l’hôpital. Mais je me suis calmé et je me suis laissé flatter. Geneviève, elle flatte bien.

Aujourd’hui, je reviens dans ma maison.