21 décembre 2011

Rêves pour 2012

En vrac, voici ce à quoi je rêve pour 2012 :

- Commencer la carrière compétitive d'Oslo en agilité, maintenant que je sais qu'il a un énorme potentiel
- Faire beaucoup de randonnée pédestre en montagne avec mon amoureux et Oslo
- Passer plein de soirées tranquilles à lire entourée de mon amoureux, Billy, Chopin et Oslo
- Lire énormément. Redevenir la lectrice que j'étais adolescente.
- Courir sans douleur. Des belles courses de 2 et 5 km surtout. Courir avec ma soeur. Courir avec mon neveu. Courir avec mes nièces. Courir avec des amis. Courir avec toute personne qui a envie de courir avec moi!
- Enrichir mon offre de services professionnels. Commencer à explorer les possibilités que m'offrent les nouvelles compétences que j'acquiers dans le cadre de ma maîtrise.
- Être capable d'avoir de courtes conversations en allemand.
- Écrire beaucoup.

6 décembre 2011

Agilité - Nouvel essai!

J’ai le goût d’écrire quelques lignes sur le cours d’agilité génial que j’ai suivi hier. Depuis que je fais de l’agilité avec Oslo, j’entends constamment parler de Lucie Dessureault, qui est une compétitrice et aussi une coach que tout le monde semble adorer. Je ne pensais jamais avoir une place dans un de ses cours, mais voilà qu’hier, je reçois un message d’une amie qui me dit qu’il reste une place pour la session de décembre qui commençait le jour-même. J’ai dit oui!

J’avais abandonné l’agilité avec Oslo il y a déjà six mois, car je trouvais qu’il était stressé et pas motivé. Moi-même, j’étais toujours très anxieuse à l’idée d’aller à un cours et il m’est arrivé d’y aller carrément en pleurant. Je me suis dit que ce n’était plus amusant du tout, alors on a arrêté. Oslo avait alors un an et demi et n’avait pas encore l’âge de compétitionner.

Si j’ai décidé de participer au cours d’hier, c’est que je trouve tout de même que l’agilité est un beau sport et que ça pourrait être très amusant si c’était pratiqué de manière positive.

Eh bien, Oslo et moi, on a été enchantés. Lucie m’a posé beaucoup de questions sur Oslo. Je trouvais qu’elle s’intéressait à nous, et déjà je me sentais bien et en confiance. Ensuite, elle a expliqué qu’on pratiquerait aujourd’hui avec les sauts très bas, car ce sont les déplacements entre les obstacles qu’il faut travailler et que ça ne valait pas la peine de risquer de blesser les chiens, d’autant plus que le plancher est en béton en dessous des tapis.

On a fait quelques parcours, et Oslo était super motivé. Lucie m’a poussée à récompenser Oslo énormément, avec ce qu’il aime le plus, pour que je sois vraiment la personne la plus l’fun du monde. Il faut que j’aie pleins de jouets différents sur moi ainsi que de la bouffe et que je sois exubérante, quitte à avoir l'air un peu folle, quand je félicite Olso. Elle m’a aussi fait remarquer que j’exprime beaucoup mon découragement et ma déception quand je me trompe ou qu’Oslo se trompe, et que ça risque de démotiver rapidement mon chien. Quand je me trompe, il faut que ma priorité soit de récompenser Oslo, car lui il a fait un bon travail. En fait, on ne chicane jamais le chien le moindrement. On dit un petit « oups » s’il se trompe, puis on recommence.

Elle m’a aussi fait remarquer que je cours beaucoup trop penchée, surtout dans les virages. Il faut que je me tienne bien droite comme quand je cours normalement. Mes épaules doivent toujours être orientées vers la direction où on s’en va.

Oslo était très tannant hier quand même. Il n’y a pas de crochets pour attacher les chiens pendant qu’on apprend les parcours, alors il faut qu’ils restent couchés d’eux-mêmes. Oslo ne s’est pas gêné pour aller sniffer partout chaque fois que j’avais le dos tourné. On va pratiquer ça. Lucie m'a dit que ce n'était pas grave qu'il soit tannant et que c'était même mieux, car ça fait des chiens très dynamiques et motivés sur le parcours, et que de toute façon, le côté tannant s'atténue avec le temps et les exercices. Cela dit, j’étais très contente d'Oslo pendant les parcours. Il était hyper motivé et rapide!  Je n’en revenais pas. Je trouve qu’il était à l’écoute de mes commandes et il avait une face tellement, mais tellement motivée. Il me regardait en exprimant clairement : « Quand est-ce qu’on y va? Quand est-ce qu’on y va? ». Je crois qu’il sentait que l’ambiance était détendue et positive.

Là, j’ai beaucoup de devoirs à faire, car il y a beaucoup de petites techniques que je n’avais pas apprises. Ça va prendre pas mal de temps à apprendre tout ça! Mais ça va nous permettre de mieux nous comprendre Oslo et moi sur le « ring ».

Bref, je suis enchantée de ce cours, et je crois que ma relation avec Oslo s’en trouvera encore renforcée!

3 novembre 2011

Billet d'Oslo

Allo, ici Oslo. Je suis un peu inquiet, car Geneviève a de la peine ces temps-ci. En plus, je crois que c’est de ma faute. Et sûrement aussi de la faute des chats Billy et Chopin, car ils sont encore moins fins que moi. Billy il ne se gêne pas pour critiquer chaque petit mouvement qui lui déplaît quand Geneviève le flatte. Chopin, lui, est un peu débile et il ne se plaint jamais. Mais il aime tant se faire flatter qu’il bave beaucoup sur la main de Geneviève en ronronnant très fort chaque fois qu’elle le touche ou le brosse. Moi, je me laisse flatter sans baver et sans rien dire même si des fois j’aimerais mieux ne pas me faire toucher. J’aime souvent mieux avoir la paix. Mais pas trop longtemps quand même.

L’autre fois, Geneviève s’est collée, collée sur moi pendant vraiment longtemps. C’était un peu bizarre et inconfortable, mais je l’ai laissée faire patiemment. De toute façon, j’étais un peu content quand même, car on était bien au chaud, collés comme ça.

Je disais que c’est peut-être de ma faute si Geneviève a de la peine parce que c’est la saison des écureuils et que je ne peux m’empêcher de les chasser très loin dans la forêt quand on va au parc sans laisse. J’entends Geneviève qui m’appelle au loin, mais je ne peux pas revenir tant que je n’ai pas attrapé mon écureuil. Malheureusement, ils montent toujours dans les arbres et je ne suis pas capable de grimper dans les arbres même si j’essaie de toutes mes forces. Et je ne saute pas assez haut non plus. Alors là, je me mets à entendre que Geneviève est vraiment inquiète, et je reviens la voir en courant de toutes mes forces et lui faisant un grand sourire. Geneviève est très patiente et elle m’accueille toujours avec beaucoup de douceur, même quand ça m’a pris beaucoup de temps à revenir. La dernière fois, il a fallu que Geneviève me remettre la laisse et nous ne sommes plus jamais retournés au parc sans laisse. Nous pratiquons plutôt énormément la marche au pied avec le harnais SENSE-ation, et je n’aime pas tellement ça parce que c’est plate. Mais c’est sûr que ça me rend plus sage et plus calme. Parfois, nous suivons quand même des traces d’écureuil, mais Geneviève ne court vraiment pas assez vite pour que nous puissions en attraper un. Je n’aime pas dire ça, mais elle est un boulet pour moi parfois. Heureusement, que nous allons au parc à chiens ordinaire de temps en temps pour que je puisse vraiment me défouler.
Depuis deux semaines, nous avons repris le freestyle avec Cœur canin. C’est un travail pour moi, mais un travail amusant. J’aime bien montrer à Geneviève comment je sais danser. Et puis, je reçois énormément de gâteries durant cette activité, comme des saucisses hot-dog ou des morceaux de foie. C’est une bonne activité et la professeure est vraiment, vraiment gentille et jamais, jamais épeurante. Je vais même faire un spectacle samedi au Salon national des animaux de compagnie de Montréal. On a pratiqué beaucoup la chorégraphie, et maintenant je la sais bien. Je crois que je vais être champion. J’aime ça parce que c’est une démonstration et pas une compétition. C’est surtout pour montrer aux gens que, nous les chiens, on peut être vraiment gentils et intelligents quand nos humains nous traitent avec gentillesse et intelligence.

Je ne sais pas finalement pourquoi Geneviève est si triste. On est vraiment bien ensemble. Tous les jours on rit. Tous les jours, on va prendre des longues marches. Et j’ai entendu Geneviève souvent me dire : « C’est merveilleux hein Oslo? Regarde comment il fait beau. » Et elle me dit toujours : « Tu es fin mon beau chien d’amour. » Peut-être que ce n’est pas de ma faute finalement… C’est de ma faute vous pensez?

28 septembre 2011

Gestion du temps, priorités et marathon

La course à pied m’a forcée à améliorer énormément ma gestion du temps. Mon truc : accorder la priorité à ce que j’aime vraiment, et déléguer – voire délaisser – le reste. C’est en suivant cette philosophie que je réussis à concilier harmonieusement mes quatre grandes passions : mon travail, mes études, la course et les activités avec mon chien. Cela dit, même si je suis presque devenue une experte en la matière, je ne suis pas à l’abri de petites erreurs aux graves conséquences.

Laissez-moi vous conter l’histoire de mon deuxième marathon.

Après mon premier marathon, je n’étais pas extrêmement satisfaite de mon expérience. J’avais connu des pépins, je ne m’étais pas entraînée rigoureusement et je considérais que je n’avais pas vraiment montré de quoi j’étais capable. Pour le deuxième j’allais obtenir une bien meilleure performance, il n’y avait rien de plus sûr. J’allais suivre mon programme à la lettre et être vraiment fière de moi.

Mon coach m’a préparé un super programme que j’ai effectivement suivi à la lettre. J’ai eu une petite blessure à la mi-parcours qui m’a forcée à mettre la pédale douce pendant 4 ou 5 jours, mais c’est tout. Chaque semaine, je réussissais des entraînements de plus en plus difficiles, et je m’épatais constamment. J’ai vraiment connu une amélioration fulgurante. Je faisais en entraînement des demi-marathons plus rapides que ce que j’avais fait en compétition jusque-là. J’ai participé à une course de 20 km par temps extrêmement chaud et humide sur un parcours côteux et inégal et ai obtenu mon meilleur chrono à vie sur cette distance. J’ai aussi battu de 30 secondes mon meilleur temps au 5 km une journée où j’étais malade. J’ai même terminé, par la seule force de ma volonté,  un triathlon olympique qui a eu lieu la journée la plus chaude de l’été 2011, sur l’un des parcours les plus difficiles du Québec, malgré mon manque d’entraînement en vélo. Bref, j’ai eu un été du tonnerre, et mon entraînement se déroulait à merveille. Mon marathon était dans la poche, d’autant plus que ce serait en automne et que la température serait assurément plus fraîche que ce qu’on a connu cet été.

La semaine avant le marathon, je me suis assurée de ne pas avoir un horaire de travail trop chargé. Étant travailleuse autonome, j’ai cette liberté. J’ai même pris congé le vendredi. Je me suis couchée tôt toute la semaine. Je me suis alimentée de façon absolument exemplaire. Pour une fois, tout était parfait.

Puis s’est produite l’erreur.

Le jeudi, alors que j’avais terminé toutes mes traductions pour la semaine et que la pression était complètement redescendue sur le plan professionnel, un de mes clients m’a offert un mandat intéressant pour la semaine suivante. Un peu trop gros, mais peut-on se permettre de cracher sur les contrats lorsqu’on a une situation financière un peu précaire? J’allais me débrouiller. J’ai dit « oui ». Puis je me suis souvenue que j’avais aussi un travail à remettre dans le cadre de mon séminaire de maîtrise. Oups, ça ne fonctionnait pas. Mon horaire était trop plein. Il allait falloir que quelque chose saute. Ma maîtrise? Le contrat de traduction? Mon marathon?

Le contrat de traduction, c’était hors de question. Mon travail, c’est ce qui me permet de me payer le luxe de courir. Et il se trouve que je voyais mon marathon comme un gros bonbon pour enfant gâté. J’avais si hâte d’y participer! C’était comme aller à Walt Disney! Quelque chose d’aussi amusant ne peut pas être prioritaire. J’ai aussi songé à abandonner ma maîtrise, mais je n’ai pas pu m’y résoudre, car j’ai vraiment besoin d’aller plus loin sur le plan intellectuel et professionnel. La seule solution : travailler dimanche après-midi après mon marathon. Il allait donc falloir que mon marathon se passe vraiment bien et qu’il soit facile, car après un marathon ou un demi-marathon, je suis normalement incapable de travailler avant le lendemain. Mais je me sentais si en forme que je croyais que ce serait possible. Je n’en demeurais pas moins extrêmement angoissée par mon horaire impossible de la semaine à venir.

Le dimanche du marathon, quand j’ai vu le nuage de smog dégueulasse flotter au-dessus de Montréal et que je me suis mise à essayer de respirer l’air humide dans lequel il baignait, mon optimisme a commencé à fondre. L’humidité et moi, nous sommes les pires ennemis du monde. Je suis excellente dans le vent, sous la pluie et même sous le soleil brûlant quand il fait sec. Mais si c’est le moindrement humide, il a beau faire seulement 18 degrés, je suffoque au moindre effort.

Il va sans dire qu’un marathon, c’est un peu plus qu’un « moindre effort ». J’ai commencé à étouffer dès le 2e kilomètre environ. Je me disais « respire tranquillement », « détends-toi », « ça va bien », « le rythme est bon » (je me parlais tout haut là, et les gens autour devaient m'entendre...). Mais ça n’allait pas. J’ai alors tout de suite pris la décision de ralentir un peu pour me laisser une chance, sans succès. J’ai alors ralenti davantage. Guère mieux. Au 5e kilomètre, je me sentais déjà très fatiguée, mais je me disais que parfois, ça ne va pas bien au début, puis que ça s’améliore plus tard. J’étais pleine d’espoir. Au 14e kilomètre, il y avait mes parents, ma sœur, mon beau-frère et mes deux nièces. J’étais contente de les voir. Je me sentais déjà épuisée et j’avoue que je n’avais plus la tête au marathon. On était tout près de chez ma sœur, et j’avais juste envie d’aller chez elle, de prendre ma douche, de m’enrouler dans une couverte et d’écouter Sisi ou la Mélodie du bonheur en buvant un chocolat chaud genre. Il y a mieux comme état d’esprit quand on est en train de courir un marathon.

Mais bon, je ne suis pas une lâcheuse, et j’en avais vu d’autres des mauvaises compétitions. Aucun doute que j’allais passer à travers. Puis peu à peu, je me suis mise à penser à mon travail et à mon avenir. Je ne veux pas entrer dans les détails, mais c'était la panique dans ma tête. La semaine qui m'attendait était impossible, et je ne pouvais surtout pas me permettre de déplaire, ne serait-ce qu'un peu à mes clients en bâclant le travail ou en ne respectant pas les échéances. Je respecte toujours les échéances et je remets toujours des traductions de la plus haute qualité. C'est ma marque de commerce. Enfin, je crois. Mais là, mon marathon allait si mal que si je continuais plus longtemps, j’allais être trop maganée pour travailler en après-midi et peut-être même aussi le lendemain. J'ai donc songé à abandonner ma maîtrise. J’en avais bien envie, car j’aurais ainsi pu m’éviter les présentations orales exigées, qui m'angoissent au plus haut point. Puis, je me suis dit que non. Pas question que j’abandonne ma maîtrise. C’est un rêve de longue date. Un gros défi que j’allais enfin réussir à relever.

Peu après, les nausées ont commencé. D’habitude elles se manifestent beaucoup plus tard, autour du 25e kilomètre quand ça va mal. Au 33e kilomètre quand ça va bien. Certainement pas au 18e kilomètre en tout cas. J’ai essayé très fort de ne pas vomir en me mettant à marcher. Mais ça n’allait pas mieux. Et je demeurais à bout de souffle. Et je n’avais plus le goût d’être là.

Bon. Ni mon corps, ni ma tête ne collaboraient. J’ai abandonné mon marathon autour du 19e km. Et j’ai marché jusqu’au 22e kilomètre, là où m’attendaient mes parents. Ils étaient soulagés que j’arrête, car ils voyaient bien que ça n’allait pas mon affaire cette journée-là. J’ai ressenti énormément d’euphorie quand j’ai arrêté. Quel soulagement! Toute cette pression qui tombait! J’allais pouvoir travailler en après-midi et même aller prendre une marche avec mon chien Oslo. Et je n’allais pas l’abandonner ma maîtrise. Tout se remettait en place.

En arrêtant ce marathon si tôt, j’avais l’impression de faire une folie et d’être une rebelle qui ne suit pas les règles. Ça m’a fait du bien ce sentiment de liberté.

J’étais heureuse de ne pas être une athlète d’élite qui doit absolument faire plaisir à ses commanditaires. Quand on fait du sport pour le plaisir, même si on s’entraîne très fort pour atteindre ses objectifs, on est libre. On est libre de faire ce qu’on aime et de tout arrêter quand le cœur n’y est plus. C’est formidable cette chance d’avoir le droit d’arrêter.

Cela dit, je n’en étais pas moins fort triste de voir me glisser entre les mains une course que j’avais préparée avec le plus grand soin. À mon premier marathon, j’avais commis une multitude d’erreurs qui ne m’avaient pourtant pas empêchée d’atteindre le fil d’arrivée. Cette année, une simple petite erreur de gestion du temps m’a causé tellement de stress que je n’ai même pas dépassé la mi-parcours.

Mais comme je le disais plus haut, bien gérer son temps pour moi, c’est accorder la priorité à ce qu’on aime. Continuer de courir un marathon en me sentant malade et misérable, ce n’est certainement pas quelque chose que j’aime. Ça ne m’aurait rien apporté de bon dans les circonstances. Ce dimanche matin, 25 septembre, je n’avais aucun plaisir à courir. Ce marathon n'avait plus aucun sens.

Avec le recul, je ne regrette pas le moindrement d’avoir abandonné au 22e kilomètre. J’ai très vite repris ma bonne humeur. J’ai pu recommencer l’entraînement deux jours plus tard (au lieu d’avoir à prendre dix jours de congé), et je me suis fixé de nouveaux objectifs sportifs qui me stimulent au plus haut point. Oui il y en aura d’autres marathons, et de très bons en plus! Pour le moment, j’avais simplement besoin de retomber sur mes pattes professionnellement et académiquement et de pouvoir m’occuper d’Oslo comme j’aime le faire.

Bien gérer son temps, c’est parfois tout simplement de garder l’équilibre et de cueillir le bonheur là où il se trouve.

7 septembre 2011

Affûtage

Il y a trois mois, je décidais de me relancer de nouveau dans l’aventure du marathon. C’est en lisant le compte rendu du marathon d’Ottawa de Véronique que j’ai soudainement retrouvé l’envie de courir de longues distances et de suivre un programme. Comme je voulais faire un bon marathon cette fois-ci (et non revivre la catastrophe du premier), j’ai fait appel à Jean-Pierre comme coach. Ce fut une des belles décisions de ma vie. Il m’a vraiment aidée à devenir plus forte, non seulement physiquement, mais aussi (et je dirais même surtout) mentalement. Il m’a amenée à me dépasser énormément. J’ai fait de nombreux entraînements que je croyais impossibles. J’ai travaillé très, très dur et je suis fière de moi. Merci beaucoup, Jean-Pierre.

Ces trois mois ont passé extrêmement rapidement et me voilà déjà au début de ma période d’affûtage. Mon meilleur entraînement, je l’ai fait le 28 août. J’ai couru 31 km, dont les 14 derniers à ma vitesse de demi-marathon. Et ça s’est passé à merveille. J’étais forte et confiante. Une semaine plus tard, soit dimanche dernier, je devais faire 33 km, dont les 21 derniers à ma vitesse de marathon, et ça n’a pas bien été du tout. J’étais épuisée dès le premier kilomètre au point où j’ai songé à laisser tomber l’entraînement ce jour-là et à le reprendre un autre jour. J'allais anormalement mal. Finalement, j’ai décidé de courir le plus longtemps possible quand même. Mais je me sentais de plus en plus bizarre. J’arrivais difficilement à maintenir ma vitesse d’endurance fondamentale, alors quand j’ai essayé d’accélérer pour atteindre mon pace marathon après le 12e km, j’ai rapidement épuisé le peu d’énergie qu’il me restait. Chaque pas était un supplice. Je n’avais pas plus mal que d’habitude, mais j’étais inhabituellement essoufflée, et je n’avais plus rien en dedans de moi. Ce n’était pas comme quand je fais des intervalles longs et difficiles et que j’ai du mal à continuer. Je suis capable de souffrir très longtemps en situation d’entraînement difficile. Là, je n’avais juste pas de ressources. J’avais des frissons même s’il faisait très chaud. Je me sentais malade carrément. J’ai continué de maintenir ma vitesse marathon malgré tout jusqu’au 25e kilomètre, puis mon corps a réagi violemment en expulsant tout ce que j’avais dans l’estomac. Déjà que j’avais de la misère à maintenir mon hydratation, c’était évident que c’en était fait du reste de mon entraînement à ce moment-là. D’essayer de courir après avoir vomi autant, ce n’était absolument pas raisonnable en contexte d’entraînement. J’ai donc arrêté ma montre, la mort dans l’âme, et j’ai fait demi-tour. J’étais à 8 km de l’auto. J’ai donc marché pendant environ 90 minutes. Mine de rien, ces 90 minutes de marche ont été extrêmement pénibles, mais je ne pouvais juste plus courir. Ce n’était pas une bonne journée pour un entraînement.

J’ai ruminé ce mauvais entraînement pendant 2 journées et demie. J’avais perdu tout espoir d’atteindre mes objectifs lors de mon marathon. Tous les excellents entraînements que j’ai enchaînés les uns après les autres au cours des trois derniers mois ne comptaient plus dans ma tête. Je me sentais comme la pire coureuse de l’univers. Comme une lâcheuse dépourvue de toute force mentale. J’avais très honte.

Heureusement, j’ai repris lentement le dessus et j’ai retrouvé ma motivation. En échangeant avec Jean-Pierre, on a convenu de ne pas reprendre cet entraînement et de commencer tout de suite la période d’affûtage. Je crois que c’est une excellente décision. Ce mauvais entraînement m’a insufflé la rage de me racheter et de courir un marathon du tonnerre. Si j’avais de nouveau essayé de courir un 33 km, je n’aurais pas pu le faire lentement et modérément. Mon besoin de prendre ma revanche et de me prouver que je suis une vraie coureuse et une vraie marathonienne aurait été trop fort. J’y aurais probablement laissé ma course. En commençant mon affûtage tout de suite, je refais le plein d’énergie physique, mais surtout le plein d’énergie mentale. Je fais de la visualisation presque constamment. Je me vois faire un excellent marathon et affronter n’importe quel obstacle avec calme détermination. Je me vois courir à la pluie ou sous le gros soleil. Je suis prête à tout. Je suis déterminée. Je suis une bombe qui ne demande qu’à exploser.
Je vais aller à l’extrême limite de mes capacités et je serai fière de mon marathon. Fière de moi.

19 août 2011

5 km Endurance 2011

J'attends toujours le 5 km Endurance avec beaucoup d'impatience. C'est l'une de mes courses préférées de l'année! Elle se passe à 500 mètres de chez moi, sur du plat, un soir d’été et n’est que de 5 km. Que demander de plus? Cette année, je m’attendais à battre mon record de beaucoup étant donné que je suis plus en forme que jamais. S’il est vrai que je n’ai fait aucun entraînement spécifique pour de la courte distance puisque je suis en plein cœur de mon entraînement de marathon, je sais que mon endurance cardiovasculaire s’est drôlement améliorée – justement en raison dudit entraînement. Il aurait été bien étonnant que je ne batte pas mon record personnel.

Le hic, c’est que j’ai été très épuisée au cours de la semaine qui a précédé cette course. Mes douleurs aux chevilles étaient pires que jamais, ma fasciite plantaire refaisait des siennes, et surtout, j’avais constamment besoin de dormir. Lundi, j’ai dormi 10 heures pendant la nuit, puis j’ai eu besoin d’une sieste de 3 h en après-midi. Mardi, exactement le même scénario : une autre nuit de 10 heures, puis une autre sieste de 3 h en après-midi! Extrêmement inhabituel! Je ne pouvais qu'être atteinte de cancer ou en train de couver une sclérose en plaques selon mon raisonnement. Dans la nuit de mardi à mercredi, j’ai encore dormi 10 h, puis je me suis réveillée avec des étourdissements – légers mais très incommodants. En 2001, j’ai eu une grosse labyrinthite virale qui m’a tenue alitée pendant deux semaines et qui a continué de me hanter pendant près d'un mois. Il faut dire que j'ai été choyée par la vie côté santé; cette labyrinthite a été de loin ma pire maladie. Moi qui ai la nausée facile, je vous laisse imaginer combien le fait d’avoir de violents étourdissements constants m’a été pénible. Depuis cette labyrinthite, j’ai eu plusieurs rechutes, mais d’intensité moindre heureusement. Ces rechutes surviennent toujours quand je suis très stressée et fatiguée. C’est comme ça que mon corps m’avertit que j’en fais trop ou que je dépasse mes limites. Au fil du temps, ces rechutes se sont espacées de plus en plus, et je croyais bien en être libérée. C’est pourquoi j’ai été très désagréablement surprise de ressentir des étourdissements le matin même de ma course. Voilà qui expliquait mon immense besoin de sommeil des derniers jours en tout cas! Mon organisme essayait probablement de combattre le virus. J’avais très peur que ce soit une nouvelle labyrinthite en bonne et due forme (et non une simple petite rechute) qui m’aurait mise KO pendant deux semaines. Je croyais déjà mon marathon à l’eau. Rien pour améliorer mon état d'esprit qui était assez négatif au cours des derniers jours pour diverses raisons.

J’ai passé la matinée dans un état épouvantable. J’alternais les séances de travail devant mon ordinateur et des pauses dodo sur le divan. J’avais de la misère à marcher, mais je ne voulais pas tout de suite mettre une croix sur ma course prévue pour 19 h 15. Si c’était une simple rechute, mon état allait peut-être s’améliorer rapidement. Et c’est ce qui s’est produit. Vers 15 h, je me sentais encore très somnolente, mais moins étourdie. J’ai réussi à travailler pendant trois heures consécutives, après quoi je suis partie à pied, avec mon amoureux et Oslo, jusqu’au Centre sportif de DDO où avait lieu la course. Je me suis mise à être très nerveuse, car il était hors de question pour moi de ne pas battre mon record, malade ou pas.
Arrivée sur place, j’ai vu mes amies Véronique et Sylvie, et ça m’a mise de très bonne humeur. Elles avaient l’air en forme et prête à rocker leurs courses respectives.

J’ai fait un bon échauffement de 2 km, comprenant 3 ou 4 accélérations, et je me suis empressée d’aller voir le départ de la course de 2 km à laquelle participait Sylvie. C’est toujours inspirant de voir les autres courir et ça m’a donné de l’énergie pour ma course.

Au départ du 5 km, j’avais une super belle attitude. J’étais confiante, car je considère désormais que 5 km de souffrance, ce n’est rien du tout. Disons que les longues sorties à la fin desquelles je dois faire de nombreux kilomètres à ma vitesse de demi-marathon m’ont habituée à tout endurer (d’ailleurs, demain je dois faire 29 km, dont les 13 derniers à mon rythme de demi-marathon, et je crois que je vais en mourir – je vous en redonne des nouvelles). Bref, j’étais prête à le courir vite mon 5 km et à ne pas paniquer si ça se mettait à être difficile.

Les deux premiers kilomètres ont été hyper faciles. J’ai dû me ralentir un peu, car je courais trop vite (finalement je les ai fait en 4:36 et 4:33, respectivement, sans grand effort). Mais au milieu du 3e kilomètre, comme d’habitude, ça s’est mis à être pas mal plus difficile. Le souffle a commencé à me manquer. Ma seule préoccupation était désormais d’essayer de maintenir le rythme, mais je n’y suis pas vraiment parvenue. Mon 5e kilomètre, en particulier, n’a pas bien été. D’habitude, c’est toujours de très loin mon plus rapide, mais pas cette fois-ci. Je ralentissais beaucoup. Je n’ai même pas réussi à sprinter très fort à la fin. Je n’avais plus de jus. Sur le coup, j’étais un peu déçue, car au fond de moi, j’espérais passer sous les 23 minutes, et ça n’a pas été le cas du tout. Mais j’ai tout de même battu mon record précédent de presque 30 secondes. Mon chrono officiel : 23:26. C’est très bien quand même! J’aurais peut-être fait mieux si j’avais été dans un meilleur état, mais peut-être pas. Très difficile à dire!
Chose certaine, je n'ai pas réussi à aller chercher toutes mes ressources intérieures. Je me souviens d'avoir souffert beaucoup plus lors de courses de 5 km précédentes (p. ex., ma dernière course au parc Lafontaine et le 5 km que j'avais couru au Parc Jean-Drapeau). Mais ce n'est pas tous les jours qu'on arrive à puiser très profondément au fond de soi. Ce n'était pas une journée comme ça.

Voici mes temps de passage :
1er km : 4:36

2e km : 4:33

3e km : 4:42

4e km : 4:44

5e km : 4:40 (d’habitude, je suis toujours environ 20 secondes plus vite au dernier km…)

Je suis contente d’avoir couru malgré mes légers étourdissements, car je me sentais beaucoup mieux après la course.
Et le plus important, c'est que j'ai aussi retrouvé le moral. La course, c'est le meilleur antidépresseur du monde!


Sprint final (je suis un peu traumatisée que la fille derrière moi, qui écoute de la musique pendant une course de 5 km et qui a l'air de faire une promenade de santé, coure à la même vitesse que moi...)



Presque arrivée!



Bon, c'est la face que je fais quand je trouve un animal cute, en l'occurrence Oslo. On voit aussi qu'après plus de 10 ans sans jouer au volley, j'ai toujours l'épaule droite plus musclée que la gauche.


Oslo qui s'intéresse beaucoup à Véronique, et les beaux yeux de mon amoureux en arrière plan.



Du bon blé d'Inde entre amis. Il était vraiment délicieux!

11 août 2011

Marathon 101 – Dix gaffes que j’ai testées pour vous!

Aujourd’hui, petit sujet léger, mais non moins essentiel : dix gaffes à ne pas faire en contexte de marathon (toutes testées pour vous dans un seul et même marathon [Montréal 2010]; ça c'est du service!).

1- Suivre son programme de manière créative : On m’avait dit : « les longues sorties, c’est ça qui est le plus important ». J’ai retenu : « tout ce qui n’est pas une longue sortie n’est pas important ».  J’ai fait 80 % des longues sorties prévues et genre 30 % du reste.
Conséquence : j’ai couru 55 % de mon marathon; j’ai rampé le reste.

2- Manger très mal duant tout l’entraînement de marathon : McDo, Saint-Hubert, pizza, gâteaux! Je m’entraînais pour mon marathon, alors je considérais que j’avais le privilège de manger n’importe quoi.
Conséquences : J’étais toujours fatiguée pendant et entre les entraînements. Méchant surplus de poids après le marathon en prime!

3- Commencer sa période de récupération cinq semaines avant le marathon : J’ai fait ma longue sortie de 32 km 5 semaines avant le marathon. Ça s’est très bien passé, et j’étais tellement fière de moi que j’ai décidé de tout stopper ça là. Je me trouvais assez en forme pour courir mon marathon.
Conséquence : Cinq semaines avant le marathon, je pouvais courir 32 km à une vitesse acceptable. Le jour du marathon, j’ai pu en courir 24.

4- S’habituer à des jujubes de sport bien précis et s’apercevoir qu’ils sont en rupture de stock partout avant le marathon (et bien sûr, ne pas avoir fait de réserves) : Je n’ai eu d’autre choix que d’acheter de nouveaux jujubes de sport la veille du marathon sans jamais les avoir testés auparavant. En plus, le jour du marathon, je me suis efforcée de suivre bien rigoureusement les instructions inscrites sur le sac (un sac complet toutes les demi-heures). Ça rentrait plus après 15 kilomètres.
Conséquence : Tout revomir ça durant les dix derniers kilomètres.

5- Être dépendante affective de son lapin : Je me suis arrêtée pour dire un petit allo à mes parents au 21e kilomètre et remplir ma bouteille d’eau. J’ai perdu mon lapin de vue. J’ai, semble-t-il, eu peur d’être abandonnée pour toujours par mon lapin. Et j’ai sprinté – de toutes mes forces – pour le rattraper.
Conséquence : Coudonc, pourquoi je n’arrive plus à respirer? Coudonc, comment ça se fait que j’avance pu. Paf! Panne totale d’énergie. Je voudrais me coucher sur le trottoir et dormir. Je n'ai plus jamais revu le lapin.

6- Boire du coke au 32e kilomètre : C’est vrai que le coke est reconnu pour être efficace en fin de marathon ou de course de longue distance, mais je ne l’avais jamais testé avant.
Conséquence : À peine deux minutes après en avoir bu, j’ai vomi tout le contenu de mon estomac. Enfin, pas tout, car j’ai revomi deux autres fois par la suite durant le marathon.

7- Ne pas m’être entraînée dans les côtes du tout : Le marathon de Montréal comprend pas mal de côtes et de faux plats.
Conséquence : Avoir vraiment de la misère dans toutes les côtes et les faux plats.

8- Se mettre au triathlon quatre semaines avant le marathon : Tiens, il y a le triathlon de Sainte-Agathe dans trois jours. Coudonc, pourquoi ne deviendrais-je pas une triathlète? Bonne idée! Je m’inscris! Il reste juste à m’acheter un vélo. Yé! Je fais mon triathlon! Je suis une triathlète!
Conséquence : Complètement chambouler une semaine d’entraînement qui aurait été cruciale dans ma préparation en vue du marathon.

9- Considérer que le fait de marcher 5-6 kilomètres par jour avec son chien, ça compte dans l’entraînement.
Conséquence : Marcher c’est un bon entraînement pour… marcher. Oh! J'ai vraiment bien marché durant mon marathon. Rien à redire sur ce plan.

10- Ah oui, et manger des sushis la veille du marathon : Bon, il faut dire que c’est le seul repas que j’avais pratiqué avant mes longues sorties. Mais des sushis la veille d’un marathon. Vraiment?
Conséquence : Tout revomir ça durant les dix derniers kilomètres, avec le coke et les jujubes.
Voilà! Vous ne pouvez pas dire que vous n'avez pas été avertis. Que je vous pogne pas à répéter une de ces gaffes dans vos marathons!

Chose certaine, je ne teste rien cette année. Chacun son tour de se sacrifier. Des volontaires pour cette année?


8 août 2011

Défi Boréal de Sainte-Anne-de-Bellevue

Pour la toute première fois de ma vie, je me sentais parfaitement bien entraînée pour une course. Au cours des derniers mois, j’ai travaillé beaucoup mon endurance. J’avais besoin d’apprendre à courir vite longtemps, et je me suis énormément améliorée sur ce plan.

Je savais que je pouvais performer sur une distance de 20 km. Avant je survivais, tout au plus, sur des distances semblables.

Même si je considère avoir bien couru, je dois avouer que j’ai juste envie de dire : « Ah! si… ». (Je sais, je sais, ce n'est pas très champion de blâmer les facteurs extérieurs pour une performance , mais j'en ai envie. Je me suis tellement forcée pour avoir une belle attitude avant et pendant la course que je déborde un peu là.) 
Alors, voilà, je lâche mon fou :

« Ah! S’il avait fait moins chaud! »

« Ah! S’il avait fait moins humide! »

« Ah! S’il n’y avait pas eu tant de côtes difficiles! »

« Ah! Si tout le parcours avait été asphalté! »

« Ah! Si je n’avais pas été obligée d’acheter de nouveaux souliers la veille! »

Je trouve ça vraiment dommage. Être si en forme et ne pas pouvoir faire un chrono du tonnerre. Je suis convaincue que je suis en forme pour un demi-marathon en bas de deux heures (ou un 20 km en bas de 1 h 53). Mais qui sait quand je pourrai courir mon prochain demi-marathon?

Finalement, j’ai couru mon 20 km en 1 h 58 et 24 secondes. C’est excellent pour moi dans les conditions qui prévalaient ce jour-là. J’ai très bien couru à mon avis. Mais ce n’est pas le chrono que je souhaitais et je suis un peu déçue.

Quand je me suis levée le matin de la course et que j’ai sorti Oslo dehors à 5 h 30 du matin, les bras (et le sourire) me sont tombés tant le temps était lourd. Il faisait déjà très chaud, il faisait extrêmement humide, et il n’y avait aucun vent. Catastrophe, ai-je pensé quelques secondes, avant de me forcer à adopter une attitude positive. Je me suis dit que ce serait un excellent entraînement mental en vue du marathon et qu’il n’y avait rien à craindre de toute façon étant donné que je me suis entraînée à une température semblable presque tout l’été. J’allais courir de toutes mes forces et c’est tout. Une course de 20 km, c'est presque court dans ma tête maintenant (quel changement de perspective!)

Ma logistique pré-course a été impeccable. Véronique, qui était présente pour encourager, m’a encore une fois aidée. Elle m’a indiqué quand m’échauffer et quand manger ma banane. J’ai fait mes 2 km d’échauffement environ une demi-heure avant mon départ, puis je me suis dépêchée d'aller encourager Sylvie au départ de sa course de 2 km. Ensuite, je suis allée à l’auto pour aller chercher mes gourdes d’eau dans la glacière. L'heure de mon départ approchait dangereusement, alors j'ai dû faire un choix entre aller aux toilettes et encourager Sylvie à l’arrivée de son 2 km. J’ai choisi d’aller voir Sylvie (qui faisait un retour à la course après une blessure et qui a fait un chrono du tonnerre), ce qui a fait que je n’ai pas eu le temps d’aller aux toilettes et que j’ai dû faire pipi derrière un buisson avant d’aller me placer sur la ligne de départ. Jamais fait ça auparavant et pas trop mon genre. Mais je ne voulais pas manquer l'arrivée de Sylvie! Elle était si rayonnante qu'elle m'a transmis un surcroît d'énergie et de motivation en vue de ma course.

Je trouve que j’avais une super belle attitude avant le départ! J’avais hâte d’aller courir. J’avais hâte de franchir les côtes et de voir jusqu’où j’allais pouvoir me pousser. J’étais heureuse d’être là. Je crois que c’est une première. D’habitude, avant une course, je donnerais tout pour être ailleurs.

Les dix premiers kilomètres se sont déroulés à merveille. Je courais très facilement entre 5:35 et 6 min/km. J’avais chaud et je suais à grosses gouttes, mais c’était endurable. Les montées n’étaient pas faciles, mais j’étais capable d’aller très vite en descente et je dépassais pas mal de monde.

Je crois qu’il convient de décrire le parcours. Vraiment pas facile! Au départ, il y a moins d’un kilomètre sur du plat. Ensuite on entreprend la montée assez longue et abrupte du viaduc qui passe au-dessus de la 20. Ce n’est pas un petit viaduc. C’est l’une des plus grosses côtes que j’aie montées durant une course. Ensuite on redescend le viaduc. Puis, il y a 500 mètres de plat après quoi on remonte un viaduc moins haut qui passe au-dessus de la 40, puis il y a une autre montée pour se rendre à l’arboretum Morgan. C’est là que ça commence à être vraiment difficile pour moi et mes chevilles instables. Le chemin devient en gravier et en terre et n’est vraiment pas lisse. Il y a des trous d’eau, des roches, des buttes. Très douloureux pour mes chevilles. Ça me ralentit beaucoup. En plus, il y a une bonne montée. Beaucoup moins abrupte que les deux autres montées, elle n’en demeure pas moins très difficile pour moi, car les grosses roches me font mal et je manque de prise au sol pour bien pousser. Puis on revient sur nos pas jusqu’au départ, et on recommence une deuxième fois le même parcours.

À la fin de mon premier 10 km, j’étais pleine d’énergie, car j’avais maintenu un rythme de 5:49/km. Mais dès la première montée du deuxième tour, je me suis mise à souffrir. Heureusement, j’avais assez de force mentale pour continuer de pousser. Pas plus tard que la semaine dernière, j’avais couru les 8 derniers km de ma sortie de 23 km à un rythme de 5:43/km. J’étais sûrement capable d’en faire autant. Malheureusement, j’ai enchaîné des kilomètres très lents à plus de 6 min/km. Je ne me laissais pas abattre pour autant. Je continuais d’avancer de mon mieux. Pendant la course j’ai pris des gels environ toutes les 40 minutes. Après le 13e kilomètre, j’ai pris un peu de mon gel, mais ça m’a donné la nausée et j’ai failli vomir. Je me suis vraiment retenue, car je savais que le fait de vomir déshydrate énormément et m'aurait fait perdre les bienfaits de mon gel. J’ai donc dû marcher pendant 30 secondes le temps de calmer mes haut-le-cœur. Cette stratégie a été payante et j’ai pu recommencer à courir de plus belle. La dernière montée en sentier a été extrêmement difficile, mais tout de suite après j’ai repris le moral, car je savais qu’il y avait beaucoup de descente avant la grosse montée finale. J’ai pu reprendre un rythme acceptable. J’ai été extrêmement soulagée quand mes pieds ont de nouveau foulé l’asphalte. Je suis beaucoup, beaucoup plus efficace sur cette surface, et c’est tellement moins douloureux pour mes chevilles. Dans la dernière montée, j’ai dépassé quelques personnes qui marchaient. C’est là que je me suis rendu compte combien je suis plus en forme qu’avant. Courir dans une montée comme ça à la fin d’un 20 km côteux et chaud, c’est vraiment un exploit pour moi. Et après, il ne restait plus qu’un petit kilomètre. Je pouvais accélérer. J’ai pu faire un sprint raisonnable à la fin.

Voici mes splits :
1er km : 5:42 (plat)
2e km : 5:31 (montée + descente)
3e km : 6:04 (montée presque tout le long)

4e km : 5:50 (début de sentier)
5e km : 5:58 (sentier plutôt plat)

6e km : 6:15 (montée en sentier)

7e km : 5:49 (descente en sentier tout croche)
8e km : 5:37 (plat en sentier + tapé)

9e km : 5:45 (descente + montée sur l’asphalte)
10e km : 5:34 (descente + passage devant mes amis)

11e km : 6:03
12e km : 5:38

13e km : 6:08

14e km : 6:33 (mon split le plus lent – j’ai dû marcher pour maîtriser mes nausées)
15e km : 6:06 (plat en sentier)

16e km : 6:22 (montée en sentier)
17e km : 6:05 (plat en sentier)

18e km : 5:37 (descente + plat sur l’asphalte)
19e km : 6:16 (dernière montée)

20e km : 5:16 (descente + sprint final)

À la fin de la course, j’avais les pieds pleins d’ampoules parce que j’ai couru avec mes nouveaux souliers. Mes anciens ont rendu l’âme sans crier gare cette semaine. J’avais aussi très mal aux chevilles. D’ailleurs ma cheville droite demeure sensible et j’ai encore un peu de mal à marcher. J’espère que ça guérira vite.

Le temps que j’ai fait sur 20 km correspond à mon record de demi-marathon si on se fie au calculateur de McMillan. Mon meilleur demi-marathon (2 h 06), je l’ai fait à Philadelphie, sur du plat à une température idéale (autour de 10 degrés Celcius). Ce 20 km, je l’ai fait dans des conditions d’humidité extrême, sur un parcours difficile (côtes et sentiers) en 1 h 58, ce qui correspond à un demi-marathon en 2 h 05. J’ai donc théoriquement battu mon record de demi-marathon.

Je suis comme obsédée à l’idée de faire un demi-marathon en moins de deux heures. Je ne sais pas quand j’aurai l’occasion de courir de nouveau un demi-marathon. Mais bon, je vais laisser ça de côté pour l’instant et me concentrer sur le marathon.

Je vais me consoler en tentant de pulvériser mon record sur 5 km à Dollard-des-Ormeaux la semaine prochaine. Enfin une course sur du plat à un moment de la journée où je suis au sommet de ma forme (19 h)! Mon record est de 23:54. Cette année, je vise 23:30.
 




5 août 2011

Mlle court

Eh oui! Je ressens le besoin irrépressible d’écrire sur une émission de téléréalité. Qui l’eût cru?

J’ai découvert l’émission Mlle court la semaine dernière : huit filles qui s’entraînent pendant 14 semaines en vue d’accomplir un grand défi, celui de parcourir 650 km en 3 jours en se relayant les unes les autres.

De prime abord, le concept me laissait froide. Huit filles ensemble, ça risquait de me taper sur les nerfs. Une course à relais : bof. Je trouvais que ce n'était pas comme un marathon ou une course précise durant laquelle on vise un temps précis.

Mais tout de même, une émission sur la course et l’entraînement ce n’est pas si fréquent. Ma curiosité piquée, j’ai rigoureusement programmé mon Illico dans l’espoir d’être conquise.

Lors de mon premier visionnement (c’était déjà l’épisode 8), je me suis sentie un peu rebutée. Qui sont ces filles qui prétendent pratiquer MON sport? Elles crient trop. Elles rient trop. Elles prennent trop de place. Elles parlent trop. Elles pleurent trop. Je trouvais tous ces débordements d’émotion extrêmement envahissants. Et pourtant j’avais l’énorme barrière que représente mon téléviseur pour me protéger.

Mais une fois l’émission terminée, l’aventure que vivent ces filles m’est restée à l’esprit. Et j’ai ressenti le besoin d’écouter l’émission une autre fois. Maintenant que j’avais « apprivoisé » un peu les personnalités de chacune, j’ai pu m’intéresser à leur parcours en étant plus détendue. Et bang, je suis devenue accro.

Je me suis empressée d’aller écouter les premiers épisodes en ligne. Jusqu’à présent j’ai eu le temps d’écouter les deux premiers épisodes. Et j’ai découvert huit filles vraiment combatives, généreuses et fortes qui m’inspirent énormément. Étrangement, l’une des premières réflexions que je me suis faites – moi, la fédéraliste convaincue – c’est que j’accepterais bien de former un pays avec les autres Québécois s’ils ressemblaient tous à ces filles. De les voir s’épauler et travailler en équipe pour traverser difficulté après difficulté, c’est vraiment encourageant. Ça me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir de notre peuple.

Puis, hier, j’ai écouté l’épisode 9. Première moitié, encore une fois très inspirante : les filles on relevé avec brio leur défi préparatoire qui consistait à se rendre de Montréal à Tremblant à relais. J’avoue que j’ai versé quelques larmes au fil de leur épreuve. Leur esprit d’équipe est formidable, leur dépassement de soi admirable. J’étais fière d’elles.

La deuxième moitié m’a jetée à terre. Quelques jours après le relais, alors que la plupart des filles exprimaient beaucoup de fierté et de joie après la réussite de leur défi, l’une d’elles s’est mise à exprimer des émotions très négatives. Elle était « fatiguée », « blessée » et « n’avait pas envie d’être là ». Elle était très centrée sur elle et s’est complètement détachée du groupe. Elle avait une horrible attitude passive agressive et n’acceptait pas de faire des efforts pour se remonter le moral. Oh que ça m’a dérangée! Cette fille m’a fait penser à certaines patientes que j’ai eues quand j’étais physio. Des patientes qui avaient tout le temps « trop mal », qui étaient tout le temps « trop fatiguées », qui ne faisaient jamais leurs exercices et dont l’état empirait constamment. Comme je suis une véritable éponge à émotions, ces patientes me transféraient très facilement tout leur mal-être. C’était très, très dur à porter pour moi. Je n’ai jamais appris à me protéger contre de telles personnes, c’est pourquoi je ne suis plus physiothérapeute.

Il faut croire que je ne suis pas la seule à trouver de telles attitudes lourdes à traîner, car le groupe a décidé de demander à la fille de se retirer du défi.

Je crois que moi-même, dans ma vie, j’ai déjà été comme cette fille négative. En groupe, je ne suis pas toujours à l’aise. J’ai de la misère à laisser de nouvelles personnes m’approcher. Quand je ne me sens pas bien, je me protège en restant à l’écart et en restant dans ma bulle. Peut-être que c’est ce que vivait cette fille.

Ce qui m’a beaucoup aidée, ce sont mes années de volleyball. Dans mon équipe universitaire surtout, j’ai vécu ce que c’était que de travailler en équipe, de s’oublier pour les autres et de tout donner pour le bien du groupe. Je me rappelle qu’au début de ma première année dans l’équipe, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’intégrer. Pendant au moins le premier mois et demi, je devais prendre une grande respiration avant d’oser entrer dans la salle d’équipe (c’est là où on se préparait avant chaque entraînement). Puis, à un moment donné, j’ai apprivoisé les autres et elles m’ont apprivoisée. Et ça m’a permis de vivre de grands moments de bonheur. S’accomplir dans un sport individuel, c’est satisfaisant, mais réussir des exploits d’équipe, c’est atteindre des sommets d’euphorie. Je me trouve privilégiée d’avoir vécu ça, et je m’en ennuie beaucoup. Je suis heureuse de pouvoir vivre de belles émotions liées au travail collectif grâce aux filles de Mlle court.

Cette émission me donne le goût de participer à une course à relais du genre avec mes amis coureurs un jour.

Des partants?   

3 août 2011

Le chemin pour se rendre

L’entraînement en vue de mon marathon est certes très exigeant physiquement, mais il l’est encore plus mentalement.

Je vis l’un des plus difficiles entraînements de ma vie, mais surtout l’un des plus satisfaisants. Sûrement parce que je sens que je me transforme complètement.

Avant presque chaque entraînement difficile, je suis convaincue que j’échouerai lamentablement. Et chaque fois, sans exception, je me surprends.

On entend souvent qu’un marathon, ça change une vie. L’an dernier, je n’ai pas ressenti de changement du tout. J’ai terminé mon premier marathon et, bien franchement, ça ne m’a pas apporté grand-chose. Cette année, c’est tout le contraire. Je n’ai pas encore couru mon marathon que je sens déjà que j’ai changé, que ma vie a changé à jamais. Le chemin que j’emprunte pour me rendre au défi ultime fait partie de l’expérience. S’il m’arrivait un pépin et que je ne pouvais pas courir mon marathon, j’aurais tout de même vécu quelque chose de grand et d’intensément satisfaisant.

Hier, j’ai vécu un entraînement très frustrant, très difficile et très gratifiant à la fois. J’ai dû travailler très fort mentalement. C’était un entraînement de 13 km comportant 4 x 1 km au demi-train (vitesse du 10 km). Généralement, ce genre d’intervalle est facile pour moi, car je n’ai aucun mal à courir rapidement pendant 1 seul kilomètre à la fois. Ce qui me tue, ce sont les longues sorties durant lesquelles je dois courir les 8 derniers kilomètres vite. Mais hier, je suis allée m’entraîner sur le parcours du défi Boréal (qui aura lieu ce dimanche), et il se trouve que c’est un parcours qui, non seulement comporte de très bonnes côtes, mais qui se fait en partie en sentier. J’ai attaqué cet entraînement avec beaucoup de détermination, et à ma grande surprise, les côtes ne m’ont pas énormément ralentie (merci aux côtes des Laurentides et de la Gaspésie qui m’ont musclé les jambes au début de l’été!), cependant, les chemins accidentés de gravelle et de terre m’ont donné beaucoup de mal, car j’ai les chevilles extrêmement instables. Normalement, je ne devrais plus jamais courir sur autre chose que de l’asphalte. Mais est-ce de ma faute si cette course « sur route » se fait en partie en sentier? Je me suis malheureusement tordu les chevilles à trois reprises. Ça m’a fait mal, mais j’ai continué, car je sais qu’il n’y a plus de ligaments à briser dans mes chevilles. Ces incidents m’ont toutefois énormément découragée mentalement. J’ai failli laisser tomber mes intervalles, mais je me suis ravisée. Je me suis dit que j’allais au moins en faire un et qu’après on verrait.
J’ai fait mon premier intervalle sur un sentier montant. C’était vraiment très exigeant. Je courais de toutes mes forces parce que j’avais peur d’aller trop lentement. Finalement, j’ai respecté pile le temps demandé : 5:15 pour mon premier km. Après un jogging de 1 km, j’ai entamé mon deuxième intervalle qui se faisait sur du plat et en descente. Facile : 4:45! Troisième intervalle sur du plat, mais sur de la gravelle molle : 5:09. Finalement, le dernier intervalle se faisait sur de l’asphalte, mais il comportait une côte d’environ 200 mètres à environ 10 %. C’est très long une côte si prononcée pendant 200 m. Mon temps a été plus lent que les autres : 5:34… Mais j’ai le droit de tenir compte de la côte et de considérer ce dernier intervalle comme étant réussi, non? Finalement, j’ai bouclé mes 13 km en 1 h 19. J’étais très fière après l’entraînement parce que j’avais vaincu mes pensées négatives. Pendant l’entraînement, j’avais souvent envie de me laisser submerger par le découragement que me causait la perspective d’avoir encore une course difficile devant moi. Moi qui pensais que c’était plat le Défi Boréal de Sainte-Anne-de-Bellevue. Pas pantoute. J’aurais tellement aimé faire un demi-marathon sur du plat pour me prouver hors de tout doute que je suis devenue une meilleure coureuse.

Il n’empêche que j’ai le goût d’affronter la course de dimanche (20 km) sans peur. Tout ce qui m’importe dans le fond, c’est d’être capable d’utiliser le plus efficacement possible toutes mes ressources mentales et physiques de manière à performer de manière optimale sur ce parcours-là et à la température qu’il fera ce jour-là. Durant mes entraînements des dernières semaines, j’ai constaté que je suis capable de courir longtemps très facilement, d’affronter des côtes sans trop ralentir, de pousser malgré la chaleur intense et de courir à des vitesses rapides pendant de nombreux kilomètres de suite. Je suis capable d’être dans un état de grand inconfort vraiment longtemps.

Je suis capable et je vais me le prouver.  

18 juillet 2011

Triathlon olympique de Sherbrooke

Si vous ne le saviez pas, je vous le confirme : le vélo est un sport important dans le triathlon. J’avoue que je n’y accordais pas une grande importance. Pourquoi respecter un sport qui se pratique assis, dites-moi?

J’ai choisi le triathlon de Sherbrooke parce que c’était le seul qui entrait dans mon horaire estival. Pour optimiser ma préparation en vue du marathon de Montréal, j’ai décidé de passer à la distance olympique. Je trouvais que ce serait un bon test d’endurance. Au moment de mon inscription, j’ai eu quelques craintes en raison de la description suivante qu’on peut lire sur le site :

Si vous voulez battre votre record personnel sur la distance olympique, vous êtes au mauvais endroit. Ici, vous goûterez aux panoramas et aux vallons de l'Estrie qui vous couperont le souffle ... littéralement! Si vous voulez vivre quelque chose de différent, vous serez servi.

Pour être servie, j’ai été servie. Non seulement j’ai eu le souffle coupé, mais aussi les jambes sciées. Mon expérience a été traumatisante. Rien de moins!

Dimanche matin, vers 7 h, je suis partie de Montréal en direction de Sherbrooke. Je voulais arriver tôt pour avoir de la place dans le stationnement. (Les retardataires étaient condamnés à se stationner 2,5 km plus loin, ce qui est loin d’être pratique lors d’un triathlon.) Je suis arrivée à temps, j’ai eu une belle place et j’ai tout de suite été charmée par la beauté de l’endroit. Le lac, en particulier, était tout simplement magnifique. En plein le genre de lac dans lequel je rêve de nager depuis toujours. La température était très chaude, alors je me sentais bien. J’avais peur de crever de chaleur dans la portion de course à pied, mais c’était parfait pour la natation. Et ça me semblait acceptable pour le vélo aussi. Après avoir été chercher ma trousse du coureur et découvert avec bonheur que je porterais le numéro 74 – mon année de naissance –, j’ai commencé le long processus de préparation en vue de l’épreuve : organisation de mon stock, gonflage des pneus de vélo, hydratation, alimentation, échauffement dans le lac. Mon amie Caroline est arrivée un peu après moi et, comme à Tremblant, nous étions une à côté de l’autre dans la zone de transition. Il y avait aussi Guillaume pas loin, qui avait l’air détendu et confiant. J’ai pris le temps d’aller voir le départ du super sprint, et derrière moi, il y avait un gars qui disait : « Le parcours de vélo du super-sprint est assez facile. Celui de l’olympique est pour les hommes forts. C’est un parcours de grimpeurs et ça prend des jambes d’acier. » Ça m’a mis la puce à l’oreille, d’autant plus que j’ai entendu d’autres personnes répéter des propos assez similaires plus tard. Mmm… Peut-être que ça allait être un peu trop difficile pour mes capacités actuelles. Mais je voulais donner le meilleur de moi-même et finir mon premier triathlon olympique à tout prix.

Quand je suis entrée dans le lac, j’ai constaté deux choses qui m’ont fait plaisir : l’accès au lac se faisait par une petite plage de sable et il y avait pas mal de vagues (je savais que ça pouvait compliquer les choses, mais c’était si joli). Malheureusement, plus on avançait, plus les pieds s’enfonçaient dans de la vase toute gluante. Ça m’a écœurée alors je me suis vite mise à nager. Pas très facile dans les grosses vagues, mais vraiment trippant. J’étais aux oiseaux et mon stress a diminué de moitié. La température de l’eau était absolument divine. Parfait pour nager. Le wetsuit était interdit en raison de la chaleur, et ça ne me dérangeait pas du tout. Mon échauffement s’est limité à une centaine de mètres de crawl. Il faisait si chaud!

Avant le départ, j’ai attendu environ 5 minutes dans l’eau, un peu paniquée parce que j’avais les pieds dans la vase dégueulasse. J’étais fort impressionnée par Caroline qui était la seule à ne pas se plaindre de l’aspect désagréable de la chose. La vase me rebutait tellement, que je préférais faire de la nage sur place plutôt que d’y toucher avec mes pieds, quitte à dépenser un peu d’énergie. Le signal du départ a finalement été donné, et j’ai commencé à nager. Je m’étais positionnée à l’arrière, et j’y suis restée tout le long. Et pourtant, j’ai vraiment très bien nagé. Je sentais que j’avais une belle technique. J’étais détendue. J’affrontais les vagues avec détermination. Je trouvais ça vraiment facile. J’ai bien avalé de l’eau par le nez à quelques reprises en raison d’un mauvaise synchronisation entre ma respiration et l’arrivée des vagues dans ma face, mais rien de très désagréable. En fait, je nageais dans le bonheur (pour employer un jeu de mot facile). Ça fait des années que je souhaite nager dans un aussi beau et grand lac par une journée chaude d’été, et j’étais en train de le faire! La satisfaction que j’ai ressentie dans le parcours de natation est indescriptible. Pendant cette portion de mon triathlon, je n’étais pas en train de faire une course, je réalisais un rêve d’été. Bon à la fin, j’ai senti mon côté compétitif refaire surface un peu. Il y avait un gars qui nageait à la même vitesse que moi. Je l’ai suivi longtemps, mais vers la fin, il m’a poussée dans la dernière bouée, et j’ai dévié de ma trajectoire. Il m’a ensuite semée le maudit.

Quand je suis sortie de l’eau, j’étais vraiment détendue et j’ai couru pas trop vite jusqu’à la zone de transition. J’ai pris le temps de boire de l’eau et du Gatorade et de manger un jujube PowerBar full blast (merci Trigirl pour la suggestion). J’ai pris mon temps pour mettre mon casque, mes bas et mes souliers à un point tel que Caroline, qui est sortie de l’eau une trentaine de secondes après moi, est repartie avant moi de la zone de transition. Quand je suis arrivée à la ligne de départ de vélo, j’ai voulu placer ma pédale pour pouvoir clipper mon premier pied, mais oups, pédalier bloqué. J’ai crié « ma chaîne est tombée, ma chaîne est tombée », et le bénévole a dit : « remets-la ». J’ai répondu : « je ne sais pas comment! Je ne sais pas comment! » Puis, j’ai jeté un coup d’œil sur ma chaîne. Elle semblait bien en place. Tout semblait normal. J’ai encore essayé de placer ma pédale. Toujours impossible. Je l’ai donc laissée comme ça et j’ai clippé mon pied quand même. J’ai commencé à essayer de pédaler. Ça a fait un bruit de ferraillerie étrange, puis j’ai pu partir et clipper mon autre pied. À peine avais-je résolu ce premier problème que commençait la première montée d’environ 3 kilomètres. L’avantage d’avoir une montée comme ça en début de course, c’est qu’on perd tout de suite ses illusions et qu’on sait qu’on devra impérativement bien gérer son énergie durant la course. Le désavantage, c’est qu’il n’y a déjà plus tellement de gestion à faire, étant donné que le niveau d’énergie est déjà au plus bas. Après cette longue montée, il y avait une très, très longue et abrupte descente de 5 km, je l’ai descendue, effrayée, les mains bien serrées sur les freins. J’avais peur, oui, mais j’étais surtout très démoralisée : la toute première montée m’avait déjà scié les jambes. Comment allais-je pouvoir monter cette côte en toute fin de course (le parcours étant un aller-retour)? Après cette descente, il y a toute de suite eu une deuxième montée de 5 km, que j’ai trouvée quand même plus facile que la première étant donné qu’elle était un peu moins prononcée. Au 13e kilomètre, j’étais à bout de force, légèrement déshydratée, mentalement abattue, et mon dos commençait à me faire beaucoup souffrir. Et puis, il y a eu une courte côte de 12 % qui m’a achevée. Mon dos brûlait, mes triceps (!) brûlaient, mon derrière me faisait déjà très mal et j’avais une douleur abdominale droite inquiétante. Mais au moins, la vue était belle, et j’ai vu des vaches. Il y avait un genre de faux plat montant jusqu’au 20e km. Enfin, c’était le moment de rebrousser chemin. J’ai énormément apprécié le faux plat descendant, mais pas autant que j’aurais pu, car tout mon corps me faisait mal et je commençais à souffrir énormément de la chaleur. Je buvais régulièrement, mais j’avais toujours soif. La sensation de brûlure dans mes triceps et mon dos devenait insupportable. Après une courte montée et une assez longue descente, j’ai entrepris la dernière montée de 5 km (celle que j’avais descendu les mains sur les freins). J’étais complètement épuisée et ma douleur abdominale empirait. Je montais à une vitesse extrêmement lente. Plus lent que ça, tu tombes sur le côté. Mais je ne voulais pas marcher à côté de mon vélo. Jamais de la vie! Alors je montais à 2 km/h. Un policier à moto m’a rejointe et m’a demandé comment j’allais. J’ai éclaté en sanglots en lui disant que j’étais épuisée. Il m’a encouragée et il est resté à côté de moi pour le reste de la montée. Je sanglotais et il me parlait et m’encourageait. Il me changeait même un peu les idées. Il a été mon ange pendant le parcours de vélo. À un moment donné, il m’a dit que le pire était fait et qu’il restait juste une autre montée avant la descente finale. J’étais soulagée. Vers la fin de la montée, j’avais très mal au cœur, et j’ai failli m’arrêter pour vomir. Mais je me suis vraiment retenue. La chaleur était suffocante. Je craignais d’être en train de faire un coup de chaleur et j’ai songé à abandonner mon triathlon après le vélo. Je trouvais la situation dangereuse pour moi. La dernière descente m’a fait beaucoup de bien et c’est avec un immense soulagement que j’ai abandonné mon instrument de torture dans la zone de transition. J’aurais voulu me jeter dans le lac, mais je me suis retenue très fort.

 J’ai décidé de commencer la portion de course en marchant, question de faire descendre un peu ma température corporelle et de maîtriser mes nausées. Le premier kilomètre et demi sur le parcours de course était une grosse côte montante et je l’ai trouvé infernale même si je l’ai gravie en marchant. J’étais à bout de souffle. En marchant. Je pensais à mon marathon, et les pensées négatives fusaient. Je me disais que ces 10 derniers kilomètres correspondaient, en difficulté, aux 10 derniers kilomètres d’un marathon, et que j’étais en train de rater lamentablement la chance que j’avais de m’exercer à endurer l’inconfort. Cela dit, j’étais rendue complètement déshydratée même si j’avais bu de l’eau dans la zone de transition. Il fallait que la zone de ravitaillement arrive bientôt, sinon, j’allais devoir rebrousser chemin. Je savais que je prenais un risque en poursuivant cette course dans cet état. Un coup de chaleur n’est pas à prendre à la légère. Comme pour confirmer mes craintes, j’ai croisé un coureur couché au sol entouré de l’équipe de premiers soins. Il s’était effondré en courant. L’ambulance est arrivée peu après. Heureusement, j’ai aperçu le point d’eau non loin devant moi. Et, oh bonheur, il y avait un petit gars pour nous arroser à l’eau fraîche. C’était merveilleux! Je me suis sentie un peu mieux après. J’ai bu de l’eau et j’ai été capable de prendre un gel GU chocolat-menthe. Ce fut un test concluant en vue de mon marathon, car j’ai trouvé ce gel délicieux et facile à avaler malgré mon mal de cœur. Après cette première station d’eau, j’ai été capable de commencer à courir. Quand je courais, au moins c’était à un bon rythme, probablement en bas de 6 minutes/km. Pour économiser mon énergie le plus possible, j’ai cependant marché dans toutes les montées. Je crois que cette stratégie m’a permis de terminer ma course en santé. Le retour a assez bien été. C’était surtout de la descente, alors j’ai pu me laisser aller en courant. C’était presque fini. J’étais soulagée.

À l’arrivée, j’ai constaté que le site était en train d’être démonté. Les barrières de la zone d’arrivée étaient presque toutes enlevées. J’ai senti que je n’avais vraiment pas été à la hauteur de cette compétition et je me sentais profondément humiliée. J’ai éclaté en sanglots. Et j’ai été déçue qu’ils ne remettent pas de médaille à la fin comme c’est le cas dans certaines compétitions difficiles. Mon seul accomplissement avait été de ne pas avoir abandonné. J’avais besoin d’un symbole pour le souligner.

J’ai pleuré hystériquement pendant une bonne minute. J’étais déçue et épuisée. Puis je me suis rappelé que Caroline n’était pas loin derrière moi et je me suis précipitée pour applaudir son arrivée. Elle avait sûrement souffert autant que moi, et je tenais à la féliciter. Elle est arrivée toute souriante et heureuse. J’ai trouvé qu’elle avait une superbe attitude, et j’aurais voulu être capable de faire comme elle. Je vais essayer de m’en inspirer pour les prochaines fois.

J’ai enfin pu me jeter dans le lac et y détendre mes muscles endoloris, après quoi je suis allée assister à la remise des médailles. C’était long compte tenu du nombre élevé de catégories. J’avais soif, alors j’ai entrepris de me rendre à la fontaine qui se trouvait à quelques mètres. Étrange combien la notion de distance change en fonction de l’état de fatigue. Ça m’a paru loin! Après avoir bu, je me suis laissé tomber sur un banc et j’ai mis ma tête entre mes jambes, car j’étais étourdie. C’est à ce moment que j’ai entendu mon nom. Troisième place dans la catégorie Femmes 35-39 ans. Il n’y avait que 3 participantes dans cette catégorie, mais tassez-vous de d’là j’la veux ma médaille. J’allais finalement obtenir le symbole dont j’avais tant besoin.

D’habitude mes médailles aboutissent dans le fond d’un tiroir. Celle-là est suspendue à la poignée de porte de mon bureau. Bien en vue.

Hier j’étais amèrement déçue, mais ma déception a cédé la place à une grande fierté. Cette course a été la plus difficile de toute ma vie. Plus difficile que mon premier marathon.

Je vais toujours me rappeler mon premier triathlon olympique.

Hier, je ne pensais jamais que j’allais dire ça, mais l’an prochain, beaucoup de vélo, beaucoup de triathlons de toutes distances et, à la fin de l’été : demi-Ironman.

Je crois bien que le vélo a gagné mon respect.

5 juillet 2011

Ça va bien!

Je tiens mes promesses.

Dans un message précédent, j’affirmais que ma préparation en vue de mon deuxième marathon serait bien plus rigoureuse que pour le premier. Jusqu’à présent, je respecte rigoureusement le plan. Et je constate déjà avec émerveillement les résultats. Je suis en forme. Pour le moment, je travaille beaucoup ma vitesse sur des distances moyennes allant de 8 à 16 km. La semaine dernière, j’étais en vacances dans les Laurentides et en Gaspésie, et j’ai dû affronter de grosses côtes dans tous mes entraînements. Malgré tout, je suis parvenue à respecter les vitesses demandées sans le moindre problème. J’arrive à souffrir plus longtemps sans trop m’en faire. Je me sens forte quelles que soient les conditions : humidité, chaleur, côtes, vent, pluie diluvienne.

Je m’entraîne en général six jours par semaine : 4 entraînements de course à pied, un entraînement de natation et un entraînement de vélo. Après mon triathlon olympique, qui a lieu dans deux semaines, je me concentrerai presque seulement sur la course à pied. Mes distances de course vont alors augmenter de plus en plus. C’est avec beaucoup de confiance et d’enthousiasme que j’envisage mon deuxième marathon. J’espère le courir à un bon rythme celui-là.

J’ai commencé à réfléchir à mon prochain défi post-marathon, car je ne veux pas vivre de grosse baisse de motivation comme l’an dernier. L’un de mes rêves est de courir un demi-marathon en moins de 2 h, et je crois que ce serait un objectif très réaliste pour cet automne. Si tout va bien, je m’inscrirai au demi-marathon de Philadelphie. Je l’avais couru en 2 h 05 en 2009. Si j’arrive à éviter les blessures d’ici là, je devrais être capable de passer sous les deux heures, car je serai en forme plus que jamais.

En ce moment, il fait 33 degrés avec le facteur humidex, et je m’apprête à sortir pour mon entraînement d’aujourd’hui : 8 km avec 2 km au demi-train (vitesse du 10 km) immédiatement suivis de 1 km au train (vitesse du 5 km). Un autre entraînement qui sera sans doute payant!

14 juin 2011

Programme jusqu'au marathon

Mon programme de compétitions a changé souvent cette année pour différentes raisons, mais je crois qu’il est maintenant bien établi. Le marathon de Montréal étant mon objectif le plus important, les autres compétitions devaient être judicieusement choisies pour m’aider dans ma progression. Après discussion avec mon coach, j’ai sélectionné les compétitions suivantes :

17 juillet : Triathlon de Sherbrooke (distance olympique : 1500 m de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied). Il semble que ce soit un triathlon exigeant si on se fie à ce qui est écrit sur le site de l’événement : « Si vous voulez battre votre record personnel sur la distance olympique, vous êtes au mauvais endroit. Ici, vous goûterez aux panoramas et aux vallons de l'Estrie qui vous couperont le souffle ... littéralement! Si vous voulez vivre quelque chose de différent, vous serez servi. » Bon, je n’ai pas peur des défis, et je sais que je serai bien entraînée! Ce sera mon seul autre triathlon cette année, car dès le début d’août, je devrai me consacrer exclusivement à la course à pied étant donné que mon coach va me faire courir « beaucoup ».

14 août : Demi-marathon Maski-Courons. Un autre défi. C’est un petit événement fréquenté par des coureurs d’expérience qui a lieu sur un parcours tout en côtes. C’est là que j’ai fait mon premier demi-marathon il y a 2 ans et ce fut très difficile. J’étais arrivée dernière dema catégorie et j’avais manqué d’eau. J’ai choisi ce demi-marathon pour bien me préparer pour le marathon de Montréal qui compte quand même plusieurs côtes. De plus, cet événement a lieu à un bon moment dans ma préparation.

17 août : 5 km Endurance. Seulement 3 jours après le demi-marathon, mais je ne peux pas le manquer, car c’est à côté de chez moi. L’an dernier j’avais complètement fracassé mon record au 5 km lors de cette course. Je compte bien battre mon record encore une fois cette année.

25 septembre : Marathon de Montréal. Même marathon que l'an dernier, mais beaucoup plus solide j'espère!

Jusqu’à présent, mon entraînement va bien. Je suis encore dans la phase préparatoire et je sens ma forme revenir à la vitesse grand V. À partir du début de juillet, je vais entrer dans le véritable entraînement spécifique en vue du marathon pour une période de 12 semaines. Je sens que je suis sur la bonne voie. J’adore me faire coacher, parce que je n’ai qu’à suivre les entraînements à la lettre et que je reçois beaucoup d’encouragement et de soutien.

Cette année, je fais aussi extrêmement attention à mon alimentation. Je crois que ce sera un grand atout dans mon entraînement!

11 juin 2011

Triathlon de Tremblant

Je ne sais pas si je devrais écrire mon billet à chaud comme ça, parce que le seul sentiment que je ressens actuellement est de la déception. Il y a deux semaines à peine, je disais à mon coach : « je ne veux pas m’entraîner en vélo ni en natation, parce que mes résultats de triathlon je m’en fous. Ce qui est important pour moi c’est le marathon de Montréal. » Et bien, il semble que ce ne soit pas vrai. J’aurais aimé faire bien mieux. Et maintenant je suis triste.

Au cours du dernier mois, je suis quand même allée nager 2 fois et je suis allée rouler une fois. Mais je me suis presque seulement entraînée en course à pied. Jusqu’à avant-hier, je croyais que le parcours de vélo de Tremblant était plat. J’ai donc négligé de pratiquer mes changements de vitesses. Je n’avais pas mis mon vélo sur le petit plateau depuis l’année dernière. Mais, oh surprise, il y a trois côtes successives sur le parcours : une petite, une grosse et une moyenne. Et comme il fallait faire cinq tours, ça donnait quinze côtes. Au début de la deuxième côte du premier tour, le levier de vitesse du petit plateau s’est brisé : « Ah! non! Fuck! Fuck! Fuck! Osti de vélo de marde! J’aurais donc dû prendre du Shimano 105 comme me l’avait recommandé Sylvie! ». Puis j’ai eu un petit moment de soulagement parce que ça rendait la gestion de mes vitesses moins compliquée. Je me suis dit que j’allais me servir de mes quadriceps légendaires et monter les côtes avec ma force brute. C’est ce que j’ai fait. J’ai monté les quatorze côtes restantes sur le gros plateau en forçant comme une déchaînée. J’avais peur de briser mon pédalier tellement je forçais. J’avais les quadriceps qui brûlaient énormément, mais c’est une sensation à laquelle je suis habituée à cause de la musculation de volleyball. J’étais aussi extrêmement essoufflée, et cette sensation là je ne l’ai pas encore apprivoisée.
Mais un triathlon, ça ne commence pas par le vélo! La natation est la portion que j’ai préférée, et de loin! Avant le départ, j’avais des frissons d’excitation et de fierté à l’idée de participer à un « vrai » triathlon. L’épreuve de natation m’a toujours énormément impressionnée et je n’en revenait pas d’y participer moi aussi maintenant. Il faisait beau, l’eau n’était pas trop froide, et je me sentais invincible (et insubmersible) avec mon wetsuit loué à la boutique Courir. La natation s’est passée sans trop d’histoire, à part quelques coups de coude et coups de pieds reçus et donnés. Vers le début, je suis souvent restée prise en arrière de certaines personnes qui avaient du mal à avancer, puis j’ai pris ma vitesse de croisière. Je me suis concentrée pour être bien détendue. J’ai nagé à un rythme rapide (pour moi), mais non épuisant, car je voulais me garder du jus pour les autres épreuves.

Ma transition s’est bien passée (merci à Véronique Meunier qui m’a rappelé les essentiels de l’organisation des transitions). J’ai couru jusqu’à l’endroit où on a le droit de monter sur nos vélos et, comme lors de mon try-a-tri de l’an dernier, ça m’a pris beaucoup de temps pour clipper mes soulier sur pédales. Mais ne vous inquiétez pas j’ai fini par réussir et à me joindre aux autres cyclistes. Oh! Que ça roulait bien sur la piste de course automobile de Tremblant. La surface était parfaitement lisse. C’est un parcours très rapide (avant les maudites côtes). Quand j’ai terminé mon 4e tours (sur 5), j’ai vu une fille que je connais vaguement terminer sont 5e tour et ça m’a un peu démoralisée. J’étais tout de même contente un peu parce qu’il ne restais plus qu’un tour.
Après le vélo, et bien, j’étais crevée et je ne sais pas comment j’ai fait pour courir, d’autant plus que le parcours de course était très vallonné. Je ne reconnaissais pas mes jambes et je me sentais vraiment épuisée. Je me demande comment il est possible de faire un Ironman (c’est genre 9 fois la distance d’ aujourd’hui, que j’ai pourtant trouvé très longue!) Bref, je n’étais pas très fière de ma course non plus.

D’un autre côté, je trouve que ça m’a fait un excellent entraînement d’endurance plus de trois mois avant mon marathon. On va pouvoir bâtir là-dessus. J’aimerais bien me « reprendre » dans au moins un autre triathlon cet été, mais je crains que ça hypothèque ma préparation en vue du marathon. C’est quand même la course qui demeure ma priorité.

Voici donc mes résultats d’aujourd’hui :
Natation : 18:49 minutes (distance de 750 m)
Vélo : 51:35 minutes (distance de 21,3 km)
Course : 28:36 minutes (distance de 5 km)


Total : 1 h 38 minutes 59 secondes

 C’est ça qui est ça. Si je veux être meilleure, va falloir que je m’entraîne et vélo et en natation.
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En apparté, il faut que je parle des gens qui étaient là et qui ont rendu l'expérience agréable. D'abord, j'avais l'immense plaisir d'avoir Stéphane et Oslo comme supporters! C'est toujours agréable de se faire encourager par son amoureux et son bébé chien! Il y avait aussi Véronique, qui n'a pu participer en raison de sa blessure à l'épaule, et qui était là avec le beau Goliath. Véronique m'a aidée à organiser les 45 dernières minutes de mon temps avant le départ. Sans elle, j'aurais sûrement continué de tourner en rond pendant un bout, et j'aurais été en retard dans ma préparation! (Et un gros merci à Goliath qui a complètement épuisé Oslo. J'ai un chien qui DORT en ce moment!) Dans la zone de transition, j'étais à côté de mes amies Caroline et Valérie. Caroline en était elle aussi seulement à son 2e triathlon et elle était tout aussi stressée que moi! Valérie, pour sa part, semblait plus détendue, forte de ses quelques années d'expérience en triathlon. Elle nous a prodigué d'excellents conseils pour nous détendre. Enfin, je tiens à remercier le très généreux athlète du Club olympique triathlon qui m'a gonflé mes pneus de vélo alors que j'étais sur le point de pleurer en raison de ma pompe brisée. Merci à ce gentil inconnu!

Je tiens aussi à remercier mon coach, JP, qui est toujours si patient avec moi. Je ne suis pas une "athlète" facile, car j'ai souvent des hauts et des bas. J'apprécie énormément toute l'aide qu'il m'offre! Maintenant que je suis motivée, je suis sûre que nous arriverons à de beaux résultats.
À bien y penser (maintenant que je ne suis plus « à chaud » comme je l'étais au début de mon texte), ce fut une très belle expérience. Je suis chanceuse d'être en mesure de faire du sport comme ça et de pouvoir me dépasser!» Et ce que j'aime le plus dans tout cela, ce sont les amis merveilleux que je me suis fais dans le monde de la course à pied et du triathlon. Je vous aime. xxx