31 janvier 2011

Trois saisons

Hier, j'ai annulé mon inscription au marathon de New York. C'est que cette année, ma saison de course se terminera en mai, et ma saison de triathlon en août, après quoi j'entamerai une troisième saison très différente des deux autres.

Ce weekend, j'ai enfin senti que mon endurance revenait. J'ai couru 13 km samedi, très lentement, puis 8 km hier à un bon rythme. Vingt-et-un kilomètres en deux jours, ça fait longtemps que je n'avais pas fait ça. Et mon corps a bien réagi. Je me sens en forme. Ça fait du bien. Peut-être que le fait d'avoir arrêté de manger du McDo à tous les deux jours y est pour quelque chose... Je me nourris bien depuis trois semaines, sans faire d'effort. Les noix et le yogourt Méditerranée m'empêchent d'avoir des fringales et je n'ai plus d'immenses rages de gras comme auparavant.

Bientôt, c'est le demi-marathon hypothermique et je suis convaincue que je serai prête. Par "prête", on s'entend, que ça veut dire que je vais parcourir la distance au complet sans blessure à un rythme constant. C'est une course d'hiver quand même. L'hiver mes articulations sont fragiles. Je considère cette course comme un bon entraînement de qualité.

Ensuite, il y a comme un crescendo de courses tripantes. D'abord, ce sera la course de Lasalle. Cette année je fais le 10 km, et je vise rien de moins qu'un PB. Je crois que mon meilleur temps sur cette distance est de 54 minutes 50. Le 10 km est ma distance malchanceuse. À mon premier 10 km je m'étais perdue. Même chose à mon dernier, en novembre dernier. À Lasalle, j'ai bon espoir que ça n'arrivera pas. Parcours plat et facile! En avril, il y aura le demi-marathon Scotia sur le parc Jean-Drapeau. Là il faudra vraiment que je prenne ma revanche sur l'an dernier. J'avais couru les derniers 14 km de la course blessée et j'étais vraiment misérable à l'arrivée. J'envisageais sérieusement d'abandonner mon sport après cette course. Cette année, ce sera sans nul doute beaucoup mieux. J'aurai beaucoup plus de volume d'entraînement dans le corps. L'an dernier, ma plus longue sortie avant cette course avait été de... 12 km. Il faut dire que je venais d'avoir Oslo et que j'en avais plein les bras.

Enfin, le point culminant de la saison de course sera le marathon d'Ottawa. Là aussi j'ai une méchante revanche à prendre, parce que, bien franchement, je ne suis pas contente de mon premier marathon. L'expérience était vraiment merveilleuse, mais la performance n'y était pas du tout. Je sais que mon volume d'entraînement n'avait pas été suffisant. Cette fois-ci, je serai bien encadrée par mon coach JP et ça va aller beaucoup mieux, j'en suis certaine. Je me sens très confiante.

Ensuite, je passerai entièrement en mode triathlon. Je vais m'entraîner beaucoup plus en vélo. Je compte faire environ deux triathlons cet été pour me préparer au demi-Ironman Timberman qui a lieu en août. Je devrais être prête parce que j'aurai déjà une bonne base d'endurance en course. J'ai hâte à cette expérience, mais je suis encore ambivalente face au vélo. Quand je suis sur mon vélo, je me sens killer, mais quand je pense à tout ça le soir, ça m'angoisse. Me semble que le risque d'accident est élevé quand on fait du vélo. Il y constamment des automobilistes cons qui nous frôlent. C'est dangereux. J'aimerais ça pourvoir faire juste les compétitions de triathlons sans devoir m'entraîner en vélo, mais ce n'est pas une formule winner quand on veut faire un demi-Ironman.

Ma troisième saison commencera tout de suite après mon demi-Ironman. Vous l'aurez sûrement deviné, cette troisième saison sera consacrée aux sports canins! L'automne est la saison idéale pour le canicross. Je vais continuer de travailler l'endurance d'Oslo d'ici là, mais à partir de septembre, je vais vraiment l'entraîner davantage pour qu'il puisse compétitionner en canicross. J'ai aussi décidé de le faire compétitionner en agilité au Salon des animaux de compagnie qui aura lieu au stade olympique en novembre prochain. Il aura alors deux ans, et je crois qu'il sera prêt à ce moment là. Oslo a presque 15 mois, et je ne crois pas qu'il sera prêt pour la fin mai, comme je le croyais au départ. L'âge minimum pour compétitionner est 18 mois, mais Oslo sera encore trop bébé. De plus, on l'a mesuré la semaine dernière, et il devra sauter à la barre la plus haute. C'est haut en titi alors je préfère attendre le plus possible avant de l'entraîner vraiment à cette hauteur là.

Je les aime mes trois saisons. Toutes mes compétitions me motivent. Et je suis contente d'avoir trouvé une solution pour pouvoir consacrer plus de temps à l'entraînement d'Oslo.

2 janvier 2011

Une première très marquante

2010 fut l’année des premières : premier marathon, premier triathlon, et surtout, premier chien!

Le 8 février 2010, ça faisait 6 mois que j’écoutais des émissions de chiens et que je consultais intensivement les sites Web des refuges (comme Animatch, le Repaire de Sasha et Rosie Animal adoption) et de divers éleveurs. Mon amoureux et moi avons même été au Salon des animaux de compagnie où nous sommes tombés sous le charme des Border Collie, une race qui, selon nos recherches, s’est cependant révélée un peu trop active pour nous. Après plusieurs discussions, nous avons finalement décidé de réserver un chiot berger allemand blanc auprès d’un élevage de Québec. Nous avons même versé un dépôt. Mais le 8 février 2010, quand j’ai vu la photo et la description du dénommé Ceasar sur le site d’Animatch, j’ai su que c’était lui mon chien. Il n’y avait pas d’hésitation possible. Je lui trouvais des yeux intelligents et l’allure d’un athlète. J’ai envoyé le lien du site à Stéphane. Il était d’accord lui aussi. Il m’a dit : « Go! »

Une ancienne collègue m’avait déjà dit connaître des bénévoles à l’interne chez Animatch et pouvoir me servir de référence si je trouvais un chien à mon goût. Je lui ai donc envoyé le message suivant :
« C’est toute une coïncidence, mais le chien de nos rêves est apparu sur le site d’Animatch ce soir (lundi). Il s’appelle Ceasar. Penses-tu que tu pourrais parler à ton amie bénévole pour voir s’il y aurait moyen d’accélérer le processus d’adoption? Je suis toute énervée. C’est lui notre chien, j’en suis certaine! »

L'une des photos de Ceasar (aujourd'hui Oslo) qui se trouvait sur le site d'Animatch. Il avait 3 mois.
 
 
Comme les chiots ne sont généralement confiés qu’à des familles expérimentées en matière d'éducation canine, l’aide de ma collègue était essentielle. J’ai eu beaucoup de chance! Un formulaire et deux entrevues téléphoniques plus tard, ça y était! On m’autorisait à rencontrer le chiot, qui était en foyer d’accueil dans une famille. Le rendez-vous fut fixé au vendredi suivant. J’étais très nerveuse de rencontrer Ceasar, car je ne connaissais rien aux chiens. J’avais toujours été de type chat moi. Et si ça ne se passait pas bien? Et s’il ne m’aimait pas? Et si je n’arrivais pas à entrer en contact avec lui?


Avant notre départ pour aller rencontrer Ceasar, j’ai préparé la cage dans le salon au cas. Comme Ceasar devait être stérilisé la semaine suivante, il n’était pas prévu que nous puissions le ramener chez nous ce vendredi-là. Mais mon instinct me disait qu’il valait mieux me préparer.

La maison où était hébergé Ceasar était non loin de chez nous, à Kirkland. Dès notre entrée dans la maison, nous avons été accueillis par au moins trois grands chiens excités, parmi lesquels louvoyait calmement notre petit chien tout noir. Comme il était encore petit! Surtout à côté des autres. Nous nous sommes assis au salon et avons commencé à discuter avec les propriétaires de la maison (et leur petite fille de trois ans, qui était très loquace, et avec qui j’étais beaucoup plus à l’aise qu’avec les chiens). Ceasar était là aussi, mais je n’osais pas lui toucher. Je ne savais pas trop quoi faire. Heureusement, mon amoureux était plus expérimenté avec les chiens. Il l’a pris dans ses mains, l’a tourné sur le dos, l’a manipulé un peu, l’a flatté. Ceasar se laissait faire sans montrer de signes de peur ni d’agressivité. J’étais séduite. J’ai expliqué aux personnes présentes ce que je comptais faire comme cours et activités avec notre futur chien. Je savais déjà que je voulais suivre beaucoup de cours d’obéissance et participer à des activités comme le canicross et l’agilité avec lui. Ils ont eu l’air bien content et se sont même exclamés : « Wow! This dog is going to University! » J’ai demandé s’il était possible d’amener Oslo à la maison dès ce soir-là et la réponse a été positive. J’étais très nerveuse, mais emballée. Dans l’auto, j’ai tout simplement couché Oslo sur mes genoux, et il s’est endormi là, tout chaud et tout confiant. C’est à ce moment précis, que j’ai senti battre mon cœur de mère. Un bonheur profond m’a enveloppée. Je sentais à la fois le poids de la responsabilité qui m’incombait et la légèreté du grand rêve que je commençais enfin à vivre.


Premiers instants à la maison dans les bras de mon amoureux

Nous avons trouvé un nouveau nom à notre protégé : Oslo. Il est arrivé chez nous le premier jour des Jeux olympiques de Vancouver et nous voulions lui donner le nom d’une ville olympique. Oslo est la ville où ont eu lieu les Jeux d’hiver de 1952.

Comme je m’y attendais, la première nuit a été cauchemardesque. Je ne savais pas à l’époque qu’il faut coucher les chiots à côté de notre lit les premières nuits (dans une cage) afin de les rassurer. Ce n’est pas facile pour un bébé chien d’arriver dans un tout nouvel environnement (d’autant plus qu'Oslo dormait directement sous les couvertures dans le lit des humains de sa famille d’accueil avant d’arriver chez nous…) Nous l’avons couché dans une cage dans le salon. Et il en a pleuré un coup. Je ne voulais pas aller le voir continuellement pour ne pas l’habituer à utiliser cette méthode pour obtenir de l’attention. Je l’ai laissé pleurer pendant environ 2 heures. Dans un moment d’accalmie, je suis allée le voir. L’odeur épouvantable m’a avertie à l’avance de ce qui m’attendait. Il y avait non seulement un énorme pipi au fond de la cage, mais aussi du caca PARTOUT dans le fond et sur les barreaux de la cage. On dirait qu’il y avait eu une explosion d’excréments. À moitié endormie et très découragée, je suis allée avec Oslo dehors pour m’assurer qu’il n’avait plus envie, et je suis allée le laver un peu dans le bain. Ensuite, j’ai nettoyé sa cage comme il faut (avec du vinaigre pis toute), et j'ai remis Oslo dans sa cage. Je crois qu’il a dormi deux heures avant de se mettre à pleurer de nouveau. À 6 h du matin, je l’avais déjà sorti 3 fois faire pipi. J’étais crevée. Les nuits suivantes, Oslo n’a pas fait trop souvent pipi dans sa cage, mais il se réveillait aux 2-3 heures en pleurant. Pendant le jour, j’essayais de le fatiguer le plus possible pour qu’il dorme plus longtemps la nuit. Je passais des heures et des heures chaque jour avec lui. Pendant la première semaine, j’ai dormi environ 3-4 heures par nuit. On aurait vraiment dit que j’étais une nouvelle maman. Je me sentais complètement au bout du rouleau et je me demandais bien si ma vie redeviendrait un jour normale. C’était dur!

Heureusement, une semaine plus tard, Oslo a été stérilisé, et nous avons reçu l’ordre de le garder dans notre chambre pour la première nuit post-op afin de pouvoir exercer une surveillance étroite de son état. Et bien, surprise! Notre petit monsieur a dormi 9 heures d’affilées sans pleurer une seconde. Il va sans dire que sa cage n'est plus jamais sortie de notre chambre. En fait, nous aurions sûrement pu remettre sa cage dans le salon sans problème après un certain temps, mais j’aime ça l’avoir avec nous. Maintenant qu’il est grand, je le laisse faire la sieste sur le lit pendant que je lis, et, au moment du dodo, je lui dis d’aller dans sa cage, à côté de notre lit, et il y va avec empressement.

Aujourd’hui, Oslo a 13 mois, et il est la prunelle de mes yeux. Je l’aime ce chien. Nous faisons une tonne d’activités ensemble. Il a fait de nombreux cours d’obéissance, plusieurs cours d’agilité et un cours de skijoring. Nous avons aussi commencé le canicross. Il est encore dans l’adolescence, mais il est vraiment de plus en plus sage. Le pire du pire a été entre 5 et 10 mois environ. Il avait très peu de capacité de concentration et ne cherchait qu’à faire des mauvais coups. N’empêche qu’à 8 mois, il a tout de même réussi le test du Bon voisin canin du Club canin canadien (il n’était donc pas si pire que ça…)


Oslo à l'âge de 9 mois avec sa face d'ado power qui n'écoutait rien.

Aujourd’hui, il est la plupart du temps très sage dans la maison. Il est cependant encore pas mal excité en présence d’autres chiens ou lorsque je le laisse marcher en liberté (dans les endroits où c’est permis). Je continue de travailler beaucoup de choses avec lui, parce que mon but c’est de pouvoir l’amener partout avec moi (et qu’il soit le bienvenu), et pour ça, il faut qu’il ait un comportement irréprochable.

Depuis quelques mois, Oslo est un chien très sage et gentil.


Je me souviens qu’avant d’avoir Oslo, j’écoutais les émissions de Cesar Millan, et je me désolais du fait que j’allais devoir devenir une personne autoritaire et même légèrement tyrannique, moi qui suis généralement plus à l’aise en mode collaboration. Mais je suis ensuite tombée sur les émissions Maître chez soi, et j’ai été enchantée des méthodes de Mathieu Lavallée axées exclusivement sur le renforcement positif. Ça collait avec moi, et j’ai aussitôt adhéré à ses techniques. De plus, l’école de sports canins où je vais (Guides canin) mise aussi beaucoup sur le renforcement positif. J’y ai appris qu’il ne fallait pas être le « boss » de son chien, mais plutôt un leader positif. D’ailleurs, les tandems chien-humain sont appelés des équipes durant les cours d’obéissance, d’agilité et de skijoring. C’est comme ça que je me sens avec Oslo. Nous formons une équipe. Et plus il acquiert de la maturité, plus la relation s’équilibre.


"High five" pendant une randonnée.



Photo prise avant Noël chez Heidi et Cie à Longueuil, au profit des Canisportifs


Lors de notre première course de canicross sur le Mont Royal au début de décembre 2010

Je suis très têtue, et je n’ai jamais cédé à la pression que diverses personnes (la plupart étant des gens que je connais à peine) ont exercée sur moi pour que j’utilise des méthodes plus dures. Les gens au parc à chien riaient de moi parce que je donnais beaucoup de croquettes à Oslo. Une fois, au parc à chiens, j’ai joué avec un Rottweiler qui se fait constamment crier après par son maître (et qui a même déjà mordu son maître au bras). J’ai entrepris à lui apprendre des tours, à l’aide de croquettes bien sûr. Eh bien en deux secondes, je suis parvenue à lui faire faire plein de choses que son maître n’a jamais réussi à lui faire faire (comme s’assoir sur demande et remettre la balle doucement dans ma main). Le maître du chien m’a regardé faire avec dédain et m’a dit : « Well, this dog would do anything for food. » Je trouve ça dommage cette attitude. Oui, ça commence avec de la bouffe, mais après peu de temps, le comportement devient conditionné, et la bouffe devient de moins en moins nécessaire. Je suis presque certaine qu’après une semaine avec moi, ce chien serait devenu doux comme un agneau et relativement obéissant.

Je n’aime pas qu’on rie de moi. Surtout quand j’ai raison.

Bref, je suis bien contente de l’évolution de mon beau Oslo. Depuis quelque temps, je le trouve si sage, que je m’ennuie presque d’avoir un chiot à élever.

Oslo bébé, qui avait besoin de beaucoup de supervision pour tout.